Parlons MotoGP : Voici pourquoi Pedro Acosta peut choquer le monde

La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent tous les pilotes, au tour de Pedro Acosta. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Johann Zarco, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Génie

 

Honnêtement, je n’avais pas été aussi impatient de voir un rookie évoluer en MotoGP depuis longtemps. Pedro Acosta débarque enfin dans la plus prestigieuse des catégories, à seulement 19 ans, au sein de l’équipe GasGas Tech3. Alors comment appréhender le phénomène ? C’est toute la question.

D’abord, la dynamique. Pedro Acosta, en 2023, a été couronné champion du monde Moto2 largement devant la concurrence, après avoir décroché le titre Moto3 en 2021. Doté d’une précocité rare et d’un talent générationnel, il est très attendu en catégorie reine. Tout le monde parle de lui, les GasGas se sont dotées de sponsors Red Bull supplémentaires en raison de sa présence. Depuis tout petit, il ne cesse de défrayer la chronique, et cela n’a pas l’air de lui faire peur ; il semble aimer la pression. À ce stade de sa carrière, je ne prends pas de risque à dire qu’elle n’a aucune mauvaise influence sur lui. Il attaque donc 2024 en pleine confiance.

 

 

Je désirerais souligner son état d’esprit. Depuis quelques temps, je suis de près ses déclarations, ses nombreuses sorties toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Pedro Acosta parle bien anglais, est très mature, comme s’il était fait pour le rôle de « superstar ». Car c’est vraiment ce qui ressort en l’étudiant ; il est conçu pour être la future légende de notre sport, un peu comme un Marc Marquez en son temps. D’ailleurs, j’avais comparé les deux profils à des moments similaires de leurs carrières dans une rétrospective que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

J’ai un seul petit regret le concernant. J’aurais aimé le voir aux côtés de Brad Binder sur la KTM d’usine, car comme il l’a prouvé à de maintes reprises, il est fait pour être sous le feu des projecteurs, peu importe son âge ou son expérience. C’est le genre de pilote qui ne fait irruption qu’une fois tous les dix ans, et ses accomplissements en petites catégories lui conféraient la légitimité nécessaire pour prétendre à ce rôle d’officiel. Certes, Tech3 est bien fourni niveau matériel, mais on a vu, l’an dernier, que certaines pièces tardaient à arriver comme ce châssis en carbone réservé à Miller et Binder.

 

 

De plus, Tech3 a souvent eu du mal à développer ce genre de pilotes promis au plus bel avenir, et réussit davantage avec des hommes plus expérimentés, plus mûrs, plus besogneux et plus « outsiders » que « jeunes loups ». L’expérience avec Pol Espargaro ne s’était pas soldé par un succès, mais toujours plus que la doublette Remy Gardner/Raul Fernandez en 2022. Attention, donc, à ce paramètre, même si KTM prend le sujet très à cœur ; s’il réussit à mi-saison, il ne fait aucun doute qu’il sera considéré comme un troisième pilote officiel plutôt qu’un satellite.

 

Le pronostic

 

La tâche est complexe, comme ça l’est toujours avec les rookies. Mais cette fois, c’est doublement ardu. Pour moi, il n’y a pas d’entre-deux ; soit il réussit et dès l’entame, au premier tiers de l’année, Acosta est dans le coup, soit la suite de sa carrière va s’avérer compliquée, ou au moins, teintée d’échec par rapport à sa promesse de talent. Pedro semble tellement fait pour cela que je ne le vois pas dans la demi-mesure. On va le savoir très tôt, comme avec les Marquez, Rossi, Pedrosa ou Lorenzo.

 

 

Ceci dit, je pense qu’il va réussir. Mais que veut dire réussir ? Comme Marc Marquez en 2013, avec le titre à la clé ? N’exagérons rien, car sa moto n’en est juste pas capable, et depuis l’introduction de l’E.C.U unique en 2016, une plus grande proportion de pilotes est performante. Mais au moins, ne pas finir si loin que ça de Brad Binder. C’est, d’après mon humble avis, ce qui va se produire. Binder va se heurter aux Ducati des ténors, et jamais il n’eut un « coéquipier » aussi fort que Pedro Acosta sur le papier jusqu’à maintenant.

Après, le papier n’enfile pas le cuir et ne dispute pas les Grands Prix, nous sommes bien d’accord. Mais je ne saurais l’expliquer. Pedro Acosta coche toutes les cases, il est l’un des « élus », et j’ai aussi envie d’y croire. De ce fait, je prédis pour lui une excellente saison conclue entre la 5e et la 7e place du classement général, ou si cela n’est pas juste en raison d’une subite baisse de performance de sa moto, non loin de Brad Binder.

Et vous, quel avenir prédisez-vous à Pedro Acosta ? Dites-le moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport