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Marco Bezzecchi passionnant

À Jerez, Marco Bezzecchi semblait être dans le rythme ; ce pilote passionnant à plus d’un titre est peut-être de retour parmi l’élite. L’année dernière, l’Italien faisait partie de ceux qui pouvaient totalement écraser un week-end de Grand Prix. Est-ce le retour du « Bez » ? Encore trop tôt pour le dire, mais en attendant, il est possible d’analyser en détail sa performance en Espagne.

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Progression notable

 

En MotoGP, depuis quelques années, faire la pole position n’est pas réellement significatif. J’en avais déjà parlé il y a quelques temps dans un papier dédié au taux de conversion des poles en victoires. Ce qui compte, c’est d’être bien placé sur la grille, aux avant-postes, en capacité de se démarquer dès les premiers virages. Mais les qualifications servent aussi un autre rôle : celui de mettre à l’épreuve la confiance des pilotes envers leurs machines.

Pour un pilote « normal » (comprenez, tous sauf Marc Marquez qui est capable de trouver de la vitesse sur un os), la vélocité est directement corrélée au niveau d’engagement. Plus un pilote est à l’aise, plus il est rapide. Des dizaines d’exemples valident cette théorie.

 

Marco Bezzecchi passionnant

Bezzecchi, le scorpion prêt à piquer de nouveau ? Photo : Michelin Motorsport

 

Par le fait, la première ligne de Marco Bezzecchi en qualifications était déjà prometteuse. Enfin, il pouvait potentiellement retrouver les meilleures positions après un début de saison poussif. En difficulté sur la GP23, il avait surpris par ses maigres performances, parfois inférieures à celles proposées par Fabio Di Giannantonio alors que lui découvrait l’environnement VR46.

Mais à Jerez, il n’y avait pas photo. Il a très bien travaillé du vendredi au dimanche. Son seul point noir ? Une chute au virage n°5 en Sprint, là où sont tombés Alex Marquez, Brad Binder, Enea Bastianini et d’autres. C’est dommage, car il y avait quelque chose à faire sur cette manche à élimination, mais on pourrait dire ça de tous les pilotes piégés.

Pendant la course, qu’il acheva en troisième place, il a été solide, très solide. Il n’est pas encore au niveau de Marc Marquez sur la GP23, c’est assez net depuis l’entame au Qatar. Mais on remarque une très belle progression à son guidon ; j’ai même envie de dire que c’est lui qui progresse le plus, car Marquez était tout de suite très rapide. Il n’a pas pu prendre part à la bataille face à l’octuple champion du monde et son compère Pecco Bagnaia, certes, mais a collé près de quatre secondes à Alex Marquez qui était pourtant plus en jambes sur les premiers rendez-vous.

 

 

C’est à surveiller de près : cette 14e place à l’arrivée du Grand Prix du Qatar est loin derrière lui.

 

Un belle perspective

 

Sa position au classement général n’est pas avantageuse. À l’issue de ce Grand Prix d’Espagne, il pointe en 9e place au classement général, avec seulement 36 unités récoltées en quatre courses, sans aucune apparition dans les points lors des Sprints. C’est peu.

Mais le talent ne se perd pas en six mois ; bien que sa deuxième partie de saison – notamment après sa blessure lors de la tournée asiatique – fut beaucoup plus délicate que la première, il reste l’un des meilleurs « naturels », en plus doté d’un grand cœur et d’une personnalité marquée. On ne l’imagine pas abandonner comme ça.

 

Marco Bezzecchi passionnant

Bezzecchi a rendu fier Valentino Rossi. Photo : Michelin Motorsport

 

Sa chance, dans tout ça, est simple : les leaders n’ont pas beaucoup scoré en quatre Grands Prix. C’est comme si personne ne voulait de cette première place du championnat ! Pedro Acosta a considérablement ralenti à Jerez. D’un côté, cela signifie qu’il y avait de la place pour un outsider comme Bezzecchi, mais de l’autre, qu’il peut encore se refaire et que de toute manière, ça ne peut pas être pire qu’au début de l’exercice.

Personnellement, j’attends beaucoup de ce pilote qui semble avoir sacrifié une place chez Ducati Pramac pour rester avec la VR46. Pourquoi ? Car il peut nous offrir une somptueuse bataille avec Marc Marquez pour la première place du championnat « GP23 ». J’imagine les deux hommes sensiblement moins bons que Pecco Bagnaia et Jorge Martin, mais tout de même, ils peuvent les inquiéter le temps de quelques épreuves.

Les deux ne s’apprécient guère. Rappelez-vous, à Valence, lorsque Marc Marquez avait envoyé valser Marco Bezzecchi dans les graviers. L’Italien avait eu des mots durs à son égard. Encore à Jerez, les deux se sont passés et repassés quelques fois, mais leur échange est resté tout à fait cordial. Leur potentiel niveau maximal sur Ducati, que je juge similaire, pourrait les amener à se croiser très souvent sur l’asphalte, et peut-être, pourquoi pas, mener à l’éclosion d’une rivalité qui manque tant au MotoGP moderne.

Quoi qu’il en soit, je pense personnellement que Marco Bezzecchi reste un pilote dont il faut se méfier, et qui tirera le maximum d’occasions qui se présenteront à lui. Réellement, je ne l’imagine pas trop loin de Marc Marquez aux points, car ce dernier est indéniablement plus rapide, oui, mais va chuter encore et encore pour conserver cet avantage – comme c’est le cas depuis bien longtemps. Les deux ont une marge de progression, et les deux peuvent se battre âprement. J’ai hâte !

Qu’avez-vous pensé de son week-end en Andalousie ? Dites-le moi en commentaires !

 

Je rêve de grands duels entre lui et Marc Marquez. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo : Michelin Motorsport

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