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Franco Morbidelli Pramac

C’est la grande nouvelle de la journée. Franco Morbidelli vient de signer chez Pramac Racing pour 2024, la deuxième meilleure écurie du plateau. Même si on s’en doutait depuis un petit moment maintenant, personne n’osait réellement y croire. Alors, qu’en penser ? Situation injuste ou récompense logique au vu du talent indéniable ? Dans cet article, nous allons opposer deux visions ; d’abord, dire pourquoi cette signature n’est pas si inintéressante qu’on aimerait le croire, avant de revenir sur ce qui va faire débat – à coup sûr ; la légitimité de « Franky ». Finalement, comme d’habitude, nous donnerons notre avis avant de vous demander le vôtre ! Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

Pas si vite

 

Oui, on aimerait dire que c’est une injustice sans nom. Oui, Johann Zarco est un meilleur pilote que Franco Morbidelli, cela va sans dire. Mais pour autant, des éléments non négligeables jouent en la faveur de « Franky », et légitiment, en quelque sorte, sa place au sein de l’écurie Pramac Racing.

Premièrement, le timing. Il est absolument crucial dans ce cas de figure. Pramac emploie un pilote moins fort, certes, mais les options étaient relativement limitées. À peine arrivé chez Honda, Álex Rins était déjà reparti chez Yamaha sans attendre. Ensuite, Johann Zarco, de son propre chef, refusa un guidon Ducati – Pramac ou Gresini, même si tout portait à croire qu’il s’agissait de cette dernière option, donc cela libère une place en plus. Ensuite, l’imbroglio KTM va pousser la marque autrichienne à mettre l’un de ses pilotes sur le côté ; mais rien n’est décidé de ce côté là non plus. Finalement, tout se jouait entre Marc Márquez et Franco Morbidelli après que Marco Bezzecchi ait refusé le guidon Pramac.

 

Franco Morbidelli Pramac

On continuera à voir l’un des plus beaux casques du mondial. C’est une bonne nouvelle. Photo : Michelin Motorsport

 

À partir de là, le choix n’est pas incohérent ; les folles rumeurs ont toujours lié Marc Márquez à Gresini Racing plutôt qu’à Pramac. À ce moment là, précisément, le choix fait sens. Cela fait maigre, nous vous l’accordons, mais il faut prendre en compte ce paramètre. Il n’était pas l’option n°1.

 

Franco Morbidelli revient (plutôt) bien, Pramac n’est pas aveugle

 

Deuxième point crucial en faveur de « Morbido », sa forme récente. Sa blessure au genou datée du début de saison 2021 l’handicapa considérablement pour l’année, mais l’Italien n’avait plus ou moins aucune excuse pour la terrible saison 2022 qu’il accomplit au sein de l’équipe officielle Yamaha. Il s’agissait de l’un des pires exercices pour un pilote d’usine depuis vingt ans, et l’on croyait que cet exploit allait être difficile à égaler ; c’était sans compter sur Joan Mir.

Oui mais rappelons-nous du mot de Dell Curry, basketteur américain et accessoirement père de la légende Stephen Curry : « Pour tout le monde, votre niveau est celui que vous affichez lors de votre dernier match en date. » Que l’on aime ou pas, que l’on soit d’accord ou pas, c’est un fait : seules les performances les plus récentes comptent. Et force est de constater que Franco Morbidelli est bien revenu. Largué par Fabio Quartararo l’année dernière, il le talonne actuellement au championnat ! Même sur une moto difficile, il arrive, parfois, à se qualifier devant le Français alors que c’est un exercice dans lequel il excelle. D’ailleurs, il y a quelques mois, nous placions l’Italien dans notre liste des « grands gagnants de cette première moitié de saison » et à raison ; ces performances, aussi anecdotiques fussent-elles dans l’absolu, lui permirent de gagner du poids sur la marché des transferts. Une analyse confirmée aujourd’hui par cette signature.

 

 

Ne l’oublions pas trop vite

 

Admettons que l’on veuille tenir compte de sa catastrophique année 2022. Dans ce cas, il faut aussi rappeler ce dont il est capable. Et effectivement, en termes de talent, il n’a rien à envier à bon nombre de ses camarades, loin de là. En 2017, il avait écrasé le championnat du monde Moto2 avec huit victoires, mais avait aussi marqué les esprits en catégorie reine en 2020, quand il termina vice-champion du monde MotoGP. Vous savez tout ça, mais c’est bon de le rappeler. La Ducati Desmosedici est une arme qui pourrait bien raviver la flamme, pour rappel, il n’a que 28 ans. D’ailleurs, nous ne l’imaginons pas se rater complètement à son guidon mais nous aurons l’occasion d’en reparler pendant l’hiver.

 

Peut-il retrouver son niveau de 2020 ? Photo : Michelin Motorsport

 

Ce qui ne passe pas

 

En réalité, il y a bien plus d’arguments en sa faveur que contre lui, mais le nombre ne fait pas la force. Nous avons beau essayer de retourner la situation dans tous les sens, de lui conférer des circonstances atténuantes, mais il est difficile de ne pas appréhender la nouvelle avec un goût amer. Malgré ses progrès indéniables, un pilote moyen actuellement va récupérer le deuxième meilleur guidon en MotoGP. De là naît un sentiment d’injustice, nécessairement.

C’est contre l’ordre des choses, contre le mérite. Et l’homme, par nature, accorde une grande place au mérite. Jamais un pilote classé 12e du général ne devrait pouvoir accéder à une telle écurie, il n’a rien fait d’exceptionnel pour y arriver. Forcément, ceci soulève la question de la VR46 Academy, et nous n’avons pas peur de mettre les pieds dans le plat.

Même si nous ne croyons pas au « complot » Valentino Rossi, contrairement à ceux qui l’imaginent tenir les manettes, nous sommes convaincus qu’il n’aurait jamais décroché ce guidon s’il n’avait pas entretenu des liens étroits avec la structure italienne. Attention : cet avis n’engage que nous, et nous ne pourrons jamais en être sûrs ; mais c’est notre pensée. Rossi est à la tête d’une des équipes du moment, portée par un Marco Bezzecchi de feu, qui choisit de rester auprès des siens. Forcément, son poids est considérable chez Ducati sans oublier Pecco Bagnaia qui porte la formation officielle à bout de bras depuis le début de l’année, en l’absence de Bastianini. Après tout, cela ferait sens et serait même louable du point de vue de l’esprit d’équipe, au diable les critiques.

 

Notre avis

 

Décision partagée. D’un côté, nous n’aimons pas que le mérite passe au second plan, comme tout le monde. Personne n’aime la cooptation, surtout quand celle-ci se fait au détriment de la logique sportive. Mais une fois la passion calmée par la raison, alors ce n’est pas si scandaleux. Marco Bezzecchi préféra Mooney VR46, et Johann Zarco déclina l’option de Ducati. Peut-on en vouloir à Pramac d’employer un élève de la VR46 maintenant, où fallait-il attendre que tout le monde refuse le guidon ? De plus, sur le plan de la performance, nous pensons que ce transfert peut s’avérer payant malgré tout ce qui va en être dit.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Votre avis nous intéresse, alors n’hésitez pas à nous le donner en commentaires !

 

Après tout, il n’est qu’à 17 points du champion du monde MotoGP 2021. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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