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Ducati Marquez

Marc Marquez n’est pas prêt de rendre sa cape de magicien ; au Sachsenring, il vient peut-être de donner raison à Ducati. Son week-end en Allemagne était entier, complet, estampillé Marquez. À travers la longue histoire du championnat du monde motocycliste, lui seul est capable de faire vivre cet éventail d’émotions à l’échelle d’un Grand Prix.

 

Du grand Marquez

 

Par où commencer. De ses deux chutes vendredi à son podium le dimanche, on a tout eu. Le Marquez inquiet, conquérant, mais propre, aussi. Un scénariste n’aurait pas pu écrire trois journées qui reflétaient à ce point sa grandeur. Pour moi, c’est l’un de ses meilleurs Grand Prix en carrière, tout simplement.

Premièrement, car il a disputé les trois séances qui comptent le plus en étant blessé. Sa chute monstrueuse de vendredi après-midi lui laissa de sévères contusions aux côtes ainsi qu’un index cassé. Une fois de plus, il s’est retrouvé en Q1 – un point sur lequel nous reviendrons, et incapable de passer en Q2. Peut-être à cause de Stefan Bradl, arrêté sur la trajectoire au moment où arrivait l’octuple champion du monde.

 

Ducati Marquez

Deux bros sur le podium, une première depuis les frères Aoki en 1997. Photo : Michelin Motorsport

 

Lors du Sprint, il effectua une remontée tout à fait honorable depuis la 13e position jusqu’à la sixième, mais il nous a habitué à ce genre d’exploits depuis le début de cette saison. Et enfin, le dimanche, le parachèvement d’une œuvre d’art, avec une deuxième place acquise dans les derniers instants, juste devant son frère. Magnifique.

J’ai été surpris par sa propreté, aidée par son amour pour le Sachsenring et l’évidente facilité avec laquelle il évolue sur ses pentes. Il n’a pas forcé un dépassement, n’a jamais pris chaud malgré deux gros contacts. L’un avec Brad Binder à l’extinction des feux, et l’autre, bien plus dangereux, avec Franco Morbidelli. Je pense d’ailleurs que l’Italien était en tort sur ce coup.

C’était du grand Marc Marquez. On ne peut que le féliciter, et même si ce n’est « qu’une » deuxième place, je pense qu’elle est plus belle que nombre de ses victoires. Une fois de plus s’il en fallait une, il ridiculise l’adage selon lequel « l’histoire ne se souvient que des vainqueurs ».

 

 

Un problème de taille

 

Dressons un rapide bilan de son début de saison, étant donné que nous sommes – presque – à la moitié de cet exercice 2024. Il n’a pas été décrocher une 12e victoire au Sachsenring, effectivement, et ceci pourrait être dû à cette fameuse Q1. Je m’attendais à tout sauf à ça, mais les qualifications sont un problème pour Marc Marquez, alors qu’il est le meilleur de l’histoire dans ce domaine.

Pour rappel, il avait réussi à réaliser une pole l’année dernière au guidon d’une Honda RC213V qu’il connaissait bien, certes, mais dont les performances n’avaient rien de comparables avec les Ducati et autres KTM. En signant avec Gresini, je m’attendais à ce que le samedi soit son jour, que sa vitesse naturelle allait enfin pouvoir s’exprimer librement après quatre ans de galères. Rien n’y fait.

Certes, la GP23 est plus éloignée de la GP24 que la GP22 ne l’était de la GP23, mais il ne peut pas se permettre ces éliminations successives en Q1 qui le condamnent à l’exploit lors des deux courses. Par conséquent, il doit prendre plus de risques, et ne peut pas rêver de rattraper Pecco Bagnaia dans sa forme actuelle de cette manière. Rappelons que Marquez termine deuxième à quatre secondes, c’est énorme. C’est le seul point qui lui fait réellement défaut, mais cela reste une bonne première moitié de saison.

 

Ducati Marquez

Marc Marquez au Sachsenring, c’est toujours spécial. Photo : Michelin Motorsport

 

Elle n’est pas surprenante ni exceptionnelle, car je pense que n’importe quel spectateur averti pouvait anticiper ses exploits maintenant qu’il est doté d’une très bonne machine. Je l’attendais un peu plus rapide, explosif, comme au Sachsenring finalement, mais aussi, plus souvent par terre et moins solide, moins régulier dans la performance. Tout s’est lissé et mes prévisions de pré-saison s’avèrent exactes jusqu’à maintenant.

 

Ducati a misé sur le bon cheval

 

Je sais que la culture de l’instant est à proscrire. Je sais qu’il ne faut pas se baser que sur les performances récentes pour juger d’un pilote, et que Jorge Martin méritait parfaitement ce guidon officiel Ducati. Oui, tout le monde est au courant. Mais laissez-moi vous poser la question : Pensez-vous que le « Martinator » est capable de réaliser ce qu’a fait Marc Marquez ce dimanche, sur n’importe quel circuit ? Sans même parler de la blessure ni du matériel qui n’est pas le même. Je ne pense pas, et c’est pourquoi j’affirmais, il y a peu, qu’aucune équipe ne peut se tromper en signant Marc Marquez, qu’il ne représente en rien un mauvais choix.

Jorge Martin est très fort, et passe à rien d’un week-end parfait. Mais il n’est pas Marc Marquez. De mon point de vue, il n’a pas encore sa capacité à se surpasser, à défier ses propres limites. Alors que je ne cesserai de combattre les conclusions hâtives, je pense, paradoxalement, que le Grand Prix d’Allemagne légitime la décision de Ducati. Marquez a montré, à lui seul, qu’il fallait miser sur lui. C’est ce profil qui fait la réputation d’une équipe, ce type de personnage qui contribue à l’impression laissée par un team dans l’histoire – et cela se ressentira nécessairement sur le plan commercial, ça va de pair et c’est normal pour Ducati de penser à cela.

Qu’avez-vous pensé de Marc Marquez au Sachsenring ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Quel pilote. Photo : Marc Marquez

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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