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Pecco Bagnaia MotoGP

Aujourd’hui, place à un sujet que je voulais traiter depuis longtemps. Si vous traînez sur les réseaux sociaux, ou même, que vous vous rendez sur les circuits, il est aisé de constater que Pecco Bagnaia n’est pas le plus aimé des pilotes MotoGP malgré son talent. Cela tranche d’ailleurs avec son caractère très calme, posé, sans histoires. Et pourtant, pour des raisons finalement assez complexes, il est loin de faire l’unanimité. Ensemble, nous allons tenter de déterminer les fondements de cette animosité, et ce, durant deux jours.

L’objet de ces deux articles est assez fascinant, je dois l’avouer, car le cerner n’est pas facile. Contrairement à Jorge Martín et Enea Bastianini, les « arrogants », aux frères Espargaró, les grandes gueules, à Márquez, le génial trublion, Pecco Bagnaia est parfaitement discret sur tous les plans. Il ne fait rien qui justifie une telle aversion de la part du public. Son côté plus « lisse » n’explique pas non plus les commentaires à son égard. Andrea Dovizioso l’était davantage, et pourtant, personne ne s’en prenait à lui, voire, il était apprécié pour cela. Alors, avant de se concentrer sur les raisons de l’hostilité, tentons d’éliminer les fausses pistes.

 

Un problème lié aux Réseaux sociaux ?

 

Tout d’abord, il faut contextualiser. Il est vrai que les réseaux sociaux ne reflètent qu’une partie de l’opinion. Sur Instagram, Facebook ou Twitter, seuls les avis les plus tranchés sont mis en avant, mais la majorité silencieuse, elle, est indifférente. Tout le monde sait ça. Cependant, on ne peut pas mettre les commentaires négatifs sous le tapis pour autant, surtout quand il s’agit de tenter de les expliquer comme c’est le cas aujourd’hui. Car force est de constater que la majorité des autres pilotes ne se font pas autant descendre que lui. Première fausse piste ; Le fait que l’aversion envers Pecco soit davantage concentrée sur les réseaux sociaux ne l’explique pas, ni la justifie. Oui, les gens qui commentent négativement pèsent, car ils représentent un échantillon assez large. D’ailleurs, l’argument inverse marche aussi : il a peu de fans pour un aussi beau double champion du monde.

 

Pecco Bagnaia MotoGP

Il n’est pas seulement peu aimé, il est aussi peu populaire. Photo : Michelin Motorsport

 

La rancœur de 2022 ?

 

Mais n’est-ce pas là car nous sommes Français ? Déjà, nous avons la réputation de ne rien aimer, pas même nos propres champions. Et il faut dire qu’une partie du public de l’hexagone n’apprécie pas Bagnaia, ne lui attribue pas le crédit qu’il mérite. Peut-être parce qu’il a battu à plate-couture Fabio Quartararo en 2022, en lui reprenant plus de 90 points en une demi-saison ? Cela devrait jouer. Et bien, pas tout à fait. Car voyez-vous, je m’intéresse beaucoup à ce qu’il se dit à l’étranger. Et beaucoup d’Espagnols, et même, plus incroyable encore, d’Italiens, n’hésitent pas à le fusiller en commentaires. Il ne fait pas l’unanimité en Europe non plus.

 

 

Ceux qui gagnent sont toujours moins aimés, pas vrai ?

 

Troisième et dernière fausse piste, le fait qu’il soit l’homme du moment. Un pensée commune erronée consiste à dire que dans l’histoire, ceux qui gagnent ne sont pas aimés. Sauf que c’est en partie faux, et que cela dépend surtout de la manière, mais aussi et surtout, du personnage du vainqueur. L’exemple de Max Verstappen en Formule 1 est criant. Il est autant aimé que détesté car il empile les succès, mais c’est aussi et surtout dû à son caractère. Il ne faut pas confondre, car c’est quand un athlète gagne qu’il se met à se lâcher, sur ses prises de position, ou sur son attitude. Lewis Hamilton est un autre très bon exemple. Pour Michael Schumacher, ce n’est pas la lassitude mais la manière qui gênait. En revanche, il en existe autant de l’autre côté. Jim Clark, dominateur dans les années 1960 en F1, était aimé de tous. Et puis, en MotoGP, Valentino Rossi était très apprécié lorsqu’il écrasait la concurrence. Ce n’est qu’à la fin des années 2010 qu’un courant de haine envers « The Doctor » émergea. Pendant les années 2000, tout le monde, ou presque, était fan de « Valé ».

 

Pecco Bagnaia MotoGP

Il est d’ailleurs le premier pilote à gagner avec le n°1 en catégorie reine depuis Mick Doohan en 1998. Photo : Michelin Motorsport

 

Et puis, même si Bagnaia est double champion en titre, il ne « domine » pas pour autant. Les deux sacres se sont joués à Valence, et cette saison, il n’a pas été en mesure de remporter deux courses consécutives. Rien à voir avec le Rossi du début du XXIe siècle. Donc cette raison n’est pas valable ; Bagnaia n’est pas pris en grippe parce qu’il gagne trop souvent.

Mais alors, pourquoi les gens ont du mal avec lui ?

La deuxième partie est disponible ! Cliquez ici pour la retrouver !

D’ici là, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaires !

 

Nul doute qu’il sera tout aussi dangereux en 2024. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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