Depuis hier, je me penche sur la situation qui fait fumer les cerveaux des décisionnaires Ducati ; quoi qu’il en soit, quelqu’un sera sacrifié au titre de la domination en MotoGP. À la question « Qui sera aux côtés de Pecco Bagnaia », j’ai tenté de donner des éléments de réponse hier, dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici. Je vous conseille vivement la lecture de ce premier volet pour vous imprégner des conditions de sélection et autres modalités expliquant mes choix. Maintenant que nous avons détaillé la composition de l’équipe d’usine ainsi que de Prima Pramac Ducati, penchons-nous sur les deux autres formations.
Je vous invite à participer également : dites-moi qui vous pensez, ou voudriez voir au guidon des huit Desmosedici l’an prochain !
Gresini reste fort
Je vais tout de même faire un petit rappel concernant mes choix. J’envoie Jorge Martin aux côtés de Bagnaia, et fait une doublette Marc Marquez/Fermin Aldeguer chez Pramac. Bastianini, quant à lui, retrouverait Gresini Racing avec des garanties. Mais qui lui appairer ? Voici toute la question.
Personnellement, j’ai pensé non pas à un pilote, mais deux, qui pourraient légitimement prétendre à ce guidon. Un est plus probable que l’autre, alors, commençons par le plus osé, le plus improbable selon moi. Au vu du nombre de pilotes qui verront leur contrat s’achever à la fin de l’année 2024 (19/24), nul doute que les Joan Mir, les Jack Miller, Franco Morbidelli et autres Augusto Fernandez vont tous essayer de contacter Nadia Padovani pour un job. J’imagine que Gresini aura l’embarras du choix.
Si ça ne tenait qu’à moi, j’irais chercher Maverick Vinales. Et je vais expliquer pourquoi.
• Premièrement, son style a toujours reposé sur des coups d’éclat. N’est-ce pas ce qu’on demande à un pilote chez Gresini ? Je n’ai jamais trop compris son rôle d’officiel chez Aprilia, car je pense sincèrement qu’il n’est pas taillé pour supporter la pression du développement, et qu’il n’est certainement pas l’homme qui fera passer la firme de Noale dans une autre dimension. Je ne le vois certainement pas moins fort qu’Alex Marquez, et il a montré qu’il avait de beaux restes en ce début de saison. Finalement, peu auraient pu écraser un week-end de Grand Prix comme il l’a fait à Austin.
• À déjà 29 ans, il s’est imposé sur trois machines différentes, mais restera sans doute relativement peu cher en termes de contrat. C’est à prendre en compte si Bastianini revient chez Gresini (toujours suivant mon agencement), car sa relégation ne serait pas sans dédommagements financiers pour garder un tel talent au sein du giron Ducati. Vinales est plus proche de la fin de sa carrière que du début, c’est évident. Mais sur un contrat d’un an, par exemple, je suis sûr qu’il pourrait réaliser de belles courses. Peut-être pas au point d’en faire un candidat au top 5, ni chatouiller « Bestia », mais ça pourrait être une bonne porte de sortie.
• Le seul problème que je vois à mon raisonnement est le suivant. Si sa saison est suffisamment bonne, alors pourquoi quitterait-il Aprilia ? Même s’il est plus en retrait depuis sa victoire aux États-Unis, il est encore dans le coup comme l’a prouvé sa troisième place lors du Sprint en France. Nonobstant, je trouve que l’association serait intéressante, et aller chercher un succès avec un quatrième constructeur différent représente un beau challenge pour son profil.
Mais alors, quid d’Alex Marquez ? Il est ma deuxième option, bien plus probable d’ailleurs. Voici pourquoi il n’est pas mon premier choix :
• Son début de saison est particulièrement décevant. J’avais déjà eu du mal avec son exercice 2023, empreinte d’irrégularité dans la performance, malgré de belles percées dont deux victoires en Sprint. Mais depuis l’entame, le bilan est rude, voire, alarmant. Toujours aucun podium pour lui, et une seule apparition dans les points lors des Sprints. C’est maigre. Au Mans, il n’a terminé que 10e, soit son deuxième pire résultat chez Gresini Ducati. Son frère et coéquipier ne lui facilite pas la tâche, c’est certain. Mais le fait qu’il pointe derrière Marco Bezzecchi et Fabio Di Giannantonio, alors que ces deux réalisent une saison plus que difficile en comparaison avec leur plafond, m’inquiète pas mal.
• Ceci dit, il connaît bien la maison et un peu comme Vinales, il est capable d’aller chercher une victoire dans un bon jour. Il n’a toujours pas remporté de Grand Prix, mais c’est là une possibilité qu’il ne faut pas exclure. Ainsi, il serait assez logique de le conserver, aussi pour assurer à la fratrie Marquez une sorte d’espace sain dans lequel travailler. On se doute qu’il n’était pas étranger à la décision de son frère.
Passons maintenant à l’équipe VR46. Là, c’est très simple : je ne fais aucun changement. Pour ces quelques raisons :
• Fabio Di Giannantonio m’a bluffé sur la fin 2023. Il n’était pas simplement un outsider dangereux, non, mais pilotait comme un grand favori à la victoire. J’ai encore en tête ses dépassements ahurissants à Valence – notamment celui sur Johann Zarco, mais aussi, son intelligence de course au Qatar, ou sa résilience à Mandalika. Il l’a encore prouvé au Mans d’ailleurs : c’est un grand pilote, capable de grandes choses. Il n’est toujours pas tombé cette saison le dimanche, mais il est vrai que ces derniers mois sont plus tortueux que sa période couverte de gloire sur les derniers Grands Prix de l’exercice passé. Ceci est peut-être lié à la Desmocedici GP23, plus difficile à manier que sa prédécesseuse selon tous ses pilotes.
• Même explication pour Marco Bezzecchi. En ce moment, beaucoup s’acharnent sur lui car il est vrai que cet hiver, « Bez » eut des mots assez présomptueux à l’égard de Marc Marquez, qu’il reléguait à la quatrième place dans la hiérarchie des pilotes Ducati. Oui, son début d’année est décevant, notamment son Grand Prix de France duquel il repart sans aucun point. Mais soyons sérieux, et objectifs. Bezzecchi est un talent brut, qui a démontré à de multiples reprises ses qualités intouchables. Il faudrait être de mauvaise foi pour le voir partir de l’équipe.
La principale menace pour l’un des deux s’appelle Franco Morbidelli. Élève de la VR46, il est un véritable rescapé chez Pramac. Mais je ne vois pas un seul scénario viable où celui-ci, dernier pilote Ducati au classement et de loin, prendrait la place d’un des huit hommes que j’ai nommé plus haut. Comme dit dans le précédent volet, mon jugement exclut volontairement les affiliations, les préférences nationales, les prétentions salariales et autres. En se basant uniquement sur le verdict donné par le bitume, impossible de le faire passer devant. Et ce même s’il revient à un niveau correct.
Pour résumer, voici ma composition idéale pour les quatre équipes.
Ducati Lenovo Team : Pecco Bagnaia & Jorge Martin
Prima Pramac Racing : Marc Marquez & Fermin Aldeguer
Gresini Racing MotoGP : Enea Bastianini & Maverick Vinales (ou Alex Marquez)
Pertamina Enduro VR46 Racing Team : Marco Bezzecchi et Fabio Di Giannantonio
Que pensez-vous de tout ça ? Dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport