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meilleur pilote actuellement

Il n’y a pas que le MotoGP comme discipline. Dans la plus petite des catégories s’illustre un nouveau phénomène, assurément le meilleur pilote actuellement. David Alonso, colombien de nationalité, écrase une classe que l’on croyait forte, d’une part, et homogène, de l’autre. Chaque week-end de course, le pilote Aspar en Moto3 parvient à réaliser de nouveaux exploits, comme je n’en ai jamais vu. Analyse.

 

Domination

 

Pendant longtemps, on croyait le Moto3 totalement ouvert, avec des batailles acharnées de tous les cotés, des arrivées serrées, et des bagarres à quatre de front au freinage. Mais tout ceci est fini ; j’en avais déjà parlé récemment. La physionomie de la plus petite des catégories est en train de changer, et c’est assez difficile à expliquer car Alonso n’est pas le seul responsable. Peut-être que Pirelli, qui a redonné un second souffle au Moto2, a son rôle à jouer. Enfin, ce n’est pas le sujet.

 

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Le N°80 va tout casser. Photo : Aspar

 

Car David Alonso, peu importe la concurrence ou la moto, il est devant. Tenez-vous bien : depuis le Grand Prix des États-Unis, il s’est disputé 25 séances, entre les essais, les qualifications et les courses. David Alonso en a terminé 23 en première place, soit 92 % de réussite. C’est une première, bien sûr. Les deux seules qui lui manquent ne sont pas des moindres : déjà, la course à Jerez, où il est tombé depuis la première place peu après l’extinction des feux. Et en Catalogne, où Ivan Ortola prit la pole position. Par le fait, il compte déjà cinq victoires en sept courses, dont trois d’affilée, à savoir les trois dernières. Bien sûr, il est premier du championnat, qui plus est avec 37 points d’avance. Et il n’est que dans sa deuxième saison au plus haut niveau.

 

La piste dit la même chose

 

Ça, ce sont les chiffres. On leur fait dire à peu près ce qu’on veut, de nos jours. Mais la piste, elle, a un verdict similaire, si ce n’est plus terrifiant encore. On ne peut pas rester insensible au pilotage de David Alonso. Il est parfait à chaque sortie, et éblouit de son talent la grille tout le temps, sans répit, même dans la moindre P2 du samedi matin, celle qui pique les yeux.

Au Mugello, il a encore passé un cap. Alors que tous les pilotes s’attendaient en quête d’une roue pour que la ligne droite de plus d’un kilomètre leur paraissent moins longue, lui faisait ses temps seul. Et il était devant. Le vendredi, il comptait une seconde pleine d’avance sur son plus proche poursuivant, si bien qu’ils en plaisantaient dans le paddock !

 

 

Lors de la course, ce fut pire. Il jouait avec ses adversaires, comme un grand frère avec son cadet. À quelques tours de la fin, il a croché la surmultipliée, et a largué tout le monde. Certes, Collin Veijer n’a pas démérité et remontait fort – j’en reparlerai, mais il donnait l’impression d’être facile.

 

Il écrit l’histoire

 

Je vous le dit : je n’ai jamais vu un tel pilote de ma vie. C’est inédit. C’est le meilleur en petite catégorie qu’il m’ait été donné de voir, tout simplement. Pour l’instant, le record de victoires en une saison s’élève à 10 (Joan Mir en 2017) si l’on compte seulement la catégorie Moto3, soit des 250cc quatre temps, établie en 2012. Avant cela, dans « l’équivalent » 125cc, le record était détenu par Valentino Rossi, qui dans son exercice 1997 – d’ailleurs récompensé du titre, en avait pris 11. Après sept courses, Rossi en avait cinq, comme Alonso, et Mir, quatre. Je pense sérieusement qu’il peut aller les chercher, car il me paraît imbattable à ce stade de la saison. Je ne sais pas si ça va durer, bien sûr, mais le David Alonso du début 2024 est une machine.

 

Le facteur Aspar ?

 

Ce qui est d’autant plus fou, c’est que le Moto3 de nos jours se rapproche de la catégorie monotype. D’accord, Honda fournit quelques équipes, dont le fameux Leopard Racing Team, mais cette année, les cyan sont en difficulté. Je ne parle pas du Snipers Team et du Sic58 Squadra Corse, bien loin également. Tous les meilleurs roulent les nouvelles KTM RC4, qu’elles soient rebadgées en CFMoto, comme c’est le cas chez Aspar, en GasGas sous le auvent Tech3, ou en Husqvarna chez Intact GP.

 

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Casque Red Bull à l’ancienne. Les plus beaux. Photos : Michelin Motorsport

 

Et des bons pilotes, il y en a : Daniel Holgado, Ivan Ortola, José Antonio Rueda, David Munoz, le jeune Collin Veijer, et j’en passe. Les rookies sont aussi performants, à commencer par Jacob Roulstone l’Australien. Mais aucun n’arrive à faire ce qu’Alonso fait.

N’est-ce pas là aussi grâce à Aspar ? Si vous ne le saviez pas, malgré l’homogénéité technique du plateau, seulement quelques équipes sont très performantes, tout le temps, année après année. Et l’équipe de Jorge Martinez ‘Aspar’ fait partie de ces tauliers, au même titre que les formations d’Ajo, par exemple, ou Leopard Racing.

Et force est de constater qu’Aspar a réussi à faire titrer des pilotes qui n’ont pas su confirmer par la suite, notamment grâce à l’excellent matériel dont ils disposaient. Je pense à Albert Arenas en 2020, par exemple, Nico Terol en 2011 – alors en 125cc, ou Gabor Talmacsi dans les années 2000. Il suffisait de voir la vitesse de pointe d’Alonso au Mugello pour se convaincre de l’efficacité de sa CFMoto. Aspar peut faire changer de dimension un pilote. C’est à retenir.

Mais ça ne fait pas tout, et je suis convaincu que David Alonso a quelque chose en plus. Il faudra le surveiller avec la plus grande attention.

Avez-vous suivi le Moto3 en ce début de saison ? Dites-le nous en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

À sens unique. Photo : Aspar Moto3

Photo de couverture : Aspar Moto3

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