Après avoir évoqué ses débuts en compétition dans la première
partie, nous nous attardons désormais sur
l’année 1962, que Mike entame avec une MV Agusta
d’usine.
À l’époque, la firme de Samarate se concentre uniquement sur la
350cc et la 500cc. Inutile de
faire durer le suspens plus longtemps, Mike écrase toute
concurrence en catégorie reine.
Seul un problème au Tourist Trophy l’empêche de
réaliser une saison à 100% de victoires lorsqu’il participe. Le
pauvre Alan Sheperd, vice-champion sur
Matchless, ne peut rien faire. En 350cc, c’est
plus compliqué. Honda avait à cœur de battre Hailwood, qui les
avait quittés après un an seulement.
Jim Redman et Tommy Rob, équipés
de japonaises, viennent à bout du britannique dans une course au
titre serrée. En 1963, rebelote. Mike s’affranchit largement du
titre 500cc, mais ne peut faire mieux que
quatrième en 350cc.
Il triomphe sur toutes les courses 500cc auxquelles il participe
lors des deux saisons suivantes. Deux ans d’affilé, vous avez bien
lu. Nous parlons désormais de Mike « The Bike » («
la moto » pour les moins anglophones d’entre vous), quadruple
champion 500cc. La domination est folle, mais
l’appel du challenge (et peut-être du chéquier) le pousse à
retourner chez Honda en 1966.
Il faut noter que, hors du championnat, Hailwood participe à de
nombreuses courses annexes, se forgeant un nom incomparable dans
l’histoire. Par exemple, il est à cette époque le détenteur du
record de l’heure, à Daytona. Les petites
épreuves, sans grandes surprises, ne lui résistent pas.
Son passage chez les Japonais entérine définitivement son statut de
pilote le mieux payé du monde. En 250cc, Hailwood réalise l’exploit
de remporter une nouvelle fois 100% des courses desquelles il prend
le départ, soit 10/10. De même, le titre 350cc lui
revient également.
En catégorie reine, Mike trébuche sur un os, venu
d’Italie. Le grand Giacomo Agostini s’est
levé. D’une manière assez fracassante, et muni d’un meilleur
matériel, il faut le mentionner, « Ago » écrase
Hailwood sur l’ensemble de la saison, profitant des
nombreux abandons du britannique. Le premier sacre Honda
devra attendre.
Sa personnalité était elle aussi tout à fait atypique. Il profitait
de la vie, dans tous les sens du terme, grâce à son pécule de
départ mais également en raison de ses gains astronomiques obtenus
grâce à la course moto.
À de nombreux égards, Hailwood pouvait paraître distant, pas du «
même monde » que ses concurrents, mais une fois le
casque tombé, un homme valeureux et profondément gentil se
dévoilait. Nombreux sont les fans qui furent agréablement surpris
par la personnalité du champion. Il avait toujours le mot pour rire
sans jamais trop en faire, à l’anglaise.
À 28 ans seulement, Mike allait prendre le départ de sa dernière saison en mondial. Mais ça, personne ne s’en doutait. Rendez-vous demain pour la suite et fin de cette saga !
Photo de couverture : Ligabo