Álvaro Bautista s’en doutait un peu mais il espérait tout de même. Après une intersaison convaincante au guidon d’une Ducati GP16 aussitôt adoptée après l’avoir essayée, celui qui a retrouvé un team Aspar, avec qui il a écrit le plus beau de son palmarès, espérait bien vaincre le signe indien au Qatar. Jamais, en effet, l’ancien Champion du Monde 125 n’a été en veine sur ce tracé. Et 2017 a été du même tonneau.
Qualifié onzième dans les circonstances que l’on sait, soit, comme le reste de la grille de départ, au cumul des performances issues des trois séances d’essais libres en raison d’une pluie qui a interdit les qualifications, Álvaro Bautista abordait ce premier rendez-vous de l’année assez confiant. Durant l’hiver, il avait fait parler la poudre, il avait clamé haut et fort qu’il serait un candidat au top 5.
Bref, il avait de quoi améliorer ses deux meilleurs résultats acquis dans la nuit de Losail. En l’occurrence deux sixièmes places prises en 2008 et 2013. Mais il y a eu la pluie avant un départ qui a été lancé avec 40 minutes de retard, soit, peu ou prou, au moment où la course aurait dû être jugée.
Des conditions qui ont déstabilisé l’équipier de Karel Abraham : « les conditions de piste n’étaient pas parfaites. A mon avis, il était trop tard pour lancer cette course. L’humidité était déjà élevée et il aurait mieux valu annuler et reporter à lundi. Cela aurait été plus sûr ».
Mais irréaliste au vu d’autres impératifs. « J’ai toujours eu des difficultés avec la nuit, je n’ai jamais eu de bons résultats ici. Cette année, j’espérais autre chose. Mais il n’y a rien à faire ». La poisse, une malchance qui s’est traduite cette fois par une chute au huitième tour : « les conditions étaient délicates mais j’ai pris un bon départ. J’étais sixième. Mais dans le dernier virage, je suis tombé ».
« Je ne sais pas pourquoi j’ai chuté. Je n’attaquais pas outre mesure, je prenais juste mon rythme. Je n’ai rien fait d’anormal ». Ne pas comprendre les raisons de son accident est l’une des pires choses pour un pilote. De quoi entamer une confiance bâtie cet hiver ? Que nenni : « je vais garder en souvenir mon bon départ et avant de chuter j’étais sixième à deux secondes du leader. On va garder ça à l’esprit ».
« On a bien travaillé durant l’intersaison et si ce week-end a été compliqué c’est à cause du temps. Je vais confiant vers le second Grand Prix qui aura lieu par des conditions normales, soit le jour ». On notera que le team Aspar n’est pas revenu bredouille du Qatar. Son second pilote Abraham a amené sa Ducati à la quatorzième place pour récolter deux points.
