Les courses passent, ou plutôt passaient, et Valentino Rossi court toujours après son 10e titre, celui qui lui permettrait de terminer sa carrière sur un compte aussi rond que prestigieux.

Combien de fois le champion italien a-t-il repensé à cette maudite chute  survenue lors de la finale au Grand Prix à Valencia en 2006 ? Lui seul le sait, mais la platitude du moment nous permet de revenir en images sur cette fin de saison à incroyablement grand suspens…

Estoril, 15 octobre 2006, Valentino Rossi prend le départ du Grand prix depuis la pole position. Les température sont clémentes mais le ciel est poisseux. A ses côté sur la grille, son coéquipier Colin Edwards, puis Nicky Hayden qui possède 12 points d’avance au championnat à deux courses de la fin de saison.

A l’extinction des feux rouges, Edwards réagit mieux et prend temporairement l’avantage avant de se faire repasser par le Docteur au premier freinage. Au fil des tours, Rossi conserve le commandement en emmenant tout d’abord Dani Pedrosa dans son sillage, puis Edwards qui a réussi a reprendre son bien. On trouve donc les deux Yamaha Camel puis les deux Repsol Honda de Pedrosa et Hayden, devant un Toni Elias qui est visiblement le plus rapide, puisque étant parti de la 11e position sur la grille.

Au 4e tour, Hayden passe Pedrosa mais deux minutes plus tard, ce dernier tente un dépassement de très loin sur son coéquipier et perd le contrôle de sa Honda qui va percuter l’Américain. Hayden est fou de rage car il perd le leadership du championnat au profit de Rossi qui finit 2e à 2 millièmes d’un Elias véritablement en état de grâce lors de cette course à couper le souffle.

 

 

 

C’est donc avec 8 points d’avance sur Hayden que Rossi se présente à Valence deux semaines plus tard et y réalise à nouveau la pole position devant les deux Ducati Marlboro de Troy Bayliss et Loris Capirossi. Hayden ne se qualifie que 5e.

 

 

 

Mais l’Italien rate son départ et manque de se faire percuter par Hayden : à la sortie du premier virage, il n’est que 6e, derrière Bayliss, Capirossi, Pedrosa, Stoner et… Hayden. Il se fait même passer par Marco Melandri.

Hayden n’entend pas laisser passer cette chance et donne tout pour récupérer la 3e position, puis la 2e au 3e tour. Rossi a la pression car à cet instant de la course, il n’est virtuellement plus titré, pour 3 points. Talonné par la Suzuki de Chris Vermeulen, il donne tout ce qu’il peut et commet l’irréparable au 5e tour…

 

 

 

Valentino Rossi aura beau courir sans perdre une seconde pour relever sa M1, il perdra un temps très bref mais précieux en attendant les commissaires avant de repartir et finir 13e: le titre lui échappe pour 5 points au profit d’un Nicky Hayden qui s’effondre en pleurs de bonheur.

En 2013, Valentino Rossi se souvient de cette chute et précise: « Dans ma carrière, je ne suis arrivé qu’une seule fois en me battant pour le titre lors de la dernière course de l’année. Je me souviens que j’étais un peu inquiet en 2006, car Valence n’est pas ma piste préférée. J’avais un avantage car j’ai eu un peu de chance à Estoril, quand Dani et Nicky se sont touchés, mais déjà un mauvais feeling car Elias m’a battu sur la ligne au Portugal par seulement 0,002s. J’ai pensé que « hmmm, ces cinq points sont vraiment importants ». Mais Valence a été un week-end très étrange pour moi car je survolais le vendredi et samedi. J’ai fait la pole position mais j’ai aussi été très, très fort en rythme de course avec les pneus durs. J’étais donc assez détendu pour le dimanche. Mais le dimanche, dès le matin, quelque chose s’est cassé, quelque chose n’allait pas, parce que j’étais très lent. C’est étrange. Il s’est passé quelque chose d’étrange, je crois. Mais de toute façon, j’ai beaucoup souffert pendant la course et j’ai fait une erreur. Chaque week-end, chaque course a une histoire différente. »

Un titre tient parfois à très peu de choses…

 

 

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