Au printemps dernier, la situation de Cal Crutchlow
semblait difficile. Une seule fois dans les points lors des 5
première courses, certains voyaient même ses jours comptés en
catégorie reine…
La suite de sa saison, avec ses deux victoires, a montré
que cela n’était dû qu’à un certain manque de chance conjugué à une
Honda très difficile à gérer début 2016.
Cal Crutchlow s’en est expliqué dans les
colonnes du site germanique Motorsport-total avec sa franchise habituelle:
« Honnêtement, je pense que j’ai mieux roulé en début de
saison qu’à la fin. C’est seulement que rien ne s’est bien déroulé
pour moi. Au Qatar, j’ai dû sauter de la moto, sinon j’aurais fini
cinquième ou sixième. En Argentine, je suis tombé sur une plaque
d’humidité, ainsi que six autres pilotes. A Austin, je suis tombé
parce que j’attaquais trop fort. A Jerez, j’avais un pneu arrière
qui, en principe, n’aurait pas dû figurer dans l’allocation.
Je n’avais pratiquement aucun point au championnat du monde.
Était-ce quatre ? Je ne sais pas. Mon rythme était bon à cette
époque, mais pour des raisons diverses, je ne pouvais pas le
traduire en résultats. Seuls, mon équipe et Honda comprenaient la
situation. Tous les autres disaient : ‘Bla, bla, bla.
Il démissionnera à la fin de la saison. Il est
fini.’
C’était comme chez Lorenzo. Lui aussi était « fini » en
milieu de saison, mais regardez sa performance à Valencia. Cela
fait partie du sport. On doit regarder les choses dans leur
globalité, et pas sur une seule course. L’unique course, où j’ai
montré une très mauvaise performance était au Mugello. Je me suis
forcé à rouler parce que Lucio m’avait dit que je devais terminer.
En outre, j’ai fait le Mugello et ses 350 km\h avec des freins
avant de 320 millimètres, alors que les disques de 340 mm sont ceux
qui doivent être utilisés. On m’a dit que je suis tombé
à cause de ces freins. Mais cela n’était pas vrai. Je forçais
trop sur l’avant car nous n’avions pas d’autre point
positif. »
Après cette entrée en matière dans laquelle on comprend parfaitement combien a dû être frustrante cette entame de saison, le pilote britannique aborde son positionnement au sein des troupes Honda…
« Malgré les mauvais résultats, j’avais une chance dans
l’équipe d’usine si Pedrosa n’était pas revenu au HRC. Vous
connaissez mon potentiel sur cette moto; en dehors de Marc et
Dani, il n’y a personne, sauf moi, avec le même potentiel sur…
cette moto.
Bien sûr, vous voulez soutenir les jeunes pilotes comme Bastianini.
Mais vous avez juste à le mettre sur une MotoGP et vous verrez
bien. Ce n’est pas comparable avec une Yamaha. Je pense que Zarco
et Folger rouleront bien. J’aurais souhaité voir Pol Espargaró et
Smith sur ma moto, parce que je connais le package qu’ils avaient
avec Tech 3. Dani est bon, parce qu’il est depuis tant d’années
avec Honda et qu’il la comprend. Marc est un monstre, il ne
comprend pas vraiment autant. Il est juste rapide. Je ne pense pas
que quelqu’un d’autre que moi puisse faire un meilleur travail sur
la Honda. »
« Ça c’est fait » pourrait-on dire, avant d’aborder le sujet des journalistes et des fans…
« Je suis tout à fait bon pour avoir
des journalistes de mon côté, pas contre moi, et je pense
qu’ils comprennent les situations et les courses, alors que
c’est différent avec les fans… C’est comme au football. Ils
vous soutiennent quand vous gagnez. Mais si vous perdez, vous
n’êtes plus rien. Je ne parle pas de tous, car il y a beaucoup de
fans supers qui m’ont toujours été fidèles, peu importe combien de
fois tu tombes et des résultats médiocres que tu peux faire.
Ils seront toujours tes fans!
Les autres, ils disent ‘il est inutile, il est
fini’, … Et si tu gagnes, ils veulent un selfie avec toi. On
doit accepter cela. Ainsi que ces ‘Fans’ qui ont applaudi quand
Marc est tombé en Australie. Ne crois-tu pas qu’ils lui auraient
demandé une photo, s’il était passé devant eux ?
Vous me connaissez. Les gens peuvent m’aimer ou ne pas m’aimer,
mais je dis la vérité. Et c’est la vérité. »