Depuis hier, Parlons MotoGP se penche sur la saison de Pecco Bagnaia, en traitant des questions peu abordées dans les médias traditionnels. Je vous invite à lire ce premier volet en cliquant ici. Aujourd’hui, nous allons tenter de répondre à une interrogation encore plus difficile : Où Pecco Bagnaia a-t-il bien pu perdre le titre mondial MotoGP ? C’est parti pour un nouvel épisode qui s’annonce épineux.
La course qui a tout fait basculer
Comme précisé dans le papier d’hier, il était bien difficile de définir le moment où Jorge Martin a gagné le championnat. En revanche, nous pouvons essayer d’identifier, avec une certaine précision, là où Bagnaia a perdu le n°1.
Certes, il y a l’Australie, qui se démarque car c’était une sorte d’aveu de faiblesse. Bagnaia ne pouvait pas rivaliser avec Martin et Marquez, alors que c’était déjà critique, avec du recul. Mais ça reste une troisième place, et on ne perd pas le titre depuis cette position. Non, une (ou plusieurs) chutes seulement peuvent expliquer sa défaite. J’en note deux, sans doute plus importantes que les autres.
D’abord, celle du Sprint en Catalogne. Dans le dernier tour, elle fait mal, mais ce n’est qu’un Sprint, me direz-vous. Justement, le succès de Martin s’est construit sur le format court, ce sont les occasions qu’il ne fallait pas laisser passer. Celle de Silverstone, en Sprint également, était assez terrible. D’ailleurs, pour l’anecdote, c’est la bourde que l’Italien regrette le plus à l’heure actuelle.
Mais d’après mon analyse, une se détache assez facilement car elle intervient tard dans l’année : c’est cet accrochage avec Alex Marquez à Aragon. Tout d’abord, parce qu’elle suivait une contre-performance historique de l’officiel Ducati en Sprint. D’habitude, il revient fort le dimanche quand il galère le samedi. Mais pas cette fois. Alors qu’il était en passe de marquer de très gros points, il s’est risqué à un dépassement osé sur Alex Marquez, autrement dit, l’un des seuls sur lesquels il ne faut pas faire ça. Peut-être que l’Espagnol était en tort, mais qu’importe : vouloir le dépasser ici était une erreur de jugement au vu de la différence de rythme.
🥇 in the #TissotSprint
🥇 in the raceThe 2024 World Championship wasn't mean to be but @PeccoBagnaia did EVERYTHING possible 👏#SolidarityGP 🏁 pic.twitter.com/9BJD9HGGSx
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) November 17, 2024
Cela n’aidait pas à arriver à Misano en confiance, et il lui fallut attendre le Japon pour goûter de nouveau aux joies de la victoire sur un Grand Prix, et ce alors qu’il était sur une série de huit courses consécutives terminées dans le top 3. Celle-ci fit très mal au bilan comptable et à son momentum.
Un manque de réussite ?
La chance est un élément essentiel en sport. Si Jorge Martin n’a pas été plus chanceux qu’un autre, Pecco Bagnaia, lui, a tout de même subi quelques coups du destin. Ceux qui ne jurent que par l’objectivité ne devraient donc pas avoir de mal à les reconnaître. Tout d’abord, il y a cette chute en Sprint à Jerez, lorsqu’il se fit percuter par Brad Binder dans le premier virage. Il ne pouvait pas y faire grand-chose. Ensuite, il y a ce problème mécanique lors du Sprint au Mans, qui le força à abandonner l’épreuve. Ce n’est pas énorme, certes, mais à la fin, c’est ce qui lui manque.
Attention à ne pas se tromper : ce n’est pas là qu’il perd le titre mondial car il n’y pouvait rien, alors qu’à d’autres moments, il avait le contrôle sur son propre destin et n’a pas capitalisé sur le contexte qui lui était, parfois, favorable.
Selon vous, est-ce Bagnaia qui a perdu ce championnat, ou Martin qui l’a gagné ? Dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport