En MotoGP, le calendrier rythme notre année. C’est à travers lui que nous vivons, saison après saison. Des beaux coins, il y en a partout sur le globe ; mais seulement certains circuits, véritables gardiens de l’histoire, nous font vibrer. Aujourd’hui, je vous propose un petit tour d’horizon de mon calendrier idéal ; c’est un exercice amusant, que je vous invite à faire également, mais pas aussi simple qu’il en a l’air. Hier, déjà, je suis revenu sur ma première partie de saison rêvée. Concentrons-nous aujourd’hui sur la fin. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Des choix à faire
Dans ma volonté de réduire le calendrier à 20 courses, il me fallut réaliser un choix cornélien. D’un côté, j’ai laissé tomber le Kazakhstan, dont nous n’avons toujours pas vu la couleur, et de l’autre, Aragon.
En effet, j’aimerais toujours voir Valence clôturer la saison. Ceci signifie donc que nous aurions trois Grands Prix en Espagne, ce qui, d’après moi, est largement suffisant. De surcroît, je n’ai jamais trouvé Aragon si intéressant, autant du point de vue du paysage que du spectacle proposé. Hormis en 2021 et 2022, il m’a beaucoup laissé sur ma fin. D’ailleurs, il était absent en 2023 et cela n’avait pas l’air de déranger grand monde.
Après Silverstone, donc, je préférerais retourner au Red Bull Ring, mais sans en être totalement convaincu. Là était le dilemme. D’un côté, Spielberg, avec ses collines, ses vues somptueuses, et son show toujours garanti. De l’autre, Brno, en République Tchèque, possédant un charme à l’ancienne inégalé en Europe – selon moi. Mais pour des raisons économiques (influence de Red Bull, aménagements vétustes de Brno), l’Autriche remporte le match. Et ce n’est pas volé. En plus d’être un grand pays de moto, avec des GP mythiques, le Red Bull Ring nous offre toujours de grands moments.
Impossible pour moi de négliger Misano. Je trouve que c’est un rendez-vous incontournable, tout comme l’appellation « Grand Prix de Saint-Marin ». Belles batailles, la mer adriatique, Ducati, les pilotes italiens, le top.
La tournée outre-mer, ou la clé du futur
Ensuite, nous prendrions le départ pour l’Asie. J’aime particulièrement ce continent, car c’est là que se trouve le futur du MotoGP d’après la croissance exponentielle des marchés. Et puis, la foule y est toujours nombreuse : les fans, passionnés. Pour le coup, je me fie au calendrier officiel pour établir une tournée cohérente sur le plan logistique. D’abord en Inde, à Buddh, même si cette destination ne plaît pas à tout le monde. J’avais eu l’occasion de m’exprimer sur le sujet, mais le passage par ce pays me paraît tout à fait essentiel.
Vient ensuite l’Indonésie, avec Mandalika, qui a mérité sa place. En 2022, sous la pluie, Miguel Oliveira avait fait parler la poudre. Puis, l’an dernier, une somptueuse remontée de Pecco Bagnaia lui permit de s’affirmer comme le clair favori, alors que Jorge Martin tombait de la tête. Clairement, il faut le conserver.
Décollons en direction du Japon. Et là, je militerais pour un retour de Suzuka. À vrai dire, je n’ai jamais trop compris pourquoi le MotoGP ne se rendait plus là-bas suite à la mort de Daijiro Kato en 2003. Aussi triste qu’elle fut, cet évènement était grandiose, et la même logique n’a pas été appliquée sur tous les autres circuits où de graves accidents survinrent. Et encore heureux, au vu du passé du championnat.
Motegi est bien, assez atypique lui aussi. Mais selon moi, Suzuka est l’un des plus beaux tracés du monde, emprunté par les motos pour les 8 Heures – donc pas totalement incompatible, et même, par la Formule 1. Franchement, ça serait superbe. Comment ne pas conserver Phillip Island ? C’est un indétrônable. Chaque année, le spectacle y est grandiose, sublime. Même s’il faut se lever très tôt pour le voir, sa place dans le calendrier n’est point discutable.
La Thaïlande suit, comme ça sera le cas en 2024. Le tracé est simplissime, et pourtant, les courses y sont dantesques. Buriram est d’ores et déjà un classique du championnat, alors, pourquoi s’en priver. Sous ces latitudes très motorisées, les passionnés sont très nombreux. Impossible d’y échapper, et c’est là une belle étape.
Je finirais cette tournée avec la Malaisie, comme c’est le cas aujourd’hui. D’accord ; Sepang peine à produire du grand spectacle. Certaines courses sont ennuyeuses au possible. Mais la première création d’Hermann Tilke reste, peut-être, sa meilleure. Sepang est un incontournable à la riche histoire, qui ne peut être ignorée. Je le conserverais même s’il est vrai que le suspense en piste, à ce stade avancé de la saison, est rarement de mise.
J’ai suivi cette logique car j’imagine que les instances choisissent l’enchaînement le moins contraignant pour tout le monde. Cependant, si cet aspect était ôté de l’équation, j’aimerais placer le Grand Prix de Malaisie au tout début de la tournée outre-mer, pour que davantage de titres se décident à l’issue de belles batailles en Thaïlande ou en Australie.
Le traditionnel retour
Pour finir, Valence. Comme une habitude, désormais. Le Ricardo Tormo est à la fois un incontournable, un mythe, et un circuit très atypique. Un véritable « stadium » réservé à nos gladiateurs, qui promet de nombreux rebondissements. J’espère que la finale se déroulera ici longtemps encore, et que l’on ne cédera pas à la facilité en attribuant les droits de ce coûteux évènement au Moyen-orient comme c’est le cas en Formule 1.
C’est tout pour mon calendrier idéal ! Bien sûr, j’attends le votre en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport