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Ducati Grands Prix

Hier, dans un épisode de Parlons MotoGP, nous sommes revenus sur la « dynastie  Ducati » débutée en Grands Prix lors de la saison 2018 grâce à l’impulsion du trio Dall’Igna/Tardozzi/Ciabatti. J’ai conscience que la domination d’une marque gêne des spectateurs, mais l’histoire est faite de périodes similaires. Aujourd’hui, nous allons aujourd’hui nous intéresser à l’une des plus grandes, si ce n’est la plus grande saison de tous les temps, elle aussi, plus qu’écrasante. Mick Doohan, début 1997, est d’ores et déjà triple champion du monde 500cc, auteur d’un comeback légendaire après une vilaine blessure en 1992. La victoire, il connaissait. Mais en ‘97, c’est bien le public qui n’était pas prêt.

La saison, contrairement à la précédente, s’ouvre en Malaisie. Pas encore de Sepang et d’Hermann Tilke, mais plutôt Shah Alam, aujourd’hui tombé en désuétude. Concernant les forces en présence, l’on recense quelques beaux noms. Luca Cadalora, Alex Barros, Norifumi Abe… mais en réalité, aucune équipe ne dispose du potentiel de Honda. L’équipe Repsol YPF engage quatre pilotes à temps complet sur l’année. La superstar Mick Doohan, son coéquipier Álex Crivillé ainsi que Tadayuki Okada piloteront la NSR500 NV0X tandis que Takuma Aoki se voit attribuer une NSR500V.

La couleur est donné dès l’entame. Pole d’Okada, victoire et meilleur tour en course de Doohan, podium 100 % Honda. Mick évolue à un niveau absolument stratosphérique, quasiment intouchable. Il s’agit alors de l’un des meilleurs pilotes de tous les temps. L’australien s’impose de 11 secondes. La tournée asiatique continue, et le mondial pose ses valises à Suzuka, fief de Honda. Les machines ailées figurent aux six premières places ! Doohan s’impose de nouveau, mais cette fois avec Crivillé dans ses échappements. Puis vient Jerez. Si Okada score sa troisième pole consécutive, Doohan ne peut rien faire face à un Crivillé survolté, vengeant l’épisode de 1996.

 

Ducati Grands Prix

Mick Doohan, seul au monde. Peu importe ce qu’on en dit, le spectacle était bien moins intéressant. Photo : Dieter Gerhards

 

Au sortir de cette course, des questions peuvent légitiment se poser a posteriori, pour qui ne connaîtrait pas l’issue. Toujours pas de pole pour l’Australien qui en avait pourtant décroché huit un an avant, Crivillé qui ne quitte jamais le podium et qui maintenant s’impose. Pourtant, le reste de la saison est une correction en bonne est due forme.

Il faut remonter à Giacomo Agostini pour assister à quelque chose d’aussi invraisemblable. Victoire lors des dix prochaines courses, avec à chaque fois la pole et huit meilleurs tours en course. Les écarts sont absolument fous. Cadalora peut s’estimer heureux de finir à 14 secondes à Brno, car Okada en prend 22 à Spielberg.

La course est plus disputée à Donington. En Angleterre, Doohan souffre d’un départ moyen et doit se dépêtrer d’un Alex Barros en feu ce jour là. Une fois chose faite, reste à batailler avec Okada, lui aussi en forme. À la clé, un potentiel titre est en jeu ; ne pas tomber est primordial. Pourtant, le japonais donne du fil à retordre à « Mad Mick » et le dépasse même, avant d’élargir. Doohan entre dans le dernier tour en tête avec un seul objectif, la victoire. Subissant de multiples attaques, l’Australien se défend magnifiquement et profite de la courte ligne droite pour ne pas se laisser rattraper. Sur la ligne, il jubile. Il est quadruple champion du monde, alors qu’il reste quatre manches à disputer.

 

Au-delà de Mick Doohan, c’est la dynastie Honda qui est tout aussi impressionnante. 100 % de victoires en 1997 pour la firme ailée (15/15). Photo : Box Repsol

 

Peut-il finir la saison avec une seule défaite à Jerez ? C’est parfaitement possible, voire, probable. Après avoir réalisé la pole position une nouvelle fois en Indonésie, Okada parvient à se venger et à battre Doohan pour moins d’un dixième ! Pour la dernière manche de la saison à Phillip Island, il est une nouvelle fois favori. Parti de la pole (sa 12e consécutive) sur son sol, personne ne semble pouvoir l’inquiéter, même pas un Norrick Abe déchaîné en début de course. Alors qu’il semble se diriger vers la 13e victoire de la saison, Doohan chute très lourdement. L’exercice est terminé. Malgré cela, Mick a tout de même laissé la planète moto sans voix.

Cette année 1997 est celle de tous les records. Personne ne pensait revoir un tel niveau de domination post Continental Circus, à l’heure où le paddock s’est considérablement professionnalisé. D’ailleurs, les 12 victoires ne seront battues par Marc Márquez qu’en 2014 (13). Il faut tout de même noter que le pourcentage reste meilleur chez « Mad Mick », avec 80 %. Seuls Surtees (100%), Agostini (100%) et Mike Hailwood font mieux (87,5%) pour leurs meilleures saisons.

Si le record de pole en une saison fut battu par ce même Márquez (13 en 2014), le nombre de poles consécutives, lui aussi de 12, tient toujours. Selon vous, sera t-il effacé des tablettes un jour ? Dites nous le en commentaires !

 

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Le Grand Prix d’Allemagne 2023, la référence pour Ducati ? Huit Desmosedici dans le top 10 et un top 6. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Box Repsol

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