Après avoir énuméré les pilotes suisses, intéressons-nous cette fois aux Kiwis ayant peuplé les grilles des Grands Prix motos. Cette-fois, une seule partie devrait suffire puisque nous allons nous concentrer sur six profils uniquement. Débutons donc dans l’ordre chronologique.
Roderick Coleman (1926-2019)
Nous revoilà dans les années 1950, juste après la création du champion du monde des Grands Prix. Rod n’est autre que le fils de Percy « Cannonball » Coleman, pilote des années 1930. Son talent, repéré sur sa terre natale, lui vaut des approches de nombreuses marques européennes réputées.
AMC, Matchless et AJS sont sur le coup. C’est avec cette dernière qu’il débute sa carrière au Tourist Trophy 1951. Il faudra attendre 1953 pour le voir exploser (4e du Senior TT) et 1954 pour sa première victoire sur l’île de Man (en catégorie Junior 350cc). Il devient le premier néo-zélandais à remporter une course en mondial, mais quittera rapidement les circuits pour revenir sur ses terres. Il fut décoré de l’ordre du mérite en 2001, et nous quitta en 2019.
Hugh Anderson (1936-)
Sans aucun doute le plus grand « Kiwi » de tous les temps. Dès son arrivée en Europe lors de l’année 1960, Anderson se démarque en terminant régulièrement dans les trois premiers. Suzuki, cherchant une porte d’entrée en mondial, engage le génial Hugh. En 1962, il remporte sa première victoire en 50cc à l’occasion du Grand Prix d’Argentine.
Anderson ne laissa pas de place au suspens en 1963 : Il s’attribue les titres 50cc et 125cc (premier sacre d’un deux-temps dans la catégorie), confirmant son statut de roi des petites cylindrées. L’année suivante, il remet le couvert en 50cc mais bute en 125cc. Finalement, les rôles s’inversent en 1965 quand il remporte son deuxième titre 125cc mais doit laisser Ralph Bryans rafler la mise en 50cc.
Le quadruple champion du monde est d’ores et déjà au panthéon, mais prend sa retraite internationale fin 1966. Depuis, il fut déclaré membre de l’ordre de l’empire britannique et fit son entrée au Hall of Fame de Nouvelle-Zélande en 1995.
Ginger Molloy (1937-)
Nous restons dans la même zone puisque Molloy et Anderson jouèrent au rugby ensemble étant jeunes. Arrivé en Europe en 1963, il s’impose dès 1966 sur le GP d’Ulster en 250cc. Malheureusement, cette victoire encourageante ne débouchera pas sur d’autres succès.
Quelques podiums en catégories intermédiaires lui permettent d’être débauché par Kawasaki, qui s’intéresse grandement à la 500cc. Au guidon de la H1R, il parvient à rivaliser avec Angelo Bergamonti et autres Tommy Robb pour s’emparer de la deuxième place au général en 1970. Agostini, champion, ne laisse aucune miette en triomphant lors de toutes les courses auxquelles il participe cette année-là. Molloy prit sa retraite rapidement après cet épisode.
Keith Turner (1946-)
Turner connut le même sort que Molloy, broyé par Agostini. Sur Suzuki, le Kiwi réussit à se hisser en deuxième place du championnat 500cc 1971, encore une fois derrière « le Roi ». Cette génération de néo-zélandais ne donna finalement rien dans les années à venir.
Graeme Crosby (1955-)
Sans doute le plus connu de tous les natifs du « paradis du Pacifique ». Si Graeme n’a couru que trois années au plus haut niveau, son talent n’est pas passé inaperçu. Cependant, un article dédié à sa carrière atypique et ô combien étonnante est actuellement en préparation, donc ne gâchons pas la surprise.
Simon Crafar (1969-)
Dernier pilote de cette liste, Crafar est un personnage marquant des années 1990 malgré sa très courte carrière en mondial. Après un début moyen en 250cc, il s’oriente vers le WSBK à partir de 1994, rejoignant son compatriote Aaron Slight.
Il fait son retour en 500cc cinq ans plus tard, et de quelle manière. Engagé par WCM sur Yamaha, il joue les trouble-fêtes en prenant pole, victoire et meilleur tour en course à Donington, le tout en collant 10 secondes à Mick Doohan.
Cette anomalie cache deux belles statistiques. Premièrement, il s’agit de la seule course que ne remporta pas Honda cette année-là, mais aussi la dernière victoire de pneus Dunlop sur le sec en catégorie reine. Rien à redire.
La formation engage de nouveau le Kiwi pour 1999 mais le passage aux Michelin ne lui convient pas. Il est remercié en milieu de saison. Rapidement, il rejoint le WSBK mais pas pour longtemps. Simon prend sa retraite en 2002 mais ne s’éloigne pas des circuits pour autant. Outre des piges en enduro, Crafar ouvre une école de pilotage et officie désormais en tant que commentateur.
C’est tout pour aujourd’hui ? Qu’avez-vous pensé de ce classement ? Dites-le-nous en commentaires !
Photo de couverture : Yamaha Motor Global