Après seulement une journée de roulage dans le désert saoudien, la deuxième étape du rallye Dakar promettait d’être la plus difficile pour tous les concurrents, et donc l’équipage Claudio Bellina, Danilo Petrucci et Marco Arnoletti que nous suivons ici.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 45 kilomètres de liaison et 947 kilomètres de spéciales à parcourir en deux jours, avec une seule assistance au kilomètre 168 et un bivouac dans une des 6 zones prévues à cet effet, à atteindre entre 16h35 et 18h00.
La première de ces deux journées s’est plutôt bien passée à bord du MM Technology de plus de 1050 chevaux, l’équipage italien parti 13e luttant pour revenir en 6e position. Aucun classement n’a cependant pu être établi dimanche soir, tous les concurrents ne dormant pas forcément au même niveau du parcours.
Lundi matin, le camion #68 aux couleurs Italtrans repartait de
plus belle pour la deuxième partie de cette étape marathon,
comprenant 90 kilomètres de dunes grises.
La suite, c’est Danilo Petrucci qui vous la
raconte…
« Ces 48h sont enfin terminées. Hier, tout s’est bien
passé, je n’ai pas eu de problèmes et je me suis battu pour la
sixième place. Aujourd’hui, j’ai pris un bon départ, me battant
pour le top 5 malgré une petite crevaison sur la roue avant droite.
Sachant que nous devions passer dans les dunes, j’ai donné les
commandes à Claudio et, avec le système d’air, j’ai réussi à
gonfler le pneu crevé toujours à la bonne pression. Au km 720, il y
avait un point de navigation difficile avec beaucoup de voitures
qui cherchaient le bon chemin et beaucoup de poussière. Nous avons
perdu la piste et Claudio est malheureusement resté coincé dans un
banc de sable. Nous avons creusé le sable pendant une heure et nous
avons pu déplacer le camion. Nous avons rejoint la piste et j’ai
commencé à rouler pour la dernière partie rapide. Soudain, la
suspension s’est cassée et a coupé le système d’air, ce qui nous a
fait perdre la roue avant droite. De plus, sans système d’air, il
était impossible de gonfler les coussins pneumatiques pour changer
les pneus. Claudio et Marco ont trouvé le moyen de gonfler les
coussins et nous avons changé la roue. Sans suspension, nous avons
terminé l’étape à faible vitesse.
Comme toujours, le Dakar est une leçon de vie. Vous perdez la
piste et vous ne savez pas d’où vous venez et où vous devez aller.
Ou vous cassez quelque chose et vous pensez que tout est perdu.
Mais comme dans la vie, lorsque vous êtes désespéré, la seule chose
que vous voulez faire est d’aller de l’avant. Un problème devient
une opportunité. L’occasion de toujours aller de
l’avant. »
Véritablement épuisé, l’équipage transalpin a franchi la ligne d’arrivée en 9ème position, 12e au général, et possède maintenant près de 4 heures de retard sur le leader équipé du même camion. Mais l’esprit du Dakar impose de ne pas baisser les bras, et malgré ce coup du sort inhérent aux aléas du mythique rallye, un top 5 est encore largement envisageable !
Aujourd’hui, ce sont encore 793 kilomètres qui attendent Petrux et ses coéquipiers…
Dakar Danilo Petrucci