Le dernier Grand Prix de la saison est l’occasion
parfaite de ressortir un ancien concept du placard.
Ensemble, étudions les principaux enjeux et pilotes à suivre lors
de l’ultime manche du championnat du monde 2022. Bien entendu, nous
n’allons pas revenir sur la lutte entre
Bagnaia et Quartararo, le cas
Aprilia,
Johann Zarco et
Jack Miller. Nous leur avons tous dédié une analyse
séparée que vous pouvez retrouver en cliquant sur les liens en
surbrillance.
I) Marc Márquez favori ?
Depuis son retour à Aragón, Márquez est un peu l’outsider à chaque
sortie. Pourtant, il n’a jamais été en mesure de s’imposer. Il a
préféré s’économiser en Thaïlande et jouer la sécurité derrière
Pecco Bagnaia. À Phillip Island, il jouait dans le
groupe leader mais n’a jamais été proactif, contrairement à
Bagnaia et Rins. Le long circuit
de Sepang ainsi que les conditions difficiles jouèrent massivement
sur sa performance deux semaines plus tard.
L’octuple champion du monde n’en reste pas moins un favori
pour la victoire à chaque course. Valence est peut-être
son moment. Tout d’abord, le circuit est anti-horaire, son profil
favori. L’Espagnol a une préférence pour les virages à gauche et
cela marque une vraie différence, notamment à
Austin ou au Sachsenring.
Ainsi, il compte d’excellents résultats sur la piste valencienne.
Hormis une chute sur le mouillé en 2018, il y figure constamment
sur le podium depuis 2012. Cependant, et aussi bizarre que cela
puisse paraître, il ne s’y est imposé
« que » deux fois en MotoGP, en 2014 et
2019, deux années largement dominées par le prodige.
Ainsi, nous pensons qu’il est difficile de voir un Márquez favori
pour ce weekend. Même si l’on ne tient pas compte de son état
physique et de sa nouvelle approche plus posée, il s’agit là d’une
des meilleures pistes Ducati. Et nous voyons difficilement une
Honda mal née s’imposer au nez et à la barbe de
Bagnaia, Bastianini, Miller et
peut-être même un outsider comme Bezzecchi ou
Jorge Martín.
Si bataille en paquet il y a, il ne serait pas très judicieux pour
Márquez de risquer la blessure en voulant suivre le rythme de
pilotes qui sont plus vites que lui. Ainsi, nous pensons qu’il va
être mieux situé qu’à Sepang (septième), qu’il jouera le podium,
mais qu’il ne risquera pas le repos hivernal pour une victoire sans
enjeu, comme il l’a fait à Buriram. Attention : Nous nous sommes
déjà trompés par le passé, et il est difficile d’anticiper la
performance d’un génie comme lui. À suivre
donc.
II) Une bataille pour le top 5
Quatre pilotes jouent gros ce dimanche. C’est
bien simple : Les positions de Johann Zarco,
Jack Miller, Álex Rins et
Brad Binder ne sont toujours pas scellées. Il y a
fort à parier que l’outsider du jour se trouve dans ce groupe.
Miller semble le mieux armé pour vaincre dans cette joute, et comme
nous vous l’avions précisé dans une analyse dédiée, nous pensons
qu’il peut jouer la gagne.
Zarco aussi, qui peut prétendre à la sixième position du général,
aura à cœur de bien faire et devrait normalement avoir du rythme.
Pour Rins, c’est plus compliqué. D’un côté, son
momentum est excellent, l’un des meilleurs du plateau.
Son weekend malaisien, passé sous les radars, était très bon. De
plus, il est toujours bien placé à Valence et y compte un podium en
MotoGP. De l’autre, son statut d’éternel « électron libre » ne peut
garantir une bonne place à l’arrivée et la Suzuki GSX-RR aura du
mal à répondre à la Desmosedici sur ce tracé.
Brad Binder manque cruellement de vitesse mais
devrait normalement figurer entre la cinquième et la dixième
position, ses rangs de prédilection cette année. S’il y a bataille,
il ne pourra sans doute pas tenir la dragée haute à
Rins, Zarco et
Miller, à moins que la KTM RC16 ne se transforme à
nouveau en Honda RC211V comme à Motegi. L’imprévisibilité inhérente
à la performance de ces pilotes rend la course pour le top 5
excitante, d’autant plus que des invités surprise viendront
sûrement s’y joindre.
III) Yamaha, le retour inattendu ?
Deux points plus courts pour terminer, mais qu’il ne faudra manquer
sous aucun prétexte. Ce week-end, prêtez attention à la performance
de Yamaha. En effet, si le résultat final ne l’a pas traduit, les
bleus ont réalisé un Grand Prix de Malaisie correct. Morbidelli,
que l’on attendait plus, s’est réveillé en qualifications.
Parti septième, il devançait même Fabio sur la
grille.
À l’extinction des feux, Morbidelli était dans le
coup ! Avant que la firme aux diapasons ne demande à
« Franky » de laisser passer Quartararo
et de prendre ses deux long-laps de pénalité, il n’était pas
ridicule. Même Darryn Binder, avant de chuter, était remonté de la
24e à la 11e position !
Nous sommes d’accord, inutile d’attendre un miracle pour la
dernière manche du championnat. Mais si Yamaha parvient à bien
figurer, cela est plutôt encourageant pour les essais hivernaux et
la saison 2023.
IV) La vengeance de
Jorge Martín ?
Le pilote Pramac peut gagner jusqu’à deux positions au général ce
weekend (Oliveira à deux points, et Rins à 12). Après un échec
cuisant du côté de Sepang, il aura à cœur de mettre sa vélocité au
service du résultat.
Si Rins commet une erreur ou rate sa course (ce qui n’est pas si
rare à l’échelle de sa carrière), il y a de fortes chances pour que
le « Martinator » termine devant Oliveira à la régulière
(11-4 pour Martín cette saison quand les deux franchissent la
ligne) d’autant plus que du beau temps est attendu. L’Espagnol est
sur une série de deux poles consécutives, et choqua la planète
MotoGP en qualifs’ il y a deux semaines à peine. Mais attention à
ne pas finir par terre et terminer l’année sur deux (très)
mauvaises notes. Gardons un œil sur lui.
Voyez-vous d’autres enjeux dont nous n’avons pas parlé ?
Dites-le-nous en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport