Pons Racing. Une véritable institution espagnole, va quitter le monde des Grands Prix motos fin 2023. La nouvelle, que vous avez appris sur paddock-gp, vous a probablement choqué tout autant que nous. Ainsi, rendons hommage à la création de Sito Pons, qui marqua deux générations différentes de passionnés. Aujourd’hui, d’abord, en revenant sur la première vie de l’équipe, puis, demain, en se concentrant davantage sur le passage en Moto2.
Le début de l’aventure en catégorie reine
L’histoire de Pons Racing se divise en deux époques distinctes. Tout débuta en 1992. Fraîchement retraité, Sito Pons décide de lancer, sans attendre, une écurie taillée pour deux objectifs ; faire percer les pilotes espagnols, qui commencent à émerger après les succès de la « première génération dorée », et jouer la gagne. Sito était un habitué des podiums ; il s’agit d’un double champion du monde 250cc sur des Honda sponsorisée par Campsa, une compagnie pétrolière espagnole.
Ainsi, pour la création de son écurie 500cc, son sponsor titre est tout trouvé. Côté matériel, il reçoit l’appui de Honda, chez qui il avait signé ses plus beaux succès en quarts de litre. Doté d’une NSR500, il fait un pari fou pour sa première recrue : Álex Crivillé. L’Espagnol fut titré champion du monde 125cc en 1989, mais galéra pour son passage en 250cc au sein de l’écurie officielle Yamaha. Repris chez JJ Cobas pour la saison 1991, il peine à finir les courses, et pointe 13e du général à la fin de l’année. Mais Sito Pons croît en son compatriote, et organise un passage en 500cc qui change sa carrière. Après deux saisons difficiles en catégorie intermédiaire, il performe rapidement au guidon de la Honda 500cc, et remporte même le TT Assen pour sa huitième sortie seulement ! Il s’agit du premier tour de magie du sorcier Pons.
Les sponsors changent pratiquement tous les ans, et il est difficile de trouver de la stabilité chez Sito. Tantôt, c’est Marlboro, tantôt, c’est Ducados, tantôt, c’est Fortuna. Très vite, il explore la 250cc et propulse Alberto Puig sur le devant de la scène, en le faisant même remporter son unique victoire en 500cc lors de la saison 1995. À vrai dire, tous les espagnols qui passent chez lui deviennent des acteurs majeurs du mondial ; Carlos Checa, Sete Gibernau ou Rubén Xaus. Son engagement en quarts de litre cesse à la fin d’année 1995, soit relativement tôt.
Pons Racing au firmament
À la fin des nineties, Pons est solidement implanté en 500cc. L’introduction du sponsor Movistar vient avec la signature du premier non-espagnol, ce qui marque un tournant dans l’histoire de la structure ; John Kocinski. Ce n’est plus le Kos’ du début de la décennie, mais « El Toro » Carlos Checa est là pour sauver les meubles.
L’année 1999 est charnière. Le recrutement d’Alex Barros, brésilien déjà expérimenté, suivi de Loris Capirossi en 2000 font passer Pons dans une autre dimension. L’ajout du cigarettier West pour la saison 2001 parle à tout le monde ; désormais, l’équipe de Sito joue la victoire à chaque sortie. Même s’ils ne sont plus espagnols, les deux pilotes parviennent à chatouiller Valentino Rossi. Tout le monde à en mémoire les NSR500 grises et noires parfois frappées des noms « Alex » et « Loris » dans les pays qui prohibaient la promotion de cigarettes. Mais aussi, les RC211V ! En effet, la formation réussit son passage en MotoGP lors de la transformation de la catégorie en 2002.
En 2003, nouveau départ ; exit « Capirex » et Barros, remplacés par Tohru Ukawa et Max Biaggi. C’est maintenant que les Honda Pons deviennent plus remarquables, habillées de l’inoubliable jaune Camel. En 2003 et 2004, L’empereur romain se classe troisième du championnat, loin du champion incontesté Valentino Rossi cependant. Pour une équipe privée, c’est tout de même notable.
En revanche, la situation tourne au vinaigre. Déjà, dans le courant de la saison 2004, le légendaire directeur technique Antonio Cobas décède, et laisse orphelin Sito. Alex Barros est rappelé, mais c’est déjà trop tard ; fin 2005, Honda-Pons arrête son aventure en MotoGP faute d’argent ; Camel préfère soutenir l’équipe officielle Yamaha.
Une triste fin ? Pas si vite ! Demain, nous aborderons la renaissance de l’équipe. la deuxième partie de cette rétrospective est parue ! Cliquez ici pour la retrouver.
Photo de couverture : Oz