Augusto Fernández est assuré d’être le rookie de
l’année. En effet, il est le seul promu du championnat
Moto2, une première depuis Tito Rabat en 2016.
Sylvain Guintoli s’était aussi retrouvé dans cette
position en 2007. A contrario, certaines années sont
particulièrement fournies en talents. Aujourd’hui, nous allons nous
pencher sur les cinq meilleures cuvées de rookies en MotoGP. Bien
sûr, il s’agit d’une sélection subjective, et surtout, réalisée en
connaissance de cause, car nous savons désormais ce qu’ils ont
donné. Dernière petite précision : Seule l’ère MotoGP, soit
depuis 2002, sera prise en compte car il y a déjà beaucoup à dire.
Vous êtes prêts ? C’est parti !
I) 2003, la plus chargée
La domination outrancière de Valentino Rossi n’a pas été le seul
fait marquant de cette saison 2003. En effet, nous
avons assisté à la première apparition de nombreux grands noms en
catégorie reine. Le moins connu d’entre eux est sans aucun doute
Chris Burns, qui fit quelques piges pour
WCM sur les Harris ou ROC Yamaha.
Avec une seule 20e place à se mettre sous la dent, c’est maigre. Au
25e rang, on retrouve un certain Andrew Pitt, qui
nous parle déjà plus. S’il avait déjà couru quelques piges en 2002
pour Kawasaki, il effectuait sa première saison
complète chez les verts, sans grand succès. Pourtant, sa carrière
est plus qu’honorable. Champion du monde Supersport en 2001 et
2008, mais aussi 5e du mondial Superbike en 2006. Il n’y a qu’en
MotoGP que l’Australien n’a jamais brillé.
Pour le reste, que des monstres. En 15e place,
Marco Melandri, l’un des meilleurs pilotes de sa
génération et vice-champion du monde 2005. Deux positions plus
haut, Colin Edwards, second de
Rossi chez Yamaha qui, malheureusement, ne
remporta jamais la moindre course. Makoto Tamada,
dernier japonais vainqueur d’un Grand Prix MotoGP à l’heure où ces
lignes sont écrites, pointe 11e. Tous les adolescents d’alors se
souviennent de sa RC211V Konica Minolta qu’il chevaucha par la
suite. Ce n’est pas fini. Troy Bayliss, sur Ducati
d’usine, se classe 6e. Si sa carrière au plus haut niveau n’a pas
été à la hauteur de son talent, le missile
« Baylisstic » n’en reste pas moins une
légende du Superbike, avec trois titres dans sa besace. Et enfin,
le 5e n’est autre que Nicky Hayden chez
Honda Repsol, champion du monde MotoGP 2006.
Que de talents !
II) 2008, la plus solide
Peut-être pas au niveau des autres, la cuvée 2008
impressionne par son homogénéité. En effet, seulement
quatre arrivants, mais quels pilotes. À commencer par Alex
De Angelis, soit l’un des meilleurs pilotes en petites
catégories de ce début de siècle. Chez Gresini, le Saint-Marinais
eut tout de suite un impact et put se hisser aux portes du podium.
Même scénario pour James Toseland, double champion
du monde Superbike et qui, lui aussi, au sein de l’équipe Tech3,
était abonné au top 10. Puis, en 5e et 4e position, nous retrouvons
respectivement Andrea Dovizioso et Jorge
Lorenzo, qui combinaient déjà trois titres. Les
deux n’ont pas déçu, c’est le moins que l’on puisse
dire.
III) 2010, la génération des talents gâchés
À cette période, réaliser de bonnes performances était
particulièrement difficile en MotoGP. La grille composée de 800cc
était muselée par les équipes d’usine, et d’ailleurs, aucun pilote
satellite ne s’est imposé entre 2007 et 2015. Pourtant, la vague de
rookies qui a déferlé sur le championnat cette année est tout
simplement démentielle.
Entre la 15e et la 12e place,
l’on retrouve quatre grands patronymes qui ont marqué une
génération. À commencer par Hiroshi Aoyama, suivi
de Aleix Espargaró, puis de Álvaro
Bautista et de Héctor Barberá. Nous avons
fait le calcul pour vous : Cela représente, à l’heure actuelle,
trois titres mondiaux toutes catégories confondues. Mais ce n’est
pas tout. En 8e place figure nul autre que Marco
Simoncelli, lui aussi couronné en 250cc et alors considéré
comme un futur grand. Pendant ce temps-là, Ben
Spies, champion Superbike 2009, faisait le bonheur de
Yamaha Tech3 avec une campagne qui l’a révélé aux yeux du monde,
achevée en 6e position.
Cette année là fut particulièrement riche, mais aucun des pilotes
cités précédemment n’a vraiment atteint son plein potentiel en
catégorie reine, si ce n’est le grand frère Espargaró grâce à sa
longévité. Bien sûr, comment ne pas penser au malheureux
« Super Sic », qui aurait au moins pu
accrocher de nombreux podiums voire des victoires si ce n’était
pour ce maudit 23 octobre 2011.
IV) 2013, la nouvelle génération
Nécessairement, la
classe CRT, créée par DORNA en 2012 pour remplir la
grille, attirait de nombreux nouveaux pilotes. Rapidement, nous
notons les débuts de Lukáš Pešek, Bryan
Starring, Michael Laverty et
Claudio Corti. Mais bien évidemment, les stars de
cette année sont d’autres larrons. À commencer par Andrea
Iannone chez Pramac, très prometteur en Moto2, qui échoue
à la 12e place du classement général. Bradley
Smith fit son entrée au 10e rang, et lui aussi générait
une attente assez élevée après ses débuts tonitruants à un jeune
âge et son passage chez Tech3 en Moto2. Bien évidemment, comment ne
pas évoquer Marc Márquez, sacré pour sa première
année au plus haut niveau. Est-ce la meilleure campagne
d’un rookie de tous les temps ? C’est un autre
débat.
Toujours est-il que ces trois pilotes au caractère fort ne
connurent pas tous le succès, mais ont rythmé la décennie 2010.
Impossible de les oublier.
V) 2019, la cuvée des champions
Nous sommes obligés de terminer par l’an 2019, absolument
historique pour les jeunes loups. À vrai dire, il s’agit sans doute
de la meilleure de toutes si l’on juge seulement le talent
intrinsèque de chacun et que l’on établit une moyenne. À commencer
par Miguel Oliveira, l’un des plus brillants de sa
génération et qui compte déjà cinq victoires en MotoGP. Le champion
du monde 2022 Francesco Bagnaia faisait lui aussi
ses débuts chez Pramac, et il était difficile d’imaginer sa
progression à l’époque. Joan Mir s’est aussi
immiscé dans le classement, au 12e rang. Là encore, impossible de
prévoir ce qui allait survenir un an plus tard. Fabio
Quartararo complète ce millésime exceptionnel, à la seule
différence que sa maestria s’est révélée bien plus tôt. Plus jeune
poleman de l’histoire à Jerez, il croisait le fer avec Marc Márquez
et affichait déjà le statut d’un grand.
Quelle est votre cuvée favorite ? En avons-nous oublié ?
Dites-le nous en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport