En 2023, nous aurons la chance de nous rendre dans deux
nouveaux pays. D’abord au Kazakhstan en
juin, puis en Inde fin septembre. Le premier de
ces deux Grands Prix se déroulera sur le tracé de
Sokol, inauguré en 2019, qui n’a pour le moment
pas accueilli d’événement majeur. En revanche, le circuit
de Buddh, en Inde, a déjà une riche histoire.
Penchons-nous dessus.
I) Un pays qui fait sens
Tout d’abord, revenons sur le choix de l’Inde avant de parler du
tracé. Nous pensons qu’il s’agit d’une excellente idée, car le pays
émergent est très motorisé,
comme la plupart des nations de l’Asie du Sud-Sud-Est.
Bien qu’ils privilégient les deux-roues légers pour des raisons
évidentes (coûts réduits, praticité…), ils n’en restent pas moins
de fervents supporters de nos pilotes MotoGP. Ce fut le cas en
Malaisie, mais encore plus en Thaïlande ou en
Indonésie. Ainsi, ces peuples n’ont pas besoin
d’avoir un représentant au plus haut niveau pour se passionner, et
c’est une très bonne chose. De nombreux européens devraient
en prendre de la graine. Venir à Buddh est une idée
convaincante car l’Inde, tout particulièrement, est un marché en
pleine expansion.
Pour revenir sur le lieu qui accueillera le paddock MotoGP, il se
trouve dans le Nord du pays, à savoir dans l’État d’Uttar
Pradesh, non loin de la ville de Greater
Noida, soit à une trentaine de kilomètres au Sud-Est du
centre-ville de New-Dehli, la capitale.
II) Un circuit apprécié mais qui doit faire ses
preuves
Ouvert en 2011, le MotoGP ne sera pas la première grande
catégorie qu’il recevra. En effet, la Formule
1 y a déjà posé ses valises à trois reprises de 2011 à
2013, ce qui nous donne une bonne référence. D’ailleurs, les
pilotes en disaient du bien, notamment Lewis
Hamilton qui osait même la comparaison avec
Spa-Francorchamps. Nous vous prévenons tout de
suite. Dans les faits, rien à voir avec le mythique circuit Belge
que nous attendons tous patiemment depuis les aménagements
récents.
Long de plus de cinq kilomètres,
l’unique rapport avec Spa est le dénivelé.
Malheureusement, il s’agit là d’un énième
« Tilkedrome » avec toutes les
caractéristiques que l’on connaît. Il y a de la pente, des montées
et des descentes, mais hormis cela, Buddh à tout d’un
circuit « comme les autres », et l’absence de
bacs à graviers, la largeur démesurée de la piste par endroits
comme les sempiternels virages créés pour forcer les dépassements
rappellent plus Portimão qu’autre chose.
Nous n’avons rien contre le Grand Prix du Portugal, et il est vrai
que les montagnes russes ajoutent du charme mais nous
attendons encore la première course intéressante sur ce
circuit, alors que nous l’avons déjà visité à quatre
reprises. Attention, peut-être va-t-il nous faire mentir, et nous
ne demandons que cela, mais nous sommes plutôt pessimistes quant au
spectacle en piste. D’ailleurs, les trois éditions du Grand Prix
d’Inde en Formule 1 n’ont pas connu de suspens, avec trois francs
succès pour Sebastian Vettel. C’est ici même, à
l’occasion de son dernier titre mondial en 2013, qu’il s’est
agenouillé devant sa Red Bull-Renault, une image forte dans
l’histoire moderne de la discipline.
Pour les pronostics, attendez des machines avec du moteur car il
est très rapide, avec une énorme ligne droite de plus d’un
kilomètre ; Jaime Alguersuari, alors chez
Toro Rosso en F1, y a été flashé à 342,2 km/h, un
record qui sera sans doute battu par nos MotoGP.
II) Ne refaites pas le coup de la Finlande
Nous sommes obligés de vous prévenir : Buddh a déjà eu des gros
problèmes par le passé, et la course pourrait bien ne jamais voir
le jour si les choses sont restées inchangées depuis une dizaine
d’années. Dès 2009, une sombre affaire de paiements non effectués
par la Formule 1 fit son apparition. L’affaire est
relativement complexe. Elle implique même la politique
étatique, et concerne une singularité liée à l’impôt. Nous vous
épargnons les détails, mais déjà en 2013, la tenue du Grand Prix de
Formule 1 fit débat. Depuis, le circuit tomba en désuétude, et tous
les projets relatifs à un renouveau tombèrent à l’eau. En 2012, la
finale du feu championnat FIA GT1 fut annulée,
tout comme l’introduction du Superbike en 2013,
jamais officialisée. Une donnée à garder en tête :
attention à ne pas se faire feinter comme avec le Kymi Ring
en Finlande.
Désormais, vous savez tout sur ce nouveau Grand Prix ! Qu’en
attendez-vous ? Dites-le nous en
commentaires !
Photo de couverture : Shobhit Gosain