S’il ne réalise pas le début de saison rêvé,
Maverick Viñales fait souvent partie du bon groupe et reste à
coup sûr l’un des meilleurs pilotes de sa génération. Au moins,
c’est ce que les statistiques laissent entendre car elles sont
simplement incroyables par rapport à l’image que nous avons du
bonhomme. Dans cet article, nous allons revenir sur sa carrière en
quelque chiffres afin d’évoquer sa place dans l’histoire du MotoGP
moderne.
Nous sommes tous plus ou moins d’accord ;
son passage chez Yamaha était un échec au vu des attentes placées
en lui. Lorsque l’on pense à Maverick Viñales, on
imagine un pilote irrégulier, souvent englué dans le peloton en
début de course. Globalement, quelqu’un qui n’évoluait pas à la
hauteur de l’espoir que sa carrière en petites catégories
promettait. Sur ce point, il n’y a que peu de débat.
D’ailleurs, nous avons tous en tête cette saison 2018 où il
termina derrière son coéquipier Valentino Rossi au classement
général.
Ainsi, il est difficile d’appréhender la constance de Maverick
Viñales alors que nous vous l’assurons ; elle est
impressionnante. Même si elle prend fin demain, sa carrière
est particulièrement fournie.
Chiffres à l’appui. Première statistique qui nous a bluffé. Lors du
Grand Prix de France 2023, Maverick Viñales s’est accroché avec
Pecco Bagnaia en début de course, résultant en une double-chute.
D’ailleurs, autre fait ironique, les deux sont déjà rentrés en
collision dans ce même virage en 2019, alors que Bagnaia n’était
qu’un rookie ! L’ironie du sort. À Jerez, sa
chaîne cassée dans le dernier tour l’empêcha de marquer le moindre
point le dimanche.
C’est la première fois, dans toute sa carrière, que
« Top Gun » abandonne lors de deux manches consécutives
(!) Pour rappel, l’Espagnol prit part à
212 courses dans sa carrière, un chiffre énorme.
Globalement, il n’a que très peu chuté ; on ne compte que 23
résultats blancs alors qu’il a débuté son aventure chez les pros en
125cc lors du Grand Prix du Qatar 2011 ! Cela fait
déjà 12 ans qu’on le voit rouler, cela ne nous rajeunit
pas.
Les plus vifs d’entre vous auront compris que cela représente moins
de deux chutes par an. Un très bon ratio pour un pilote aussi
incisif, mais là encore, les chiffres ne disent pas tout.
Accrochez vous. Ses cinq derniers abandons ne sont
jamais totalement de son fait : outre l’accrochage du Mans et
son bris de chaîne, il dut rentrer au box à Valence l’an passé pour
problème mécanique, n’avait pas réussi à faire fonctionner son
ride height device au Sachsenring – toujours en 2022, et
avait subi une grave défaillance des freins à Spielberg en
2020 ; rappelez-vous de cet accident incroyable où il
jeta la YZR-M1 dans les air fences.
C’est tout de même remarquable. Cela signifie que
son dernier abandon causé par une erreur de pilotage remonte au
Grand Prix d’Australie 2019, où, en bataille avec Marc Márquez, il
avait commis une faute dans la descente de Lukey Heights.
Mais ce n’est pas fini. Depuis son arrivée en 2011, il est toujours
aux avant-postes. C’est difficile à concevoir, et tenez-vous bien :
seuls neuf pilotes, dans l’histoire, ont marqué plus de points que
Maverick Viñales dans leurs carrières, toutes catégories confondues
(2394) ! Cette année, même sans les
Sprints, il devrait aller chercher Casey Stoner (2411) qui compte
12 saisons complètes lui aussi.
S’il parvient à remporter une course avec Aprilia, il deviendrait
le premier pilote MotoGP à
triompher sur trois machines différentes. Pensez-vous qu’il peut le
faire, et surtout, avant
Jack Miller ? Dites-le nous en commentaires
!
Photo de couverture : Michelin Motorsport