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Marc Marquez MotoGP

Marc Marquez est tombé lors du Grand Prix des Amériques MotoGP. Et après ? Il ne faut pas oublier le contexte de cette erreur, qui intervient à la fin d’un excellent week-end. Pour autant, je ne tiens pas trop compte de cette chute. Voici pourquoi.

 

Pas si grave que ça

 

Je pense que l’on surestime un peu trop le changement de dynamique entraîné par cette chute. Certes, Marc Marquez a prouvé qu’il n’était pas invincible et il offrit la possibilité à Pecco Bagnaia de se relancer dans la course au titre du point de vue statistique. Telle gaffe ne pouvait pas arriver au plus mauvais moment, car, encore une fois, quelqu’un a offert la possibilité à un Bagnaia au pied du mur de se remettre sur pied. Et en regardant ce qu’il s’est passé lors des saisons précédentes, ça peut faire très mal.

Sauf qu’il faut comprendre le contexte de cette chute. Marc Marquez a tout de suite compris pourquoi il était tombé, et cela est bien différent des nombreuses erreurs de Bagnaia depuis la tête (y compris celle qu’il a commise en 2023 à Austin). C’est un premier point.

 

Marc Marquez MotoGP

Qui d’autre aurait pu faire un tel coup avant le départ ? Photo : Michelin Motorsport

 

Deuxième point, le retour aux affaires de Bagnaia. Comme nous l’avons vu hier, l’Italien était bien meilleur aux USA qu’en Argentine ou en Thaïlande, et ce, indépendamment de Marc, comme le prouve son dépassement sur Alex Marquez. Oui, mais il ne faut pas oublier que ce Bagnaia revenu, celui qui a tant embêté Jorge Martin en 2023 et 2024, celui qui peut se relever d’une sixième place en qualifications… s’est fait larguer par Marc Marquez sur les trois jours.

Marquez n’a été embêté que par lui-même à Austin, puisqu’il a encore pris la pole et une tranquille victoire en Sprint. Bagnaia, agressif au début de la course du samedi, n’arrivait pas du tout à le contenir malgré un départ canon. Puis, pendant le GP, j’ai noté un écart d’une seconde et un dixième (sur Alex!) à l’issue du premier tour. Certes, ce tracé n’était pas l’un des favoris de Bagnaia, mais vous imaginez combien cette version déjà améliorée du pilote italien doit encore progresser pour atteindre le niveau de Marquez.

 

 

Ne vous inquiétez pas pour son mental

 

S’il s’agissait d’un autre pilote que Marc Marquez, j’aurais sans doute écrit un paragraphe complet sur la blessure psychologique que peut entraîner une telle chute. Prenons l’exemple de Maverick Vinales en 2017. Lui aussi avait gagné les deux premières courses, et lui aussi avait chuté lors de la troisième – à Austin également. Cette erreur marquait le début d’une spirale négative, car il savait qu’il n’était plus invincible. Il s’était mis à calculer, pour ne plus dépasser la limite, perdant ainsi considérablement en vitesse.

Franchement, ça se tient, mais malheureusement pour Bagnaia, Marc Marquez est l’un des seuls dans l’histoire motocycliste à se moquer de la dynamique en cours. Mettez-le sur n’importe quelle moto, il sera rapide, peu importe s’il est tombé dix fois avec. Il sera toujours dangereux, quoi qu’il arrive. C’est difficile à accepter, mais on ne peut pas utiliser les mêmes arguments pour lui que pour les autres, il est juste différent.

Les exemples qui donnent raison à cette théorie sont nombreux, mais j’en ai choisi deux particulièrement évocateurs. Mugello 2013, la première chute de Marc Marquez lors d’une course MotoGP. Après un début de saison historique, Marquez vit la dynamique changer de camp, laissant par la même occasion le champ libre à Jorge Lorenzo, spécialiste du circuit toscan. On pouvait croire qu’il avait enfin trouvé la limite de la Honda RC213V, que Dani Pedrosa, son coéquipier, allait prendre le dessus. Il surperformait, ce n’était pas normal, ça ne pouvait pas continuer comme ça. Eh bien, si. Deux courses plus tard, il entamait une série de quatre victoires consécutives, sans que cette chute ait la moindre incidence sur son approche.

 

Marc Marquez MotoGP

Marquez était, encore une fois, exceptionnel à Austin. Une chute ne peut pas arrêter un pilote aussi fort. Photo : Michelin Motorsport

 

Le deuxième exemple, vous l’avez vu venir : Austin 2019. Trahi par son électronique, Marquez premier chuta sur le sol texan, offrant ainsi la victoire à Alex Rins. Il avait perdu dans son jardin, alors qu’il était invaincu jusqu’ici, que ce soit en qualifications ou en course. Et pourtant, cela n’eut aucun impact négatif sur le reste de sa saison, qui reste la meilleure de sa carrière jusqu’à maintenant. Des exemples comme ceux-ci, j’en ai encore plein, et peut-être encore plus lorsqu’il galérait avec Honda de 2021 à 2023.

Il faut bien comprendre qu’aucun autre pilote ne peut à ce point décorréler la dynamique de sa performance.

 

Conclusion

 

Pour toutes les raisons précédemment expliquées, je pense qu’il sera encore devant au Qatar. En réalité, personne n’a pu s’approcher de Marc Marquez depuis le début de l’année. Même son frère. Je ne vois pas pourquoi la domination, uniquement enrayée par lui-même, s’arrêterait au Qatar. Bagnaia s’est rapproché en termes de vitesse et d’impact, oui, et pourrait le battre ; mais imaginer une inversion des rôles dans un futur proche me paraît totalement inconcevable tant il a de l’avance.

Je suis curieux de savoir si vous partagez mon avis concernant Marc Marquez. Pensez-vous qu’il va continuer à dominer ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Quelqu’un pour dire que Marc Marquez n’a pas de mental parce qu’il est tombé en étant premier ? Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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