Il vient de fêter ses 33 ans, et nous n’avons encore pas parlé de lui cette saison. Discrètement mais sûrement, Johann Zarco continue son aventure en MotoGP. Pour le Cannois, l’exercice 2023 est crucial : son contrat expire en fin d’année, et déjà, les rumeurs vont bon train. Comme d’habitude, il est difficile de lire la dynamique des coulisses, mais en attendant, nous pouvons écouter ce que la piste nous raconte. Analyse.
Johann Zarco, le pilote solide
C’est sa grande qualité depuis son arrivée en MotoGP. En misant sur Johann Zarco, Pramac Racing savait qu’elle allait récupérer un pilote régulier, toujours bien placé en qualifications ainsi qu’en course, capable de graviter autour de la cinquième place au général. Le fait que sa performance soit aussi prédictible est un problème en soi, mais nous en reparlerons ultérieurement.
Première conclusion : Zarco fait du Zarco, sans plus. En effet, on voit, en France, une sorte d’emballement médiatique chaque fois que Johann termine sur le podium ou qu’il est en passe de s’imposer pour la première fois. Mais cela lui porte plus préjudice qu’autre chose. Il a toujours été comme ça, depuis son tout premier départ en MotoGP lors du Grand Prix du Qatar 2017, qu’il mena avant de chuter.
Oui, il est déjà monté quatre fois sur le podium en 2023 mais ces résultats sont dans ses standards de début de saison, cinquième du général. L’année passée, il était à la même position après huit manches, alors qu’en 2021, il pointait carrément à la deuxième place à ce stade. Sur trois ans, cela reste solide, fiable, mais malheureusement, cela implique un problème subsidiaire.
Un plafond atteint ?
La question du plafond se pose légitimement dans le cas de Johann Zarco. La preuve, nous venons de nous pencher sur ses trois derniers exercices avec Ducati, et force est de constater qu’il est difficile de déceler de la progression. C’est une certitude, la moto a bel et bien fait un bond en avant depuis trois ans, mais pourtant, il reste toujours au même point.
La première victoire ne vient pas, et, contrairement aux années antérieures à 2022, elle n’a jamais été dans le viseur. Zarco finit deuxième en Argentine, mais loin de Marco Bezzecchi, toujours, en se réveillant tard. Il faut surveiller cette dynamique de près car il n’arrive plus à se mettre dans les conditions optimales, nécessaires pour s’imposer. De 2017 à 2021 (périodes KTM/LCR Honda et Avintia Ducati exceptées, soit des équipes qui ne pouvaient pas jouer la victoire), il était parfois à deux doigts de gagner, se montrait toute la course durant. Désormais, ce n’est plus le cas. Oui, il est très fort le dimanche, possède assurément l’un des meilleurs rythmes de course, mais ça ne suffit pas.
Aussi, il est moins facile en qualifications, autrefois l’un de ses points forts. Hormis l’exercice 2019 sur KTM, c’est la première fois qu’il ne part pas de la pole position au moins une fois avant la trêve estivale. Ce détail temporel a son importance, car on sait à quel point sa performance a tendance à se dégrader sur la deuxième moitié du calendrier.
Ne vous y trompez pas : Johann Zarco reste un bon pilote. Mais en six saisons et demie au plus haut niveau, n’a-t-il pas démontré tout ce dont il était capable ? Peut-il encore nous surprendre, et surtout, sera-ce suffisant pour perdurer quelques années encore ? Nous sommes en droit de douter.
Étant donné que nous ne l’avions pas évoqué jusqu’à maintenant, Johann Zarco mérite bien une deuxième partie. Afin de retrouver la deuxième partie, cliquez ici.
Que pensez-vous de sa situation ? Fait-il le début de saison espéré ? Dites-le nous en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport