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Il y a quelques années, la course Moto2 était le temps faible d’un week-end de Grands Prix. Mais en 2024, c’est tout l’inverse. L’introduction des pneus Pirelli couplée à la performance des châssis Boscoscuro pimente pas mal le championnat, qui est devenu le plus ouvert des trois. Analyse.

 

Les attentes se confirment

 

Après le Grand Prix du Qatar, j’exprimais mon bonheur quant au spectacle proposé par la course Moto2. En catégorie intermédiaire, cela faisait longtemps que nous n’étions plus habitué à cela. Et pourtant. Entre pilotes charismatiques, rapides, différentes équipes performantes et imprévisibilité, cette classe offre un spectacle assez complet.

Maintenant que nous sommes – presque – à mi-saison, les attentes se confirment. Après le Grand Prix d’Allemagne, six concurrents différents se sont imposés, six ont fait au moins une pole et neuf sont montés sur le podium. C’est très fort, d’autant plus que souvent, les courses sont belles.

 

MT Helmets MSi, la nouvelle force du plateau

 

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Sacrée équipe. Photo : MT Helmets MSi

 

En Moto2 comme en Moto3, une nouvelle équipe casse tout sur son passage. MT Helmets MSi s’est révélée en catégorie intermédiaire, d’abord grâce à l’excellent châssis Boscoscuro (les quatre engagés sont dans le top 5), mais aussi grâce à Ai Ogura qui revient en force, aidé par Sergio Garcia, assez impressionnant. Je suis content pour le Japonais, qui, suite à une vilaine blessure, semblait en difficulté après sa bataille pour le titre face à Augusto Fernandez en 2022. Sergio Garcia, de son côté, est efficace ; il est le leader du championnat du monde au moment T.

Cette équipe MT Helmets MSi occupe les deux premières places du classement pilote avec Ogura et Garcia, et même s’il faut se méfier des poursuivants – notamment Fermin Aldeguer dont nous reparlerons, l’avance de 17 points sur Joe Roberts est assez confortable. L’Américain n’est pas dans la forme de sa vie après une lourde chute à Assen.

Les deux pilotes sont séduisants, forts dans toutes les circonstances, et rompus aux affrontements de haute intensité. Il faut les garder dans le viseur ; notamment Ogura, qui pourrait incarner le renouveau nippon qui a tant de mal à se dessiner au plus haut niveau.

 

Aldeguer est-il un crack ?

 

L’année passée, Fermin Aldeguer a tout cassé jusqu’à se dégoter une place chez Ducati en MotoGP pour l’année 2025. Un pari de la firme de Borgo Panigale, certes, mais justifié au vu des performances hallucinantes qu’il proposait avec une Boscoscuro que l’on pensait quelque peu inférieure à la Kalex de Pedro Acosta. Une demi-saison plus tard, qu’en est-il ?

Disons qu’Aldeguer a tout de ce génie que l’on présentait, mais qu’il peine à tout mettre bout à bout. Il commet des erreurs assez grotesques, il faut le reconnaître, et n’a peut-être pas encore les épaules pour rivaliser avec les sérieux concurrents qui l’attendent en MotoGP. D’un autre coté, il a prouvé en Allemagne qu’il était capable de s’imposer largement et de faire un week-end complet. Après le Grand Prix du Portugal, j’avais écrit sur les risques assez importants que prenait Ducati avec ce profil, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Disons que je ne suis pas moins convaincu de son talent, mais cela n’ôte pas les quelques doutes qui me restaient juste après cette annonce surprenante.

 

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Marcos Ramirez, ici au premier plan, est plus en retrait qu’espéré. Photo : American Racing

 

Les perdants

 

Passons à ceux qui ont perdu beaucoup sur cette première moitié d’exercice. Tout d’abord, mon favori au titre, Celestino Vietti. Je l’admets : ce n’était pas ma meilleure prise de position, mais que serait ce monde sans risques et sans erreurs. L’Italien a réalisé la pole au Sachsenring, d’accord, mais réalise un début de saison assez décevant compte tenu de son statut de pilote Red Bull KTM Ajo, l’équipe qui a remporté le titre pilote ces trois dernières années. Il a aussi manqué le Grand Prix de France, mais ne compte toujours aucun podium après neuf manches.

Deuxièmement, et cela relève davantage du coup du sort : Aron Canet. Il avait pourtant pris sa première victoire tant attendue en Moto2 à Portimao. Mais une vilaine blessure l’a fait manquer le GP d’Espagne, et depuis, c’est beaucoup plus difficile. Il était assurément l’un des animateurs du championnat ces dernières années. Doté d’un style excentrique, il rayonnait davantage en qualifications qu’en course mais n’en demeurait pas moins un excellent pilote. Aujourd’hui septième du classement et sur une série de deux abandons consécutifs, le titre semble hors de portée.

Quelques autres déceptions, pêle-mêle. Jake Dixon, blessé et absent lors des deux premières joutes, peine à revenir. Son podium en Allemagne était très encourageant, mais pour lui aussi, la couronne s’est trop éloignée. Comme depuis la mi 2023 – excepté le Grand Prix d’Australie, Tony Arbolino n’est plus que l’ombre de lui même. Celui à qui on pressentait un sort similaire à Pedro Acosta n’existe plus dans une classe toujours aussi relevée. Finalement, Barry Baltus, excellent au Qatar avec cette deuxième place surprise, est sur une série noire de sept Grands Prix sans le moindre point.

Qu’avez-vous pensé de cette première partie de saison en Moto2 ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Aron Canet était sur une très belle entame avant ce coup dur. Photo : Fantic Racing

 

Photo de couverture : Speed Up

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