Qui se rappelle du bon vieux temps où on annonçait un retour du Grand Prix de Finlande ? Annoncé dans un premier temps pour 2019, les facilités du Kymi Ring tout fraîchement construit devaient finalement être prêtes pour 2020. Mais jamais on ne vit une course se dérouler là-bas. Pourtant, il fut un temps où la Finlande était un passage phare du championnat.
La Finlande était la terre d’un homme. Son territoire, qu’il défendait chaque année, et en ressortait toujours vainqueur. Un Roi du nom d’Agostini. « Ago » détient un record de victoires absolument ahurissant : Il y a remporté 16 courses, soit 12 de plus que son rival Mike Hailwood. Ce record de victoires en 500cc – 10 victoires – et en 350cc – six victoires – est inégalé.
D’ailleurs, l’Italien détient le record du nombre de victoires sur un même Grand Prix en catégorie reine, suivi par Valentino Rossi qui compte huit succès aux Pays-Bas. Pensez vous que Marc Marquez, avec son total de huit victoires en Allemagne pourra un jour aller chercher Ago ? Probable, mais l’exploit nordique ne s’arrête pas là.
Sur ses dix victoires, il réussit à en prendre neuf de suite (!), ce qui correspond aussi à un record. Porté par ses légendaires MV Agusta, il volait sur la piste. Le Grand Prix de Finlande passa par deux localités. D’abord par le circuit routier de Pyynikki (aussi connu sous le nom de Tampere). Ce circuit étroit et dangereux accueillit les tentes du mondial deux années consécutives, en 1962 et 1963.
La première de ces années, le britannique Allan Sheperd – sur Matchless – prit le meilleur du suédois Sven-Olof Gunnarsson et sa Norton. Ce même Sheperd dut s’incliner face au grand « Mike the bike » l’année suivante.
Pour des raisons de sécurité, le circuit changea pour les années suivantes : les courses se tinrent sur le désormais mythique tracé d’Imatra. S’en suit donc une domination italienne sans partage. De 1965 à 1973, Agostini rafle la mise. Neuf victoires d’affilées sur le même tracé, c’était du jamais vu. Seul Phil Read parvient à rompre le règne en 1974, lui aussi sur MV Agusta pendant que « le Roi » essayait tant bien que mal de faire les beaux jours de Yamaha.
En 1976, un nouvel exploit se produisit. Le pilote privé Pat Hennen devint le premier Américain à remporter un Grand Prix en 500cc, bien avant Kenny Roberts, Eddie Lawson et consort. Il devançait alors le local Teuvo Länsivuori, qui ne devait pas être le plus ravi. Ce dernier avait remporté la manche 250cc deux ans plus tôt, mais n’a jamais réussi à s’imposer chez les grands.
Jarno Saarinen, légende finlandaise, n’a malheureusement jamais pu inscrire son nom au palmarès de son Grand Prix en 500cc. Le héros national parvint à arracher la catégorie 250cc en 1972, un an avant son terrible accident à Monza.
Le circuit a plutôt bien réussi aux français, puisque deux pilotes différents s’y sont imposés en 250cc : Michel Rougerie en 1975 – remportant la première de ses trois victoires en mondial – et Christian Sarron en 1982.
Mais même les meilleures choses ont une fin. Et bien que le circuit amenait son nombre de spectateurs passionnés, les courses étaient souvent jouées d’avance ou peu intéressantes. Des écarts de 20, ou 40 secondes étaient monnaie courante sur le tracé. De plus, la dangerosité poussa les instances à le supprimer purement et simplement du calendrier. En effet, l’édition 1982 à vu le décès de Jock Taylor, pilote de side car (qui était alors une catégorie de Grands Prix). Ce dernier, empêtré dans un double accident sur une piste détrempée n’a pu en réchapper.
Quoi qu’il en soit, les fans finlandais attendaient le retour d’une manche chez eux, ce qui devait se faire il y a quelques années, avant que le nouveau tracé soit reporté, encore et encore.
Connaissiez-vous l’histoire du Grand Prix de Finlande ? Dites-le nous en commentaires !