Pol Espargaró s’est livré à des confidences au coin du feu dans cette trêve hivernale propice au bilan de la saison passée. Un entretien réalisé par notre partenaire Motosan.es et déjà relayé dans nos colonnes, au cours duquel un passage n’est pas passé inaperçu. Certes, le frère cadet d’un Aleix pilote officiel Aprilia se montre dithyrambique sur un Dani Pedrosa au travail de mise au point salvateur. Mais il se souvient aussi du passage éclair d’un Johann Zarco dont il tire ainsi la conclusion…
Le parcours de Johann Zarco chez KTM fait partie intégrante des événements qui ont marqué la campagne 2019 de MotoGP. Car il est rare de voir un pilote qui a un contrat officiel de deux ans, avec tous ses avantages, jeter l’éponge après quelques mois seulement en assumant un aveu d’impuissance face à sa moto. On rappellera que la décision du Français n’avait rien de prémédité. Il a pris son employeur de cours tandis que lui-même n’avait aucun plan B. Les circonstances et la volonté de chacune des parties leur a permis ensuite de se sortir d’affaire après une navigation à vue à haut risque…
Pol Espargaró se souvient bien de cet épisode dans le projet RC16. Et voici ce qu’il en a tiré comme leçon : « ce qui est clair, c’est que Johann est venu avec des galons pour être numéro un et pour nous faire franchir un pas en avant. Un statut légitimé par ce qu’il avait fait avec Yamaha, mais ça n’a pas fini comme ça. »
« J’ai toujours dit que j’avais hâte de l’avoir dans le box parce que cela pourrait être utile pour nous étalonner, moi en tant que pilote et aussi pour la moto, avec quelqu’un de rapide aux commandes. Mais sur les motos, deux plus deux ne font pas toujours quatre » commente Pol qui termine : « j’ai toujours dit que qu’il y avait pas de Dieu en MotoGP, et parfois un pilote ne s’adapte pas à une moto alors les choses tournent mal. Cela ne signifie pas forcément que la moto est mauvaise, même s’il est vrai que la nôtre est, au minimum, complexe, et qu’elle nécessite beaucoup de travail et de sacrifices. »
Il n’y a pas si longtemps, la réputation d’être la moto la plus difficile en Grand Prix était la Ducati. C’est justement celle-ci que Johann Zarco découvrira en 2020, en version GP19, au sein du team Avintia, mais avec un staff technique venu de Borgo Panigale, puisque le tricolore a un contrat Ducati…