La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Fabio Di Giannantonio, pilote Ducati VR46 en MotoGP, et peut-être le seul à pouvoir rivaliser avec Bagnaia et Marquez.
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Johann Zarco dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.
L’outsider
J’ai conscience que peu l’attendent. Fabio Di Giannantonio, auteur d’une saison somme toute discrète, est parvenu à se procurer une Ducati Desmosedici GP25 pour la campagne à suivre. Après réflexion, il m’apparaît comme le seul à pouvoir réellement chatouiller Marc Marquez et Pecco Bagnaia, les deux Avengers de l’équipe d’usine Ducati. Suis-je fou ? Peut-être. Mais je vais tenter de vous convaincre, en plusieurs points.
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Numéro noir comme Rossi. Photo : Michelin Motorsport
Premièrement, Di Giannantonio est un pilote exceptionnel. C’est l’un des rares capable de créer des moments qui me laissent scotché. Après son réveil fin 2023, parachevé par une immense victoire face à Pecco Bagnaia au Qatar, il n’a pas cessé d’éblouir le paddock. Certes, il n’est pas monté sur le podium en 2024, et c’est là le seul point négatif de sa saison. Mais sur la piste, c’était un régal. On l’a vu progresser gentiment mais sûrement jusqu’à cette quatrième place à Assen, qui représentait la huitième entrée dans les points en huit Grands Prix – accomplissement qui n’a été égalé que par Brad Binder.
Forcément, il prit du plomb dans l’aile en Autriche suite à une méchante chute qui l’handicapa considérablement. Malgré une course manquée et une épaule en vrac, il s’est battu, contre lui, et de nouveau, frôlait régulièrement le top 5. Il stoppa sa saison après la Thaïlande pour se faire opérer, histoire d’en finir avec cette blessure. Fabio profita de son dernier Grand Prix à Buriram pour signer l’une de ses plus belles prestations en carrière : une remontada de folie sous la pluie, achevée en quatrième position – avec le meilleur tour en course, s’il vous plaît. J’étais déjà convaincu de son talent début 2024, alors, je ne peux que lui faire confiance sur ce point.
Un mental à toute épreuve
Le deuxième point rejoint le premier : « Diggia » est armé d’un mental en acier trempé. On a souvent tendance à dire qu’untel est fort psychologiquement, qu’un autre n’a pas craqué dans une bataille pour la troisième place. Mais combien, sur cette grille, étaient condamnés à l’exploit sous peine de quitter la catégorie ? Combien, sur cette grille, ont aussi bien fait abstraction d’une blessure grave, qui empêchait d’adopter une position de pilotage confortable même en ligne droite ? Très peu. Di Giannantonio est très ambitieux, mais a le talent pour rendre ces prétentions crédibles. Il disait rêver d’une moto d’usine, le voici qui en a une. Après Silverstone, il déclarait vouloir se battre pour un titre mondial. Il manifeste son succès, et ose le dire, l’annoncer en se confrontant à la réalité de son environnement. J’adore ces profils américains dans l’esprit.
Une moto au point
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Fabio Di Giannantonio est un vrai danger, un tueur silencieux. Photo : Michelin Motorsport
C’est l’un de mes points d’interrogation. Il fut un temps, j’imaginais la GP25 largement supérieure à la GP24. Mais les essais hivernaux, même si j’essaie de ne pas en tenir compte, nous ont révélé que Ducati allait opter pour le moteur de la GP24, sans doute amélioré par une année de développement et d’exploitation de données. De ce fait, l’écart entre la GP24 et la GP25 pourrait s’avérer plus faible que prévu. Au début, je pensais que ça le desservirais, car les Alex Marquez et autres Fermin Aldeguer n’en seraient que plus près.
Mais après mûre réflexion, il n’y a que du positif là-dedans. Admettons que sa moto soit un tantinet moins affûtée que la GP25 officielle, en raison de son statut de satellite. Ça resterait l’une des meilleures machines de cette grille, et sans doute bien meilleure que la GP23 dont il disposait l’année dernière ! Un bon pilote n’a pas besoin de la meilleure moto, mais simplement d’un modèle qui puisse lui permettre d’exprimer son plein potentiel. Pour quelqu’un qui ne joue pas le titre – je ne crois pas que ce soit son ambition pour 2025 –, la GP25 reste un cadeau du ciel, moteur de GP24 ou non.
Le pronostic
Vient le moment de se mouiller. Je n’ai pas parlé de son seul « défaut » : sa blessure de pré-saison. Ce n’est pas tant l’acte en soi qui me gêne – bien qu’il s’agisse d’une erreur en wheeling –, mais le fait qu’elle vienne s’ajouter à celle de l’an dernier, pour laquelle il venait de se faire opérer. Cette fois, c’est la clavicule, mais il ne faudrait pas qu’il manque encore trois courses comme ce fut le cas l’année passée. Il n’a donc pas pu prendre la mesure de sa nouvelle monture à Buriram, ce qui n’est pas bon signe. Aux dernières nouvelles, il devrait être présent lors de la manche d’ouverture en Thaïlande, mais seulement pour essayer, un peu comme ce que Franco Morbidelli avait fait début 2024. Cela ne veut pas dire que le retard est irrattrapable, mais simplement, que ce n’est pas un signe d’alignement des astres.
Avant les tests de Sepang, je l’avais clair troisième du championnat du monde, devant Pedro Acosta. Mais cette récente blessure me fait quelque peu douter, et c’est pour ça que j’imagine une année achevée entre la 3e et 5e place du classement général pour « Diggia ». Avec ceci, une victoire, peut-être, ou au moins une saison très solide et plusieurs apparitions sur la boîte.
Comment Fabio Di Giannantonio va t-il s’en sortir sur cette GP25 ? Donnez-moi votre avis en commentaires !
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Fabio Di Giannantonio ne s’est pas aidé en se blessant à Sepang, et c’est bien dommage. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport