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Marc MotoGP Marquez

Que dire. Au Mans, sur des terres absolument mythiques, Marc Marquez, octuple champion du monde dont six fois en MotoGP, a brillé de mille feux. Le dimanche encore plus que le samedi, d’ailleurs. Son Grand Prix était assurément l’un de ses plus beaux en carrière, et relance même la discussion concernant son futur. À 31 ans, il est à un moment décisif de sa vie, prêt à reprendre le stylo pour poursuivre l’écriture de sa légende. La première victoire avec Ducati n’est plus qu’une question de temps, quant au titre, il a toutes les raisons d’y penser.

 

Bluffant

 

Par où commencer. Marc Marquez a tellement été partout à la fois qu’il est difficile de trouver un angle qui le sublime assez. Les dépassements ? D’habitude assez brouillons et hâtés, ils étaient subtils, intelligents, empreints d’un courage grand comme ça. Son rythme de course ? Hallucinant. Sa remontée sur Bagnaia et Martin mériterait d’être étudiée en détail. Seul en piste, il était intouchable, et m’a rappelé le Marquez façon yo-yo, tellement plus facile que ses adversaires, que l’on voyait au tout début de sa carrière MotoGP.

Son charisme ? Loin de la célébration que j’ai jugée un peu excessive sur le podium à Jerez – ce n’est là que mon avis, il est resté dans une mesure qui convient mieux à sa grandeur, toujours selon moi d’ailleurs.

 

Marc MotoGP Marquez

« Vous me connaissez » déclarait-il à la descente de sa moto. Photo : Michelin Motorsport

 

Un élément m’impressionne beaucoup à son égard. J’ai suivi l’entièreté de sa carrière, de ses débuts, son premier titre en 125cc, puis, sa domination en Moto2, en passant par ses nombreux succès en MotoGP, son début de saison 2014 jamais vu à l’ère moderne, sa pole à Austin en 2015, l’un des moments les plus dingues qu’il m’ait été donné de voir. Aussi, ses temps faibles, déshonorants, trop orgueilleux. En bien comme en mal, et les deux en même temps.

Et il m’impressionne encore, après toutes ces années. Finalement, sa véritable victoire est peut-être celle-ci : d’être encore exceptionnel au sens premier du terme, de ne pas se faire éclipser par les nombreux jeunes loups bourrés de talents qui peuplent actuellement la grille. Le porte-étendard, qu’on le veuille ou non, qu’on l’aime ou pas : c’est Marc Marquez. Pas Acosta, pas Martin, pas Bagnaia, mais bien Marquez. Il incarne le MotoGP actuel plus qu’aucun autre.

 

La meilleure deuxième place de sa carrière

 

Revenons au verdict du bitume. Sa prestation, depuis la 13e place sur la grille, ne nécessite pas plus d’analyse. Son dépassement sur Bagnaia, oui. Je crois que de mémoire d’homme, je n’avais jamais vu un pilote venir d’aussi loin au Chemin aux Bœufs, et parvenir à passer sans dommages. D’ailleurs, la tentative de dépassement pénalisée d’Enea Bastianini sur Aleix Espargaro était moins couillue.

 

 

Sans enlever la moindre once de génie à Marc Marquez, il peut remercier un tant soit peu Pecco Bagnaia. L’Italien, l’un des meilleurs de tous les temps en duel, semble s’être fait avoir comme un bleu. Il n’a pas pris la peine de défendre l’intérieur alors qu’il s’agit d’un spot privilégié depuis des années. Ceci explique peut-être sa tristesse à l’arrivée ; il n’avait pas envie de célébrer et on ne peut pas lui jeter la pierre. Soit dit en passant, c’est rare de le voir comme ça.

Alors pourquoi Bagnaia, triple champion du monde que l’on sait capable d’agressivité depuis Jerez, s’est fait avoir de la sorte ? J’ai ma petite idée. Lui n’en a pas parlé en conférence de presse, mais je pense qu’il voulait parfaitement négocier le Chemin aux Bœufs pour tenter une attaque sur Martin dans le premier droite des S Bleus. Sans calculer, il voulait remporter la course et n’était pas concentré sur ses arrières. Mais quand l’arrière, c’est Marc Marquez, mieux vaut avoir des yeux dans le dos.

 

Marc MotoGP Marquez

La face du sport. Photo : Michelin Motorsport

 

Le championnat en ligne de mire

 

Demain, je reviendrai sur l’équation que doit résoudre Ducati en ce moment même. Mais en attendant, Pramac, usine ou Gresini, peu importe ; Marc Marquez est candidat au titre 2024. Quelles sont ses chances ? Selon moi, assez maigres encore et c’est uniquement mon avis. Mine de rien, je pense que Martin et Bagnaia sont un peu plus forts, et bénéficient d’une machine pas forcément meilleure, mais qui sera amenée à le devenir au fil de l’année. Même si les moyennes de points nécessaires pour être champion sont plus faibles depuis 2020, Marquez, en chassant la victoire à chaque sortie comme il l’a rappelé à la descente de sa moto, va encore tomber, c’est quasiment certain. C’est déjà arrivé au Portugal et aux États-Unis et mine de rien, il accuse déjà 34 points de retard sur Martin qui, lui aussi a lâché de gros points à Jerez.

Et puis, en termes de vitesse, Jorge est un ton au-dessus. Je le disais hier dans l’analyse qui lui était consacrée mais au Mans, d’après-moi, il a plus dominé que ce que l’écart à l’arrivée ne laissait paraître. Le temps que Marquez perce tous les secrets de sa Desmosedici – ce qui, aux dernières nouvelles, n’était pas encore le cas, alors Martin aura peut-être trop d’avance, sans oublier le taulier qu’est Pecco Bagnaia bien entendu. Je réitère donc mon pronostic réalisé avant le début de saison : Je pense que Marquez finira bien placé, en outsider, mais pas assez sage pour s’identifier en tant que net favori.

Qu’avez-vous pensé de son week-end au Mans ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Il est tout en haut, sans aucun doute. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo cde couverture : Michelin Motorsport

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