Parlons MotoGP : Vous n’êtes pas prêts pour cet affrontement

Après avoir pronostiqué la saison Moto3 hier, penchons-nous aujourd’hui sur la campagne Moto2 qui se profile. Comme celle de l’an passé, elle s’annonce assez juteuse mais extrêmement difficile à prévoir. En tout cas, l’affrontement qui nous sera offert méritera toute notre attention, alors, sans plus attendre, rentrons dans le vif du sujet. Quelles équipes vont se démarquer ? Pourrait-on voir un rookie champion du monde Moto2 pour la première fois ? Analyse.

 

On ne sait plus où donner de la tête !

 

Avant de débuter, je pense qu’il est nécessaire de vous rafraîchir la mémoire, car de nombreux éléments ont changé depuis 2023, il y a deux ans seulement. D’abord, Kalex n’est plus en position de force. Désormais, les châssis Boscoscuro sont les meilleurs en catégorie intermédiaire, comme l’a prouvé le champion du monde 2024 Ai Ogura. Ensuite, il y a trois rookies en MotoGP, ce qui signifie qu’ils ne pourront pas perturber les débats en Moto2. Parmi eux, il y avait deux protagonistes, à savoir, Ai Ogura, donc, Fermin Aldeguer, ainsi que Somkiat Chantra.

Les équipes aussi ont évolué. D’abord, mentionnons l’arrivée de la formation Pramac – Yamaha avec Tony Arbolino et Izan Guevara – champion du monde Moto3 2022 –, sur châssis Boscoscuro. Autant dire que ça pourrait faire mouche si la moto se révèle aussi performante qu’en 2024. Toujours avec Boscoscuro, MT Helmets MSi désire remettre son titre pilote en jeu, avec, cette fois, Ivan Ortola et Sergio Garcia. Jake Dixon passe chez la formation MarcVDS Racing Team, qui passe elle-même sur Boscoscuro. Celestino Vietti remplace Aldeguer chez Speed Up, toujours aux côtés de l’excellent Alonso Lopez dont nous reparlerons.

 

 

Sur Kalex, de nombreux changements s’opèrent également. Forcément, l’année sera marquée par les débuts de David Alonso, champion Moto3 en titre, chez Aspar. L’équipe, quoi que toujours moins forte en Moto2 qu’en Moto3, faisait tout de même bonne figure les années précédentes. Mais ne vous inquiétez pas, nous reparlerons également du Colombien. Attention à Manuel Gonzalez chez Intact GP, qui, sans faire trop de bruit, avait tout de même terminé troisième du championnat 2024. La seule force immuable, c’est bien Aron Canet chez Fantic Racing. Il était là et sera là, toujours aux avant-postes. Anciennement abonné aux deuxièmes places, le vice-champion 2024 a les dents longues… mais pourrait être retenu par son équipe un poil moins expérimentée qu’Ajo ou Aspar.

Quoi qu’il en soit, je pense que cette année sera très disputée. Étant donné que le taux de remplacement en MotoGP est très faible, les talents s’accumulent en Moto2 sans porte de sortie. En 2022 comme en 2023, il n’y avait qu’un rookie qui avait pu accéder à la catégorie reine, et cela ne fit qu’augmenter le niveau de compétition en Moto2. Cette année ne devrait pas faire exception à la règle.

 

Des rookies talentueux

 

Qui seront les rookies marquants de cette saison ? À vrai dire, ils seront assez nombreux puisque les quatre premiers du championnat Moto3 2024 seront en Moto2, ce qui est assez rare. Il y aura donc Daniel Holgado, Ivan Ortola et Collin Veijer, d’abord, respectivement chez Aspar, MT Helmets MSi et Red Bull KTM Ajo. Du très lourd en perspective… mais je ne crois pas à un exploit. Les trois, aussi talentueux soient-ils, ne m’avaient pas transcendé en Moto3. À première vue, je dirais qu’Ortola est le plus fort des trois car sa vitesse était supérieure à celle deux deux autres, mais c’est serré, exactement comme au classement Moto3 l’an dernier. Tous étaient extrêmement loin du quatrième élément perturbateur, David Alonso.

 

 

C’est la sensation du monde motocycliste depuis deux saisons. Légendaire en 2024, il a battu des records établis il y a des dizaines d’années pour s’adjuger le titre mondial avec une facilité déconcertante. Oui, je le pense : David Alonso peut être champion du monde. C’est le genre de pilote qu’on ne voit qu’une fois par génération, ou presque. Son talent est trop grand pour être négligé par l’histoire moto. Oui, aucun champion Moto2 ne s’est imposé dès sa première année depuis l’apparition de la catégorie en 2010 – y compris Marc Marquez ou Pedro Acosta –, mais rien n’est impossible pour le Colombien. D’après moi, il se détache assez largement de ses compères débutants.

 

L’instant pronostic

 

 

Bon, vient le moment le plus difficile. Prêtons-nous au jeu : quel pilote sera sacré champion du monde à la fin de la saison ? D’un côté, je penche pour David Alonso, mais l’écart entre le Moto3 et le Moto2 n’est tout de même pas négligeable. Et puis, j’avais dit que sa concurrence en Moto3 était relativement faible par rapport à lui, là où je pense que des Lopez sont des poisons ; et des Canet, des tueurs. Canet, le tatoué, parlons-en. Excellent en 2024, il impressionne par son style, son charisme, sa prestance. C’est un pilote que j’affectionne particulièrement, il est vrai. Je dirais qu’il a de bonnes chances de remporter cette édition, mais le facteur Alonso est une inconnue qui pèse lourd dans l’équation.

Allez, je me mouille, sans trop de certitudes : je pense que Canet sera champion du monde. Il a la régularité, n’a jamais déçu ne serait-ce qu’une seule fois dans sa carrière, et sait désormais comment s’imposer. Il a une Kalex, ce qui pourrait être un désavantage, mais a fait très fort face aux Boscoscuro en 2024, et pas seulement celle d’Ogura. Alonso sera dans le coup, tout comme Gonzalez et Lopez, qui, malgré tout l’amour que je lui porte, m’avait laissé sur ma fin l’année dernière.

Je suis curieux d’avoir votre avis en commentaires ! Voyez-vous David Alonso remporter ce titre mondial ?

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

 

Photo de couverture : Speed Up Racing