Si la grande fête du Grand Prix de France aura lieu la semaine prochaine, le Grand Prix de Catalogne, le second plus visité par les passionnés français, se déroulera trois semaines plus tard à Barcelona-Catalunya, le 11 juin.
Comme nous l’avons vu, la nouvelle chicane adoptée après le décès du regretté Luis Salom est maintenant terminée (voir ici), mais les travaux ne se sont pas arrêtés là, puisque le controversé Astroturf (herbe synthétique) a été entièrement retiré pour faire place à des surfaces cimentées.
Les F1 n’étant pas soumises aux mêmes contrôles vidéo que les MotoGP, on a même rajouté des bordures sur ces nouvelles surfaces peintes en vert, lesquelles seront retirées pour les trois Grands Prix motocyclistes.
Le gazon synthétique a été inventé aux USA à la fin des années 70 pour garnir des terrains universitaires (le 1er a été installé à Houston par la société Astroturf, d’où l’abus de langage usuel). Il y a 2 familles de gazons synthétiques; celui pour le sport et celui pour le « landscape » (gazon d’ornement ou décoratif). Dans la famille du sport, il y a les gazons pour le foot, le rugby, le tennis, le hockey, le criquet, le foot américain, les greens de golf, etc. Il n’y a actuellement aucun gazon fabriqué spécifiquement pour les circuits automobiles ou moto. Celui utilisé sur les circuits est soit un pour les greens de golf soit un « landscape ». C’est à dire qu’ils ont une fibre très courte (environ 10mm) et une densité de touffe très importantes (environ 70 000/m²).
Pour ce qui est de l’adhérence du gazon synthétique, on est très loin de celle de la piste. L’adhérence d’un gazon synthétique en condition (sèche) utilisé sur les circuits est équivalente à celle d’un circuit sur le mouillé. Un gazon mouillé adhère à peu près autant qu’une peinture de parking mouillée. Pas la peine de vous faire un dessin…
Il a été progressivement installé sur les circuits à l’extérieur de la piste, et/ou des vibreurs, pour pénaliser le pilote qui prend un peu trop ses aises avec le tracé…
Le principal problème survient quand il est mouillé car il sèche très lentement et est alors extrêmement glissant, mais il peut également s’avérer fatal sur le sec lors d’un concours de mauvaises circonstances, comme avec Shoya Tomizawa…
En 2013, la Dorna a travaillé avec une société aragonaise, précisément sur le circuit d’Alcaniz, pour mettre une base en caoutchouc entre l’asphalte et le gazon, mais le projet a finalement été rejeté car le résultat n’était pas exceptionnel et le coût très élevé.
Il est progressivement remplacé par un bitume (peint en vert) comme à Misano (gazon retiré suite à l’accident de Tomizawa), Silverstone ou Barcelone, assorti de pénalités pour ceux qui y poseraient leurs roues après les vibreurs.