Valentino Rossi est à présent un retraité, et on peut rouvrir les dossiers. Le sceau du secret est levé et comme il y a, qui plus est, prescription, on peut s’en donner à cœur joie. Max Biaggi a apporté sa pierre aux récentes révélations déjà faites par les anciens rivaux du Doctor. On se souviendra ainsi de celle de Jorge Lorenzo sur la terrible saison 2015 et l’attitude révélée de Marc Marquez. Une histoire qui alimente toujours le ressentiment dans l’esprit de celui qui a alors perdu la dernière occasion de remporter un dixième titre… Puis il y a des confidences plus légères, comme celles de Max Biaggi.
Max Biaggi a été le tout premier grand rival d’un Valentino Rossi qui avait alors encore tout à prouver. Deux icônes et surtout deux Italiens, nation où l’on a le sang chaud et où la polémique est tout un art. Des ingrédients qui ont fait d’autant plus leur effet qu’ils ont répondu une demande : « à cette époque, il y avait un besoin pour quelque chose comme ça » assure l’empereur romain. « il y avait deux italiens, l’un un peu plus expérimenté et l’autre très talentueux qui ont couru sur les mêmes pistes. Quand nous nous sommes rencontrés à 500 cc nous ne nous connaissions pas, mais c’était comme si tout s’était déjà passé ».
A partir de ce moment, selon l’ancien pilote, leur rivalité était entre les mains de la presse, qui s’est transportée au-delà des pistes. « Je n’ai pas choisi le rôle du méchant, comme lui le bon. Ça devait être comme ça. Ils nous ont trompés. Il suffisait qu’un journaliste vienne et dise : « savez-vous ce qu’il a dit à votre sujet ? et nous avons explosé. On a tout dit, on les a tous les deux laissés nous utiliser », explique Biaggi dans un documentaire de DAZN.
Max Biaggi s’est également souvenu de la course 2004 de Welkom. Après des années de victoires avec Honda, Valentino Rossi avait fait le grand saut chez Yamaha. L’épreuve sud-africaine marquait les débuts de ‘Il Dottore’ avec sa nouvelle équipe, et les deux Italiens se sont battus jusqu’au bout pour la victoire dans une course mémorable. Cependant, Biaggi a commis une erreur à la fin. « J’avais tout préparé pour l’attaquer à la fin. Mais quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’étais convaincu qu’il y avait un tour à faire et, à sa place, il y avait le drapeau à damier ».
Max Biaggi : « je suis sûr que les choses vont changer«
Et puis il y a cette anecdote, cette confidence : « nous nous sommes rencontrés à Motegi, au plus fort de notre rivalité. J’étais épuisé, la rivalité commençait à me peser. Nous étions dans le même hôtel et lui, mon physiothérapeute, et moi étions dans l’ascenseur. À un moment donné, j’ai appuyé sur le bouton d’arrêt, j’ai regardé mon kiné, puis Valentino et je lui ai demandé : « mais pourquoi tu me casses les couilles ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? ‘. Il a poliment répondu : « Mais non Max, c’est la presse qui le dit, je ne suis pas en colère contre toi « . J’étais presque prêt à le croire. Depuis ce temps, on n’en a plus reparlé », termine le Corsaire. Et encore, à l’époque, il n’y avait pas internet et encore moins les réseaux sociaux…
Aujourd’hui, une nouvelle étape peut s’ouvrir dans la relation entre les deux champions. Biaggi a défini Rossi comme un pilote « doué, intelligent et calculateur ». Par ailleurs, il a également évoqué la possibilité de rencontrer son rival en dehors des circuits. « Maintenant va commencer la deuxième partie de sa vie et peut-être, un jour, avec un verre de vin… qui sait. S’il m’appelle, ce serait très spécial. Je suis sûr que les choses vont changer », conclut-il.