Ce podium avec Suzuki, Aleix Espargaro espère bien le décrocher avant de quitter la selle de la GSX-RR. Qualifié quatrième à Phillip Island, celui qui s’est vu refuser l’accès à la première ligne par son frère Pol est dans une position idéale pour arriver à ses fins. Mais il prévient : la course australienne se décantera à partir du quinzième des vingt-sept tours prévus.
C’est un Aleix Espargaro légitimement heureux de sa prestation qui en terminait avec cette folle journée du samedi en Australie. Le vent, la pluie, le froid puis le soleil avant le retour de la pluie, rien n’a manqué pour mettre à rude épreuve les nerfs des protagonistes du MotoGP.
Sortir de cette adversité de tous les instants, c’est se grandir, et le volume est d’autant plus important lorsque vous battez enfin sans discussion cet équipier encombrant de 21 ans : Maverick Viñales. Patron chez Suzuki cette fois, celui qui tentera l’an prochain de faire le bonheur d’Aprilia regrettait cependant de na pas avoir pu tenter un tour équipé en pneus slicks :
«J’ai commencé mes qualifications avec les intermédiaires puis pour les six dernières minutes j’ai mis un slick à l’arrière en gardant l’intermédiaire à l’avant. Malheureusement, la moto avait du mal à tourner car la carcasse de l’intermédiaire est trop souple. Je n’ai pas pu améliorer mes temps et je pense qu’avec un slick avant, j’aurais pu jouer la première ligne. Mais bon, c’était aussi plus sûr comme ça. Je suis donc content de ma quatrième place ».
Il poursuit : « ce week-end se déroule dans des conditions météo difficiles. C’était compliqué d’éviter les chutes avec le vent, la pluie et tout le reste. Demain, ce sera une course folle et nous partons dans le groupe de tête. J’ai déjà hâte d’y être ».
Il faudra cependant travailler jusque dans les derniers instants car rien n’est encore figé techniquement : « demain matin, on va avoir une demi-heure de warm-up en plus pour travailler sur piste sèche. Je pense que Marc sera le plus fort car quand les conditions sont difficiles, il est le plus à même de toucher les limites. Mais je pense que nous pouvons jouer le podium. La moto est bonne et je suis confiant. Nous verrons. Demain, le choix crucial à faire sera celui du pneu avant ».
« Il est pratiquement impossible de faire un pronostic car les temps au tour sur le sec ont été jusque-là assez lents. Le vent souffle fort et les températures sont vraiment basses. L’adhérence est précaire et la moto bouge beaucoup. Je pense qu’il y aura de belles bagarres jusqu’au dixième ou douzième tour. Mais la décision finale se fera du quinzième au vingt-septième et dernier tour ».
« C’est pour ça qu’il faudra travailler demain matin sur le contrôle de traction et sur le choix du pneu. Personne n’est actuellement vraiment prêt. Les dix premiers tours vont être fous. Mais dès le quinzième tour, la course pour la victoire commencera ». De quoi nous tenir éveillés !