Lire le classement MotoGP est simple, mais présente un
défaut. En effet, les totaux de points ne disent pas tout.
Dans cet article, nous proposons donc une nouvelle lecture du
général, avec une condition supplémentaire.
Vous voyez ce pilote rapide mais qui chute
souvent ? Sa place au général ne reflète pas
exactement sa vitesse intrinsèque, même si les résultats blancs
font partie du sport. Pour essayer d’établir un classement de la
compétitivité des pilotes en course, nous allons utiliser un outil
magique, souvent utilisé en statistique avancée dans d’autres
sports : La moyenne de points par course, quand le
pilote franchit la ligne d’arrivée.
I) Avantages
Ce système est très utile pour déterminer la véritable place d’un
pilote sur la grille. Exemple tout simple. Dressez une liste des
pilotes MotoGP, du plus au moins fort. Maintenant, dites-nous où
est situé
Jorge Martín. Est-il seulement 11e,
comme le montre le classement général à mi-saison ?
Il sera sans doute plus haut, car quand il voit le drapeau à
damier, l’Espagnol est souvent mieux classé que ça.
C’est tout l’intérêt de ce système. Ramener à une moyenne plutôt
qu’à un total permet d’encore mieux mettre en évidence le potentiel
du pilote rapporté à la place. En effet, s’il inscrit huit points
de moyenne par course, il devrait être 8e, soit la position à
laquelle les huit points sont attribués.
II) Inconvénients
Les chutes représentent une grande partie de notre sport, et la
régularité est très importante. Il vaut mieux avoir un pilote moins
rapide mais plus souvent sur ses roues que l’inverse.
Effectivement, ce calcul s’affranchit de cela. Cela reste un
exercice utile pour mettre en lumière certaines tendances, que nous
verrons en IV.
III) Le classement
Voici le classement revu, avec le prénom et le
nom des pilotes, leur total, et
le nombre de places gagnées (-) ou perdues
(+) par rapport au classement général à mi-saison (marqué
±n places). En gras, les
changements remarquables que nous discuterons par la
suite.
1. Fabio QUARTARARO : 17,20
2. Francesco BAGNAIA : 15,14 / – 2 places
3. Aleix ESPARGARÓ : 13,70 / +1 place
4. Enea BASTIANINI : 13,12 / – 1 place
5. Johann ZARCO : 12,60 / + 2 places
6. Jorge MARTÍN : 11,60 / – 5 places
7. Joan MIR : 11 / – 1 place
8. Alex RINS : 10,71 / – 1 place
9. Jack MILLER : 10,11/ + 2 places
10. Marc MARQUEZ : 10 / – 3 places
11. Brad BINDER : 9,30 / + 5 places
12. Miguel OLIVEIRA : 7,88 / + 2 places
13. Marco BEZZECCHI : 7,85 / – 1 place
14. Maverick VIÑALES : 6,2 / + 2 places
15. Pol ESPARGARÓ : 5,71 / – 2 places
16. Luca MARINI : 4,72 / + 1 place
17. Takaaki NAKAGAMI : 4,66 / + 1 place
18. Álex MÁRQUEZ : 3,37
19. Franco MORBIDELLI : 2,77
20. Fabio DI GIANNANTONIO : 2,25
21. Darryn BINDER : 1,25
22. Andrea DOVIZIOSO : 1,11
23. Remy GARDNER : 0,90
24. Raúl FERNÁNDEZ : 0,71
IV) Analyse
Plusieurs éléments sont à noter.
– Le plus étonnant étant sans doute la position de Jorge
Martín, qui, en raison de ses chutes à répétition, ne
réalise pas une grande saison. Cependant, il a un très bon rythme
qui devrait donc lui permettre de jouer dans le top 6.
– Johann Zarco passe cinquième de ce «
classement de performance » à cause de sa régularité et doit
laisser sa place à Bastianini et Bagnaia, plus compétitifs avec
trois victoires chacun. Cela signifie que Zarco réalise un
excellent travail, et nous aurons l’occasion d’en rediscuter.
– La position de Brad Binder est tout à fait
intéressante. Ce classement revu trahit une grande régularité mais
peu de compétitivité. Malgré un podium, Binder parvient à maintenir
la tête hors de l’eau et sur-pilote sa KTM. Cet exercice permet de
valoriser sa performance.
– Le fait qu’Andrea Dovizioso (qui n’a jamais été
un pilote casse-cou mais qui compte deux abandons) n’arrive pas à
figurer devant Darryn Binder, chutes exclues, est
problématique. Cela veut aussi dire que Darryn est loin d’être
ridicule pour son année rookie.
Quel changement de position vous intrigue le plus ?
Dites-le nous en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport