C’est une question brûlante. BMW s’intéresse de près au MotoGP ; Au Red Bull Ring, de bruyantes rumeurs ont animé les paddocks en même temps que les responsables de la firme bavaroise arpentaient le tracé de Spielberg. Alors, verra-t-on, un jour, la firme à l’hélice au plus haut niveau motocycliste mondial ? Impossible à dire pour l’instant, mais la question mérite qu’on y réfléchisse.
Intérêt grandissant
Il y a une chose que l’on ne peut pas nier. BMW lorgne sur le MotoGP, c’est une certitude. Sur ce site, nous avons déjà évoqué le rachat des données de Suzuki ainsi que d’autres éléments clés dans des articles que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
Il n’y a pas de fumée sans feu. De toute évidence, BMW n’est pas loin de l’écosystème MotoGP et ça fait un petit moment que ça dure. Ils ne font que progresser en WSBK, notamment grâce à cette saison folle de Toprak Razgatlioglu, actuellement leader du championnat. Forcément, l’apparition d’une nouvelle réglementation en 2027 contribue à cet intérêt grandissant. Comme l’ont fait remarquer les responsables sportifs chez BMW, c’est un moment important, attendu, et opportun.
Avouez que ça serait dingue. Photo : BMW
Mais cela fait déjà quelques années que cette rumeur revient fréquemment. BMW en MotoGP, c’est un peu l’Arlésienne. Récemment, encore, les dirigeants mentionnaient – avec regret – le flou régnant autour de cette question, donc rien n’est fait.
Alors, verra-t-on une nouvelle MotoGP au début de la saison 2027 ? Pour moi, oui, et je vais tenter de vous convaincre même si cela reste uniquement mon avis.
Un rachat étonnant
Ça vous a peut-être échappé, mais BMW a racheté les données de Suzuki en MotoGP, datées, donc, du départ de la marque d’Hamamatsu fin 2022. Une opération qui aurait coûté pas loin de 18 millions d’euros selon les sources. Pour moi, c’est l’un des plus gros indices.
Alors, on peut se poser la question suivante : pourquoi s’encombrer de données si vieilles, qui sont déjà obsolètes à l’heure où ces lignes sont écrites ? J’avoue ne pas avoir la réponse, pas plus que Davide Brivio, d’ailleurs. Mais posée autrement, la question est plus intéressante : Pourquoi BMW dépenserait 18 millions dans des données d’une équipe MotoGP qui fonctionnait bien si ce n’est pas pour débarquer dans la catégorie ? Ne pensez-vous pas que cela signifie qu’on est déjà au-delà du simple projet ?
On pourrait supposer que les données ne renseignent pas uniquement sur l’état de la technologie, mais aussi, le processus de réflexion, le développement, le chemin parcouru pour arriver à un tel état. Et puis, BMW court en WSBK et au vu du faible écart absolu entre les MotoGP et les premières citées, il y a peut-être un intérêt de ce côté, toujours dans la compréhension des dynamiques de développement.
BMW est présent dans bon nombre de championnats majeurs, sauf le MotoGP. Photo : BMW
Le moment fait l’occasion
Deuxième point, le nouveau règlement. Lors du dernier changement majeur en 2016, trois équipes supplémentaires avaient été séduites par l’ECU unique. Aprilia et Suzuki, par exemple, s’y étaient essayées en 2015, soit un an avant. On sait déjà que ce sera cuit pour l’année prochaine, et on aurait sûrement entendu des rumeurs plus sérieuses si BMW visait 2026. On entend parfois que 2027 est déjà trop proche, en rapport à l’état du projet qui n’en est, apparemment, qu’à ses balbutiements même si le rachat des données de Suzuki, selon moi, annule ce qualificatif. Mais KTM, aussi intéressé par le projet MotoGP, avait commencé à courir en 2017, soit un an après l’introduction de la nouvelle réglementation. Ainsi, il n’est pas impossible – et incohérent – que BMW se pointe en 2028. Pour rappel, Pit Beirer avait annoncé une arrivée en catégorie reine pour 2017 en 2014, et la moto n’a roulé pour la première fois qu’en octobre 2015. Nous sommes dans les temps.
Un environnement propice
Vient, selon moi, l’argument le plus convaincant : le rachat du MotoGP par Liberty Media, entreprise propriétaire de la Formule 1. BMW n’a pas pu rester insensible face à l’explosion de la F1 sous l’égide des américains ; un sujet que j’ai déjà évoqué dans une longue rétrospective – je vous invite à la lire en cliquant ici.
Je pense sincèrement que le MotoGP a tout pour exploser à l’international, et retrouver enfin cette audience américaine qui s’est quelque peu perdue sur la décennie passée. Il y a un potentiel énorme, je n’ai pas peur de le dire, sans doute aussi grand qu’en Formule 1, pour le meilleur comme pour le pire. BMW ne saurait ignorer un tel contexte. À quoi bon empiler les victoires en WSBK, une catégorie déjà considérée comme une Ligue 2 par beaucoup alors que les Américains n’ont pas encore mis leur nez dans les affaires de la DORNA. Si le MotoGP explose, alors il faudra y être, le monde motocycliste ne parlera que de ça.
Toprak pourrait-il s’adapter au MotoGP ? Photo : BMW
Inutile d’évoquer le passé de BMW en Grands Prix, les succès en side-car ou l’incroyable histoire de la marque à l’hélice. La légitimité est là, ce qui faciliterait grandement la communication. De plus, Sylvain Guintoli, actuellement pilote officiel BMW en championnat du monde d’Endurance, connaît bien le MotoGP et a longtemps développé pour Suzuki. Le Français, toujours très véloce, pourrait être une pierre angulaire, alors que Toprak Razgatlioglu, même si je pense que son niveau est un peu limite pour le MotoGP, aurait encore l’âge idéal pour en faire un beau coup de com dans quelques années. Selon moi, tous les voyants sont au vert.
Conclusion
Pour l’instant, rien n’est sûr. Même les décisionnaires ne sont pas certains, on sent beaucoup de retenue dans leurs propos. Effectivement, il est possible que cela reste éternellement un projet, mais je veux y croire. Une nouvelle marque sur la grille serait la bienvenue.
Je suis curieux de connaître votre avis sur la question ! Alors, dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : BMW
