Parlons MotoGP : Raúl Fernández n’a plus le choix

La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent tous les pilotes ; au tour de Raúl Fernández. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Franco Morbidelli, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Entre les mailles du filet

 

Depuis son arrivée en MotoGP pour la saison 2022, Raul Fernandez échappe à l’éviction. Annoncé comme un génie après une saison 2021 en Moto2 exceptionnelle, il a bien du mal à faire sa place dans la plus prestigieuse des catégories. D’abord, chez Tech3, en 2022, puis, chez Aprilia RNF en 2023. L’an dernier, justement, il a été l’auteur d’une année sans saveur, marquée par un seul coup d’éclat lors du dernier Grand Prix. Alors, oui, il y a eu de l’amélioration, c’est indéniable, et la tournée outre-mer l’a aidé. Il a même fait preuve d’une grande résilience sous la chaleur thaïlandaise, alors que son coéquipier Miguel Oliveira connaissait toutes les peines du monde.

Mais globalement, si l’on prend du recul, ce pilote n’a pas encore répondu aux attentes placées en lui. Âgé de seulement 23 ans, il est encore dans la force de l’âge ; c’est pour ça que cette saison s’annonce cruciale pour lui. Il bénéficiera d’une nouvelle machine, l’Aprilia RSGP-23, qui a fait ses preuves sur la saison passée, et évoluera dans une nouvelle équipe, Trackhouse Racing. C’est frais, c’est neuf. On sait qu’il est en capacité de tirer son épingle du jeu, mais entre le dire et le faire, il y a un monde.

 

 

Et en plus, ça part mal. Blessé au tout début des essais à Sepang, il n’a pas pu prendre la mesure de son package avec les évolutions. Dommage. Raul Fernandez n’a encore jamais fait une saison complète en MotoGP sans passer par l’infirmerie ; un paramètre à prendre en compte. Ceci dit, il semblait de retour en forme il y a quelques jours lors des essais à Losail.

En gros, il faut absolument qu’il progresse sur la saison 2024, car son avenir en MotoGP est loin d’être assuré. RNF, en le sélectionnant devant Remy Gardner fin 2021, avait misé sur son explosivité, sa jeunesse, mais aussi, son potentiel. Mais le potentiel n’est que l’expression d’une possibilité, c’est un mirage, une image illusoire jusqu’à ce que l’on soit devant elle pour attester de sa véracité. Sur le papier, il est très fort, mais le papier n’enfile jamais le cuir.

 

Le pronostic

 

Passons à la partie la plus intéressante de cette analyse, celle où il faut se mouiller. Et mon constat, peut-être dur, est sans appel. Je pense que Raul Fernandez va subir. Déjà, je vois Miguel Oliveira meilleur que lui, malgré sa mauvaise passe sur la fin 2023. Raul Fernandez reste limité, et n’a simplement pas assez prouvé au plus haut niveau pour me faire dire autre chose.

 

 

C’est le premier point. Le deuxième, lui, est plus grave. Sur la grille actuelle, il est sans doute le plus enclin à la blessure avec Alex Rins. Et sa chute après dix minutes de tests à Sepang ne me dit rien qui vaille. Forcément, s’il se montre plus proactif, plus rapide, plus explosif encore – ce qu’il faudra faire s’il désire miser sur ses qualités intrinsèques, cela s’accompagnera d’une prise de risque plus importante, et peut-être, plus de chutes. Pour les pilotes plus fragiles comme lui, la combativité peut jouer en sa défaveur. Je ne lui souhaite pas, bien entendu, mais il pourrait en vouloir de trop surtout pour rattraper un possible retard de sa machin, car les trois autres pilotes Aprilia bénéficieront des RSGP-24. D’un autre côté, s’il n’essaye pas et qu’il reste en bas du classement, il va s’en mordre les doigts.

 

 

La situation n’est donc pas des plus aisées pour Raul Fernandez. Personnellement, et j’espère me tromper, mais je visualise une année un peu galère pour lui, entre blessures et résultats en dents de scie. Avec, pour le coté positif, un meilleur résultat plus probant qu’en 2023, pourquoi pas un top 3 sur un Sprint ou un podium sur un Grand Prix. Il a les capacités d’être plus foudroyant, mais encore faut-il traduire ce potentiel. Concernant le classement, malheureusement, cela signifierait qu’il trusterait, encore, les dernières positions.

Je le répète ; j’espère sincèrement me tromper et lui souhaite le meilleur. Cette partie réservée aux pronostics nous sert, à tous, pour tenter de prédire l’avenir. Certains seront juste, d’autres, à côté de la plaque, mais c’est ce qui est amusant et instructif quand c’est argumenté.

Que pensez-vous de cette analyse, et où le voyez-vous terminer en 2024 ? Dites-le moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport