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Le « shakedown test » de Sepang est lancé. À l’occasion du premier déverminage de l’année, nous avons décidé de nous pencher sur un sujet qui, chaque année, trotte dans toutes les têtes. Est-il pertinent de se fier aux résultats des tests de Sepang, afin de prévoir qui va réussir sa campagne ou non ?

I) À savoir

Revenons sur quelques évidences pour commencer. Les essais de Sepang, qui se dérouleront du 10 au 12 février, sont désormais une tradition. Le circuit malaisien, au calendrier depuis 1999, est parfait pour essayer, mettre au point, faire douter les ingénieurs. Son profil « Formule 1 » offre une grande variété de virages, et bien sûr, deux lignes droites immenses pour faire cracher les chevaux.

Nous ne vous apprenons rien : Tous ne testent pas les mêmes pièces, et tous ne poussent pas au maximum comme sur des tours qualifs. Certains vont préférer les « long runs », soit de véritables simulations de courses, tandis que d’autres vont travailler sur un aspect particulier du châssis ou du moteur. Cependant, une dynamique intéressante se dégage.

 

Vous souvenez-vous de Casey Stoner, lors des essais de Sepang en 2017 ? Photo : Michelin Motorsport


II) Jetez-y un œil

Pour réaliser cette petite étude, nous avons regardé tous les résultats des tests malaisiens depuis 2017, jour par jour. Et les résultats sont pour le moins …étonnants. Tout d’abord, revenons sur le symbole des essais, celui qui trône fièrement sur la photo de couverture : Maverick Viñales. Longtemps, son patronyme était associé à une blague, qui consistait à dire qu’il était le champion du monde des essais hivernaux. En effet, il y avait une grande différence entre ce qu’il montrait en hiver et pendant la saison. Il avait par exemple écrasé les sessions en 2017, pour ses débuts avec Yamaha, et s’était montré en vue lors des tests 2018 puis 2019. Au final, sa carrière chez les bleus aura été décevante. C’est l’exception qui confirme la règle. D’une manière générale, le profil de Viñales est très difficile à appréhender, essais ou pas.

Vous pensez peut-être qu’il était le seul à chasser le chrono, tandis que les autres étaient plus portés sur le développement des pièces et les sorties plus longues. Sauf que cet argument ne tient pas, c’est le premier enseignement de cet article : À Sepang, les top pilotes sont à fond, et réalisent tous au moins un très bon chrono sur les trois jours. En 2022, Enea Bastianini dominait la feuille de temps, en 1’58’’131, soit à moins d’une demi-seconde de la pole record de Jorge Martín effectuée neuf mois plus tard. Et ce n’est pas comme s’il était le seul, avec 18 pilotes dans la même seconde.

 

Bastianini, pas si imprévisible que ça ? Photo : Michelin Motorsport


Deuxièmement, et contrairement à ce que nous pensions, le fait que tous jouent le jeu et essayent de faire a minima quelques tours à 100 %, aide à se faire une idée des forces en présence. En 2017, par exemple, Johann Zarco s’était montré solide et il convertit l’occasion pendant l’année, réalisant une excellente campagne en tant que rookie. À l’inverse, Jorge Lorenzo peinait déjà, et ceci aussi se matérialisa quelques semaines plus tard. Justement, « Por Fuera » s’illustra lors des essais 2018 et cette fois, répondit présent avec trois victoires sur Ducati. Nous retrouvions aussi Cal Crutchlow aux avant-postes, comme au début de saison où il mena le championnat le temps de quelques courses.

En 2019, il fallait prévoir Álex Rins, 4e du général après de bons essais, mais aussi Danilo Petrucci, auteur d’une campagne solide avec une splendide victoire au Mugello. Le début d’année 2020 laissait entrevoir la piste Quartararo, qui, si elle se confirma en début de saison, tourna au vinaigre par la suite. L’exemple 2022 est le plus criant, avec Bastianini et Aleix Espargaró devant, soit les deux outsiders de la saison.

III) Conclusion

Au vu des nombreux exemples cités précédemment, nous pensons que la prise en compte des tests de Sepang dans un pronostic est pertinente. Il faut faire attention à un homme en particulier, Marc Márquez, qui traîne toujours dans le top 10 sans jamais être en tête. Et ce qu’il domine la saison par la suite (2018) ou pas (2022). En tout cas, cela permet souvent de révéler l’outsider de la saison plus que le champion du monde.

De ce point de vue, nous comptons sur Jorge Martín et Brad Binder, qui, selon nos dires, pourraient jouer les trouble-fête en 2023. Et vous, qui attendez-vous du côté de Sepang ? Pensez-vous que les essais veulent dire quelque chose ? Dites-le nous en commentaires !

 

« L’indicateur Sepang » avait fonctionné pour Jorge Lorenzo, en 2017 puis 2018. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport