pub

Maverick Viñales

Depuis plusieurs années maintenant, la carrière de Maverick Viñales a un petit goût de gâchis, d’inachevé. Nos papilles ont commencé à percevoir cette saveur dès son éviction de l’équipe d’usine Yamaha à l’été 2020, et son passage chez Aprilia ne fait que l’amplifier. Alors, oui, « Top Gun » est capable d’être rapide, mais avons seulement vu son vrai potentiel à l’œuvre depuis son arrivée en MotoGP ? Plus précisément, cette saison 2023 ne souligne-t-elle pas ses limites ? Analyse.

 

Circonstances atténuantes

 

C’est aussi l’occasion de revenir sur un début de saison particulièrement difficile pour Aprilia. Exactement comme nous le prédisions, la firme poursuit sa dynamique de mauvais résultats engrangés à la fin de l’année 2022, et ne s’améliore guère, pour ne pas dire, pas du tout.

La RS-GP 2023, d’abord, est très avancée aérodynamiquement mais n’est pourtant pas plus efficace que sa prédécesseuse. Les pilotes arrivent à bien figurer, mais KTM est définitivement passé devant durant l’intersaison.

 

Aleix cachait un peu la forêt l’an passé. En 2023, et pour la première fois, il paraît un peu en dedans, rattrapé par le temps. La simple évocation de la retraite en dit long : en parler, c’est déjà y être. Photo : Michelin Motorsport

 

Le manque de fiabilité est toujours aussi important, ce qui coûta à Maverick lors du Grand Prix d’Allemagne, mais aussi en Espagne, à Jerez, où il cassa sa chaîne dans le dernier tour. Puis, il y a ces bourdes, comme en qualifications au Mans, où la moto n’était pas prête, sans même parler de l’accrochage avec Pecco Bagnaia durant la course mancelle. Oui, l’Espagnol bénéficie de circonstances atténuantes, et sa place au classement (12e derrière Franco Morbidelli à l’heure où ces lignes sont écrites) ne reflète certainement pas son réel niveau. Mais tout de même.

 

Maverick Viñales sur le déclin ?

 

Plusieurs éléments nous poussent à croire qu’il y a des raisons de s’inquiéter concernant Maverick Viñales, et nous allons les exposer en plusieurs points distincts.

  • Maverick Viñales est l’un des pilotes de la grille qui chute le moins. Pourtant, à Assen, il a perdu le contrôle de son Aprilia. Il s’agissait de sa première gamelle uniquement liée à une erreur de sa part depuis le Grand Prix d’Australie 2019, alors en bataille avec Marc Márquez. Couplé à l’accrochage avec Bagnaia en Sarthe, où il est responsable à hauteur de 50 %, cela fait beaucoup en seulement huit courses. Oui, cela montre aussi qu’il est agressif, et pourrait être une bonne chose mais malheureusement, ça ne passe pas.
  • Deuxième point qui suit le premier, l’exercice des Sprints ne lui réussit pas tant que cela, et même, moins qu’à Aleix Espargaró, que l’on pensait peu enclin à performer le samedi après-midi. Dans la même veine, Aleix est significativement au dessus de Maverick (77 points contre 56, meilleure régularité dans la performance, avec un podium partout) alors qu’il est plus vieux, sans aucun doute plus proche de la retraite qu’il planifie pour fin 2024. C’est inquiétant, car « Top Gun » n’a que 28 ans, ce qui reste relativement jeune en MotoGP. Rappelons qu’il est le seul à avoir battu Aleix Espargaró sur une saison complète lors de l’exercice 2016, chez Suzuki, ce qui prouve qu’il doit et peut absolument se rapprocher de son coéquipier au général.
  • De toute évidence, Maverick ne progresse plus depuis longtemps. Sa carrière est un peu étrange, car il a tout de suite été très bon, puis n’a fait que décevoir car nous avions comme référence ce début de saison 2017. Comme nous le prévoyions, il n’y avait aucune raison qu’il soit plus fort sur l’Aprilia que sur la Yamaha, même pour sa deuxième année chez les Italiens.
  • Avant Le Mans, il n’avait jamais abandonné deux Grands Prix consécutivement en carrière, fait qu’il vient de réitérer lors des deux dernières courses. Même si ce n’est pas de sa faute à chaque fois, les éléments jouent contre lui, et quand le sort tourne ainsi, ça n’est jamais bon signe. Il peut toujours renverser la dynamique dès Silverstone, un circuit qui correspond bien à la RS-GP ainsi qu’à son style de pilotage, mais il faut absolument qu’il se montre plus proactif en course pour exister encore de nombreuses années en Grands Prix motos.

 

Maverick Viñales

Maverick n’a pas été à la hauteur de son talent en MotoGP. C’est la triste vérité. Photo : Michelin Motorsport

 

Il reste quelques motifs d’espoir, à commencer par cette fin de saison. Mais étrangement, nous ne voyons pas en Maverick Viñales ce « facteur X » qui relance une nouvelle dynamique quand l’environnement ne joue pas en sa faveur, ce qu’Aleix Espargaró est définitivement capable de faire. « Top Gun » a subi de plein fouet la descente aux enfers de Yamaha de 2017 à 2020, et n’a pas été celui sur qui on mise pour relancer la machine. Il n’incarne pas ce « pilier » contrairement à son coéquipier et compatriote ; en d’autres termes, nous ne le voyons pas faire un grand bon en avant fin 2023 même s’il peut toujours, grâce à son talent et sa vitesse naturelle, espérer un podium ou un gros coup d’éclat de temps à autres.

En tout cas, c’est notre petit pronostic, espérons pour lui qu’il nous fasse mentir. Qu’en pensez-vous ? Dites-le nous en commentaires !

 

L’équipe Aprilia reste celle d’Aleix avant tout, qu’on le veuille ou non. Il incarne définitivement cette épopée en mondial. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

Tous les articles sur les Pilotes : Maverick Vinales

Tous les articles sur les Teams : Aprilia Racing MotoGP