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MotoGP pitié

Ah, la nostalgie. Voici un trait commun à tous les fans de sport. Nous, passionnés de Grands Prix motos, ne sommes pas en reste, car nous avons connu de grands moments ces vingt dernières années ; période que certains appellent légitimement « âge d’or ». Forcément, nous avons du mal à accepter le changement, surtout quand on voit ce qui se profile : communications radio, aérodynamique exacerbée… chaque élément nouveau nous fait regretter le passé, car l’être humain n’aime pas que l’on bouscule ses habitudes. Cependant, l’année dernière, un événement s’est produit pour la première fois, et j’ai été séduit, sans rien à redire. Par pitié, redonnez-nous ces MotoGP peintes aux couleurs de l’histoire !

 

Que du positif

 

Je fais référence, bien sûr, au week-end du Grand Prix de Silverstone 2024. Pour les 75 ans du championnat, toutes les équipes se devaient de disputer la course dominicale avec des livrées historiques. Le paddock entier avait joué le jeu, notamment Michelin, avec des casquettes rétro et des varsity jackets pour tous les ingénieurs. Je trouve que l’on n’en a pas beaucoup parlé, mais cette initiative était géniale, sans doute la meilleure idée qu’eurent les promoteurs sur la décennie passée.

 

MotoGP pitié

Ma préférée de toutes : L’Aprilia RS-GP noire de Maverick Vinales. Photo : Michelin Motorsport

 

J’aimerais une deuxième édition en 2025. Sur le papier, je ne vois que deux éléments qui pourraient freiner les instances : les coûts et la logistique. Pour être honnête, je n’ai absolument aucune idée de combien tout cela avait coûté, ni même du temps nécessaire pour tout mettre en place. Mais quand je pense au potentiel marketing, à la communication, aux retombées financières, à l’image de marque, et, surtout, au ressenti des pilotes, je me dis que tous les signaux sont au vert.

Certes, Silverstone n’était peut-être pas l’endroit idéal. Le circuit est un historique du calendrier MotoGP, mais appartient davantage à l’histoire de la F1. Notre Silverstone, c’est Assen, et c’est ici, d’après moi, que cela aurait dû se dérouler. Nul doute que les Bataves, passionnés par le MotoGP, seraient venus en nombre dans la Cathédrale, contrairement aux Britanniques à Silverstone.

On avait l’impression d’assister à une grande fête, qui, d’après ce que j’ai pu voir, a régalé tout le monde. Pourquoi garder ces initiatives pour les anniversaires – aussi peu significatifs que le 75e, d’ailleurs ? N’est-ce pas possible d’organiser telle célébration de notre histoire tous les ans ?

L’influence américaine

 

Liberty Media n’est pas encore propriétaire du championnat à l’heure où j’écris ces lignes. Mais j’ai vu dans ce Grand Prix de Grande-Bretagne une évidente influence américaine, car le seul pays où une telle tradition perdure n’est autre que la contrée de l’Oncle Sam. Chaque année, les équipes engagées en NASCAR doivent faire honneur à leur histoire en réimaginant une livrée ancienne pour le week-end de la Southern 500, sur le circuit de Darlington, en Caroline du Sud.

 

MotoGP pitié

Regardez un peu cette vision magnifique. Photo : Michelin Motorsport

 

Les Américains ont compris que la promotion de l’histoire légitime l’existence et le développement d’une discipline sportive. C’est une manière de parler aux fans, du fan service, en somme, ce qui manque cruellement en Europe. Cette course de NASCAR est tenue à l’occasion du Labor day, la fête du travail américaine. Elle contribue grandement à ancrer le sport dans la culture, augmentant ainsi significativement le soft power.

Dans ce sens-là, l’influence américaine ne me gêne pas du tout et j’adorerais revoir une sorte de « throwback week-end » (« week-end dans le passé », nom donné au week-end à Darlington) à Assen cette année. Nul besoin de justifier cela, le MotoGP est légitime pour proposer un tel spectacle. C’est aussi l’occasion de montrer qu’on se différencie de la Formule 1 : si la F1 adopte un événement de ce genre, vous pouvez être sûrs qu’on l’aura également, mais plus tard, et si c’est comme le reste, en moins bien – ne me lancez pas sur le générique d’introduction des pilotes 2025. Pourquoi ne pas innover ?

 

Conclusion

 

Je suis prêt à signer une pétition pour que ça se fasse une deuxième fois, puis tous les ans. Sans rigoler, en voyant Enea Bastianini dominer le Grand Prix, j’avais l’impression de retrouver Loris Capirossi en 2003 ! C’était saisissant, et c’est, je pense, un moyen de rendre notre championnat encore plus noble.

Avec le recul, qu’avez-vous pensé du week-end rétro à Silverstone en 2024 ? Attendez-vous une deuxième manche similaire ? Dites-le-moi en commentaires !

 

Diggia en mode Valentino Rossi, quel régal. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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