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Brad Binder problème

Il est temps d’évoquer ma plus grande déception personnelle de ce début de saison. Un pilote, qui, selon moi, gâche de trop. Vous l’aurez deviné à la photo de couverture : il s’agit de Brad Binder et de son problème qu’il traîne depuis un moment déjà. Depuis quelques courses, il est assez décevant, sans parvenir à poursuivre la très bonne dynamique de sa saison 2023. Cela mérite une analyse.

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Pas pour les bonnes raisons

 

Son exercice 2024 avait pourtant bien débuté au Qatar. Deuxième des deux courses, il a piloté intelligemment, sans s’enflammer, en s’appuyant sur les qualités de sa KTM RC16. Il est toujours bon se rappeler qu’en termes de talent naturel, je pense qu’il rivalise largement avec un Pedro Acosta par exemple. Depuis son passage en Moto3, il est vu, très justement, comme un crack. Binder est l’un de ces pilotes capables d’aller chercher un titre mondial, et c’est encore ce qu’il nous a prouvé sous les spotlights de Losail.

Sur ce point, on est tous d’accord. Mais depuis le Qatar, il s’illustre souvent pour les mauvaises raisons. Et même si j’anticipe déjà vos commentaires ; oui, je vais reparler de son comportement en piste. Brad Binder est de la même trempe que Marc Marquez, pilote sur lequel j’ai écrit hier. Sauf que dans son cas, il ne se bat pas pour les meilleures places, et que ça ne lui a jamais profité.

 

Brad Binder problème

Toujours aussi… fou sur la machine. Photo : Michelin Motorsport

 

J’ai du mal à me rappeler d’un dépassement propre de Brad Binder. Même s’il est inutile de parler de blockpass à tout va, chaque fois qu’il doit se défaire d’un adversaire, c’est en le contraignant, en le forçant à relever la moto au point de corde, voire, en le touchant même légèrement. C’est souvent au chausse-pied, rarement en finesse. J’ai conscience que beaucoup d’entre vous sont fans de ce style bestial. Mais force est de constater que c’est totalement inefficace pour lui.

À Jerez, comment ne pas évoquer cette erreur au virage n°1 « Expo 92 », qui met hors course Pecco Bagnaia, par dessus Marco Bezzecchi. Comme Johann Zarco, je ne comprends pas pourquoi ce genre d’action n’est pas pénalisé. Sa position trop intérieure – sur le vibreur – est claire, nette, et ne peut mener qu’à un contact. On dirait qu’il ne peut pas faire autrement. Pourquoi est-il si pressé ? Pourquoi est-il si brouillon ? Ce sont exactement les questions qu’a posé Pecco Bagnaia à la suite de sa chute samedi.

 

 

Le problème Acosta

 

Cela dure depuis au moins un an et demi. Mais en 2023, il était le seul à surnager au guidon de la RC16, et je me demandais donc, lui laissant le bénéfice du doute, si ce n’était pas elle qui demandait à se faire brutaliser de la sorte pour avancer. Il faut dire que les maigres performances de Jack Miller n’aidaient pas la comparaison. Mais cette année, Pedro Acosta a remis les pendules à l’heure.

 

Brad Binder problème

Brad est à la fois plus discret et trop présent dans les mauvais moments. Photo : Michelin Motorsport

 

À Misano et à Jerez, l’an dernier, le pilotage davantage coulé de Dani Pedrosa s’était avéré plus efficace. Ce n’est pas commun de voir une wild-card faire aussi bien, voire mieux que les pilotes d’usine. Mais bon, cela ne m’avait pas trop alerté, car il est vrai que Dani, malgré son âge, était plus frais, et surtout, bénéficiait d’une autre moto.

Mais depuis qu’Acosta est arrivé, comment expliquer cette différence de propreté. Pedro Acosta n’est pas un enfant de cœur, mais aucun de ses dépassements, depuis le GP du Qatar, n’était maladroit ou précipité. Cela pose un véritable problème, que j’avais un tant soit peu anticipé avant que la saison 2024 ne démarre. Jamais le Sud-Africain n’avait rencontré de « coéquipier » aussi fort que Pedro Acosta.

Ce qui est frappant, c’est qu’Acosta semble déjà meilleur dans tous les domaines. Il est plus incisif, plus propre, plus véloce et plus régulier. En qualifications, le point faible historique de Binder, il n’y a pas de débat. Mais clairement, j’attendais Brad bien plus fort et au moins au niveau d’Acosta le dimanche, surtout que la KTM ne semble pas être totalement dépassée par la Ducati Desmosedici GP24. J’y vois là une occasion ratée de se démarquer au championnat du monde, car il y avait, jusqu’ici, beaucoup de place pour lui.

C’est tout pour aujourd’hui ! La deuxième partie de cette analyse est parue ! Cliquez ici pour la retrouver. Dites-moi ce que vous en pensez en commentaires !

 

Sa grande spécialité. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : KTM

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