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Aprilia méfier

Alors que nous sommes en passe de vivre le deuxième Grand Prix de la saison, Aprilia travaille d’arrache-pied, sans pour autant être sous le feu des projecteurs ; mais il faut s’en méfier. En effet, au Qatar, la firme de Noale a fait plutôt bonne figure même si le résultat n’a pas été à la hauteur. Attention à eux lors du retour en Europe.

Un résultat qui ne reflète pas la réalité

 

Le dimanche soir, les mécaniciens faisaient grise mine au sein des box qu’occupent les RS-GP. Que ce soit chez les officiels comme chez Trackhouse Racing, c’était la soupe à la grimace. Pourtant, il y a déjà des choses à tirer de cette première manche, à commencer par l’impressionnante performance d’Aleix Espargaro. Cet article va se concentrer sur lui, car comme depuis longtemps, il est le clair leader au sein de l’équipe.

Déjà, il a surpris en qualifications. On sait qu’Aleix est très fort sur un tour, et qu’il s’agit là d’un de ses exercices de prédilection. Mais tout de même : il s’est élancé de la deuxième position, et enregistrait des boucles très intéressantes qui laissaient sentir qu’il disposait d’une grande vitesse. Même si ça n’était que le premier Grand Prix de la saison, il a tout de même battu Pecco Bagnaia pour un rien. Puis, lors du Sprint, il a confirmé avec une somptueuse maîtrise du rythme. Jorge Martin était intouchable lors des deux séances, et le champion du monde en titre n’avait pas encore pris toute la mesure de sa Ducati GP24. D’accord. Mais il s’agit du premier top 3 en Sprint d’Aleix Espargaro si l’on exclut sa victoire en Catalogne l’an passé. En 2023, il s’était révélé bien plus dangereux le dimanche – avec deux succès – que le samedi. Rien que ça marque un bond en avant.

 

Aprilia méfier

Aleix est encore le ln°1, et semble bien loin de la retraite. Photo : Michelin Motorsport

 

Lors du Grand Prix, Aleix a glissé jusqu’en huitième place, mais soutient avoir subi un problème de pneu. Pas de la simple dégradation comme tous les autres pilotes, mais un pépin similaire à celui qui avait frappé le « Martinator » l’an passé. Ce phénomène est donc possible, je ne vois pas pourquoi il mentirait. Sans ce soucis, il aurait sans doute été en capacité de jouer devant mais nous n’aurons jamais la réponse.

Cela est somme toute prometteur, même si le résultat final ne convient sûrement pas aux pontes d’Aprilia. D’ailleurs, Maverick Vinales est beaucoup plus en difficulté avec ce nouveau package et après une course seulement, je n’oserais parier sur lui pour porter la formation italienne jusqu’à un nouveau palier dans la quête du titre mondial. Il semble (déjà) battu, bouleversé par tous les changements sur sa nouvelle RS-GP. Ceci dit, malgré une anecdotique dixième place lors de la course dominicale, il affirme avoir retrouvé quelques sensations.

 

Laissons le temps au temps

 

Le premier GP de Trackhouse Racing n’est pas loin d’être un désastre. Entre un Raul Fernandez piégé sur la grille et un Miguel Oliveira bien timide, les Américains n’ont certainement pas réalisé le coup d’éclat qu’ils espéraient faire au Qatar. Mais là aussi, il y a du positif à tirer de cette expérience. D’abord, Raul Fernandez s’est brillamment qualifié en Q2, et affirme que sa machine dispose d’un énorme potentiel – que sa 14e place en Sprint ne souligne pas. Le Portugais souffre quand même de la comparaison, et doit d’ores et déjà se ressaisir. Le voici qui poursuit sa mauvaise dynamique de la fin 2023, alors que ce dernier monte une RS-GP24, contrairement à son coéquipier. Mais ceux qui ont assidûment suivi sa carrière savent à quel point il peut briller. Il lui suffit d’une ou deux occasion dans l’année, et il peut transformer l’essai jusqu’à gagner la course. Son mental a toute épreuve lui permettra de rebondir, j’en suis certain. Affirmer qu’il traînera ad vitam æternam dans les méandres du classement est une insulte envers ses magnifiques 12 années de carrière professionnelle, où il a prouvé, à de maintes reprises, qu’il était capable de renverser les situations les plus désespérées. Je garde confiance.

 

Aprilia méfier

Photo : Michelin Motorsport

 

Conclusion

 

Potentiel est le mot clé. Et honnêtement, après une course, je pense qu’il s’agit de la marque qui en a le plus sur la grille MotoGP. Si l’on exclut Aleix Espargaro, les pilotes peuvent tous créer la surprise, même un Maverick Vinales qui déçoit année après année. La moto est novatrice, Aprilia travaille, et dans le bon sens à la vue de la courbe de progression. Mine de rien, cela les met en pole position pour recruter un top-pilote, car qui, aujourd’hui, pourrait refuser un appel de Rivola ? Pas grand monde, et sûrement pas Fabio Quartararo, par exemple. Cette arrivée nouvelle dans la caste des meilleurs ne fait que nourrir le potentiel, qui, à son tour, décuple le niveau d’exigence. Ce cercle vertueux pourrait bien faire très mal à la concurrence, et nul doute que KTM ne voit pas ceci d’un très bon œil.

Pensez-vous qu’Aprilia a changé de dimension ? Dites-le moi en commentaires !

 

« Top Gun » doit se renouveler. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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