Pendant ses trois derniers tests officiels en compagnie de ses adversaires 2017, on ne peut pas dire que KTM ait ébahi les foules. Mais ce n’était pas catastrophique non plus. A Valence, le lendemain du GP en novembre dernier, Pol Espargaro se classait se classait dix-septième sur vingt-quatre, tandis que Bradley Smith se positionnait vingtième.
Lors des trois jours de Sepang, Pol et Bradley pointaient aux 20e et 21e places sur 28, à 1.9 de Maverick Vinales. L’écart diminuait sur ce même Vinales la semaine dernière à Phillip Island, avec Espargaro 17e à 1.3 et Smith 19e à 1.4. En termes de performance, cela situait les KTM au niveau d’Hector Barbera, Loris Baz et Scott Redding. Seuls Karel Abraham et Sam Lowes étaient derrière. Par contre Espargaro était à 0.8 de la première Suzuki et surtout à 0.6 de la plus rapide des Ducati. Il y a donc une belle marge de progression, dont il est intéressant de demander au principal intéressé Pol Espargaro ce qu’il en pense. Il regrettait par exemple en Australie un moteur brutal. « Il n’y a pas de problème, c’est juste la caractéristique du moteur d’être assez agressif, estime l’Espagnol. Je viens de trois ans avec Yamaha, où le moteur est exactement le contraire, la délivrance de la puissance de la M1 étant très douce. Il faudrait que le moteur pousse plus progressivement en sortie de virage afin que nous perdions un peu moins de temps sur nos adversaires. Les ingénieurs de KTM savent maintenant ce qu’il faut faire. Ils apporteront quelque chose de nouveau au Qatar. Voilà ce qui est intéressant.
Parmi ses particularités, la RC-16 dispose d’un cadre en treillis tubulaire fait d’acier et de suspensions WP. Qu’est-ce que ça donne en tenue de route ? « Nous devons encore améliorer l’entrée en virage, mais dans ce domaine de grands progrès ont été faits depuis le test de Valence en novembre. On ne peut plus comparer le prototype d’alors avec la moto d’aujourd’hui. Nous avons encore des problèmes de stabilité avec l’avant. Ça fonctionne déjà mieux parce que nous avons fait à Phillip Island à nouveau un pas en avant.
La moto correspond à ce que vous attendiez ?
« Si je suis honnête, je m’attendais à bien pire ! Quand j’ai commencé à être intéressé par l’idée d’aller chez KTM, je me suis dit que la moto n’était pas vraiment prête, car toute nouvelle. Ceci a été un grand défi pour moi, pour KTM, pour tout le monde. Je ne pensais pas que ce travail serait fait avec autant de ressources derrière ce projet. Toutes les parties prenantes font un excellent travail. La suspension que WP développe est excellente. On n’a pas eu le moindre problème à ce jour pendant les tests. C’est incroyable.
Passer d’une équipe satellite comme Tech 3 à un team d’usine fait-il une grosse différence ?
« C’est un système complètement différent, une approche différente. A Phillip Island, mes ingénieurs électroniciens m’ont montré beaucoup de données dont je ne savais rien. On m’a expliqué la façon de réduire ou de changer la puissance… Avec la Yamaha, je ne pouvais pas m’aventurer dans ces domaines. Je n’étais pas au courant des détails des secrets électroniques de la machine. Maintenant, je peux faire ce que je veux. C’est merveilleux. Maintenant, je peux développer ma propre moto à mon goût. Ceci est magique. C’est fantastique.
Avez-vous fait un meilleur choix que votre frère Aleix avec Aprilia?
« Ha ha. Je ne sais pas. Je vous le dirai à la mi-saison. Ou à la fin de l’année. Aleix est vraiment fort, il est rapide. Nous sommes un peu derrière eux, mais Aprilia en est à sa troisième année ici, alors que KTM est flambant neuf. Aprilia a également eu la Superbike comme base, ils étaient déjà en GP en 2012, 2013 et 2014 avec les motos régies par le règlement Claiming Rule. Je suppose que KTM est massivement mieux pour sa première année qu’Aprilia avant sa première saison, mais ils ont été en mesure de prendre un V4 Superbike 1000 cm3 comme point de départ. Comme je l’ai dit, nous faisons des progrès. Nous avançons en faisant de bonnes étapes. Et notre moto est vraiment très rapide. »
Photos © Gold & Goose, Philip Platzer, Focus Pollution et Sebas Romero pour KTM
Source : Speedweek