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Maximo Quiles

Parce qu’il n’y a pas que le MotoGP dans la vie, nous allons aujourd’hui nous concentrer sur la catégorie Moto3, en évoquant un pilote dont personne ne parle pour l’instant : Maximo Quiles. Oui, c’est vrai, on a entendu son patronyme après sa performance d’Austin, mais sans plus. Et pourtant, ce qu’il fait est déjà historique.

 

Premier Grand Prix, premiers exploits

 

Maximo Quiles est un rookie qui n’a pas pu participer aux deux premières manches, car il n’avait pas encore 17 ans. Aux États-Unis, il a donc débuté son aventure en mondial avec Aspar, soit l’une des trois meilleures équipes de la catégorie. Depuis plus de trente ans, l’ancienne gloire Jorge Martinez « Aspar » réussit à former des pilotes de génie en petites cylindrées. Six mois seulement après avoir perdu David Alonso, Aspar reçoit Maximo Quiles, le protégé de Marc Marquez. Et, sans surprise, il est prodigieux.

 

Maximo Quiles

Casque Red Bull comme à l’ancienne, ça me plaît. Photo : Aspar

 

L’Espagnol, qui n’avait jamais couru ici auparavant, était déjà deuxième à l’issue de sa première séance de qualifications. Puis, en course, il fut magistral, terminant son premier Grand Prix à la cinquième place. Et c’est étrange, mais cela ne me choque pas plus que ça. Je vais tenter d’expliquer pourquoi. Ne vous y trompez pas : ce sont là d’excellents résultats, que n’a pas réussi à obtenir David Alonso, entre autres. Mais j’ai comme un sentiment de déjà vu, comme la sensation que c’est devenu commun.

 

La banalisation de l’exploit

 

Depuis le rehaussement de l’âge minimum pour participer au Championnat du monde (18 ans de manière générale et 17 ans dans certains cas), il y a comme une accumulation de talents dans les sous-catégories. La MotoGP Red Bull Rookies Cup et le FIM JuniorGP World Championship, les deux antichambres des Grands Prix, sont pleins de talents exceptionnels, mais tous n’arrivent pas à le traduire au plus haut niveau.

 

 

Selon moi, cette mesure infondée ne fait que rendre plus difficile l’accession au mondial, sans pour autant garantir la sécurité des pilotes – je maintiens, après toutes ces années, qu’un pilote plus vieux n’est pas nécessairement plus mature. Il naît ainsi des spécialistes du Moto3, qui sont excellents dans ces catégories, mais qui peinent beaucoup lorsqu’ils passent en Moto2, puis en MotoGP.

Aujourd’hui, c’est Maximo Quiles. Hier, c’était Alvaro Carpe, sur le podium pour sa première course en tant que pilote titulaire. Avant-hier, c’était Angel Piqueras, vainqueur de la Rookies Cup et du JuniorGP en 2023. Encore avant, José Antonio Rueda, Alonso, Acosta… vous l’aurez compris ; chaque année, un nouveau génie apparaît. Forcément, il y aura des déçus.

 

Une chance de viser le titre

 

C’est pourquoi j’essaie d’être méfiant vis-à-vis de ces « super rookies », qui, en fait, ont déjà beaucoup d’expérience sur les Moto3. Lorsqu’ils passent en Moto2, en revanche, c’est parfois plus difficile. Regardez David Alonso, hors des points lors des deux premières courses, et 14e à Austin. Certes, il débute, mais je ne m’attendais certainement pas à ce qu’il soit aussi loin du compte. Et ce n’est pas le premier à qui cela arrive, soyez-en sûrs.

 

Maximo Quiles

Deuxième en qualifs’… et ça aurait pu faire la pole ! David Munoz l’a réalisé dans les derniers instants, volant ainsi la vedette à Maximo. Photo : Aspar

 

Je ne veux pas, par le biais de cet article, minimiser la performance de Maximo Quiles, qui s’est frotté à des pilotes plus expérimentés que lui, factuellement. D’ailleurs, je pense qu’il a une chance de jouer le titre cette saison et je vais tenter de vous convaincre.

José Antonio Rueda a l’air facile en 2025, mais il a montré, par le passé, qu’il pouvait totalement rater des week-ends entiers. Quiles a manqué deux courses, mais il est déjà 13e du classement à l’issue de sa première. La concurrence est beaucoup plus hétérogène que l’année dernière, car Alonso, Holgado, Ortola et Veijer, les quatre protagonistes de 2024, sont partis en Moto2, ce qui est rare. Cela laisse la catégorie Moto3 sans réel leader, même s’il est vrai que Rueda incarne parfaitement ce rôle jusqu’à maintenant. Plus c’est serré, plus il est aisé de reprendre des points – Pedro Acosta s’est fait reprendre 90 unités par Dennis Foggia en 2021.

Si les victoires sont partagées entre cinq ou six personnes au cours de l’année et que Quiles confirme son talent sur des pistes qu’il connaît, je pense réellement qu’il peut combler ce retard de deux courses face à Rueda et prendre le titre pour sa première saison en mondial. La tâche sera difficile, mais ces génies précoces qui pullulent nous font mentir chaque année. Depuis Pedro Acosta, ils multiplient les exploits statistiques, gagnent quatorze courses par an, font des premières lignes et des podiums pour leurs premiers Grands Prix. Ils sont de plus en plus prêts, et je ne vois pas pourquoi Quiles ne suivrait pas le chemin des pilotes susnommés, au moins en catégorie Moto3.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur la question. Dites-le-moi en commentaires !

 

Ce n°28 ne me paraît pas très esthétique, mais ce n’est qu’un avis personnel. Les numéros marquants me manquent, ceux aux typographies originales. Photo : Aspar

 

Photo de couverture : Aspar Team

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