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GasGas KTM

Ça vous a peut-être échappé, mais GasGas, actuellement présent en MotoGP sous l’égide KTM, disparaîtra en 2025. Sans Pedro Acosta, Tech3 fera de nouveau courir des machines dénuées de ce rouge caractéristique, au profit de KTM, bien sûr, cela va sans dire. C’était déjà le cas de 2019 à 2022, alors, rien de nouveau. Finalement, GasGas reste un constructeur peu connu, qui, pourtant, jouit d’une grande histoire. Alors, en l’honneur de cette marque bientôt absente de nos grilles, une rétrospective s’impose.

En 1973, deux hommes, Josep Pibernat et Narcìs Casas, travaillent chez Bultaco en Catalogne, plus précisément à Salt. Pour rappel, Bultaco est une marque populaire en Espagne, qui triompha en tout-terrain (notamment en trial) mais aussi en Grands Prix : Ángel Nieto et Ricardo Tormo remportèrent chacun deux championnats du monde 50cc à la fin des années 1970 aux guidon des catalanes.

Quelques années plus tard, le tableau se ternit pour Bultaco. La firme ‘au pouce levé’ connaît d’importants problèmes financiers et la faillite n’est plus très loin. Qu’à cela ne tienne : les deux employés quittent la maison mère et décident d’importer des tout-terrains italiens. La marque en question, SV.VM (généralement simplifiée SWM), est assez obscure et l’aventure ne dure qu’un temps.

 

GasGas KTM

Un nom si particulier. Photo : Audelas

 

La passion pour le tout-terrain est réelle et les années d’expérience chez Bultaco donnent une légitimité aux deux hommes pour lancer leur propre affaire. La première moto GasGas, un prototype de trial, sort des ateliers en 1985. Mais d’ailleurs, d’où vient ce nom atypique ?

Les fondateurs désiraient un nom « qui claque », que l’on pourrait reconnaitre tout de suite. Sur une moto, il faut accélérer pour être performant. « Mettre Gaz » en langage motard. Aussi simple que ça. ‘GasGas’ sonne bien, espagnol et donne directement une idée du produit. Pour l’anecdote, le nom a dû être traduit par l’importateur américain pour que les anglophones comprennent :‘FAST FAST’, ou ‘Rapide Rapide’ en français.

Quatre ans plus tard, en 1989, GasGas se met à la production de machines d’enduro, une discipline mêlant motocross et trial. Immédiatement, la performance est au rendez-vous. Jordi Tarrés fait confiance à la nouvelle firme et remporte ses quatre, cinq et sixièmes titres outdoor de 1993 à 1995 sur les modèles catalans.

La figure de proue de la firme reste Adam Raga, l’un des plus grands de l’histoire du trial. Le rival historique de Toni Bou remporta deux championnats du monde de trial outdoor (2005-2006) et quatre en indoor sur GasGas.

 

GasGas KTM

La MC250 d’Adam Raga en 2006.

 

En 1997 puis 2000, Steve Colley fut le premier à triompher pour la marque aux Six jours d’Écosse, épreuve majeure dans le monde du trial. Dougie Lampkin réitéra l’exploit à trois reprises de 2012 à 2014, faisant entrer la firme dans la légende.

En enduro, Paul Edmondson, Petri Pohjamo et Wayne Braybrook furent tous sacrés sur GasGas, prouvant la diversité et le savoir faire de la marque. Elle bénéficie par ailleurs d’une très forte popularité aux USA et c’est peut-être l’une des raisons du double engagement Moto3/MotoGP actuel.

En 2014, GasGas fusionna avec une autre marque mythique spécialisée dans le trial, Ossa. Les affaires se poursuivirent jusqu’au rachat par KTM en 2019. Grâce à cet engagement (similaire à Husqvarna), l’empire autrichien réalise un beau coup de communication tout en remettant un nom mythique au goût du jour. Cela se concrétise avec Tech3 en MotoGP à partir de 2023, et avec Aspar en Moto3 et Moto2. En 2024, Tech3 reprend le nom en Moto3 également, alors que l’équipe de Jorge Martinez planche désormais sur le succès de CFMoto (des KTM également) dans la plus petite des catégories. En Motocross, c’est le triomphe également. Jorge Prado fut sacré champion du monde MXGP 2023 au guidon d’une des créations de la firme de Mattighofen.

Mine de rien, Tech3 GasGas était une écurie plutôt discrète en 2022, avec la paire Augusto Fernandez/Pol Espargaro (ce dernier a subi une énorme blessure en pré-saison, rappelez-vous), mais l’arrivée en grande pompe de Pedro Acosta début 2024 changea la donne. Même s’il ne s’est toujours pas imposé à l’heure où ces lignes sont écrites, il restera sans aucun doute l’homme fort de la résurrection de GasGas au plus haut niveau.

Que pensiez-vous de ces KTM rebadgées et peintes en rouge ? Dites-le nous en commentaires !

 

Pedro Acosta dans ses œuvres. Photo : Tech3

 

Photo de couverture : Tech3

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