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Marc Marquez MotoGP

Lors du Grand Prix d’Indonésie MotoGP, Marc Marquez et Enea Bastianini durent abandonner. Pour différentes raisons, certes, mais le résultat est le même : un zéro pointé qui les relèguent à 70 points du leader Jorge Martin. Avec cinq courses à disputer, tout espoir de titre s’est envolé, vous l’aurez bien compris. En revanche, seulement trois points les séparent. Qui finira troisième de ce championnat ? Une analyse s’impose.

 

Un enjeu important

 

On connaît tous l’adage suivant : « le deuxième n’est que le premier des perdants ». Même s’il est tout à fait vrai et trop souvent oublié de nos jours, la troisième place de ce championnat revêt d’une importance particulière.

D’un côté, si Marquez finit troisième, alors il aura réussi à battre le pilote dont il héritera de la place la saison prochaine. À l’annonce de la signature, beaucoup semblaient remettre en question la légitimité de l’Espagnol, qui, peut-être, méritait moins ce guidon que Jorge Martin. Mais s’il vient à bout de l’autre pilote d’usine, que pourrait-on lui dire, en plus de ses deux victoires – au moins ? Cela lui permettrait d’entamer 2025 avec une plus grande confiance encore.

 

Marc Marquez MotoGP

Pour l’instant, Bastianini est devant de trois unités. Photo : Michelin Motorsport

 

D’un autre, Bastianini tiendrait sa revanche sur Ducati. La firme de Borgo Panigale a préféré Marquez à lui. Pour un compétiteur de sa trempe, ça ne doit pas passer. En plus de battre l’un des meilleurs pilotes de tous les temps, il prouverait à son employeur actuel qu’ils ont peut-être fait un mauvais choix.

Et puis, globalement, l’écart entre la troisième et la quatrième place sur une saison MotoGP est assez énorme. On se rappelle souvent des troisièmes, car ils arrivent parfois juste derrière deux monstres qui se faisaient face : Dani Pedrosa ou Marco Bezzecchi en sont la preuve. Dès lors, je vais essayer de déterminer qui finira troisième de cette saison à l’aide de points argumentés. Je vais lister, de manière subjective et succincte, les points forts et faibles des deux protagonistes. Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

La fin du calendrier, un paramètre important

 

Il reste cinq courses à disputer sur cinq circuits différents. Qui a l’avantage sur ces tracés ? Pour moi, Marc Marquez. Ça sera sans doute serré en Malaisie, où « Bestia » avait gagné l’année dernière. Mais à Phillip Island, en Thaïlande, à Motegi ainsi qu’à Valence, Marc Marquez a déjà prouvé qu’il était à l’aise. Pour rappel, il avait terminé troisième du Grand Prix du Japon 2023 avec la Honda RC213V. De plus, si les conditions se gâtent comme c’est parfois le cas, je pense que Marquez s’adaptera mieux.

 

La GP24, un avantage de taille

 

Marc Marquez MotoGP

De toute évidence, Marc Marquez ne se bat pas avec le même matériel. Photo : Michelin Motorsport

 

Bastianini n’a peut-être pas les circuits pour lui, mais la moto, oui. Sa Desmosedici GP24 est aujourd’hui bien supérieure à la GP23 de Marc Marquez. Elle s’adapte mieux, est plus rapide dans les virages, et ne souffre pas d’un problème récurrent qui touchent tous les pilotes de l’ancienne génération : l’arrière qui chasse l’avant. Cela pourrait parfaitement compenser l’appréciation des circuits citée plus haut. Ainsi, Bastianini a de meilleurs rythmes, et souvent, ces derniers temps, Marc Marquez ne peut pas le suivre. C’était le cas à Misano 2 mais aussi à Mandalika, par exemple. La différence est nette.

 

Le génie d’un homme

 

Le critère le moins explicable de cette sélection, assurément. Si Enea Bastianini est l’un des hommes du moment, son génie au guidon n’est pas comparable à celui de Marc Marquez, l’un des meilleurs de l’histoire. C’est subtil, difficile à décrire, mais l’octuple champion du monde est capable de créer des moments de gloire, parfois à partir de rien comme lors du premier Grand Prix à Misano. En deux tours, il peut changer la physionomie d’une course et la faire tourner à son avantage. « Bestia », un tueur froid qui n’a jamais besoin de mener longtemps, dépend plus des choix de ses adversaires en bataille.

 

L’un joue plus que l’autre

 

Les deux pilotent avec beaucoup d’engagement. Mais Bastianini, en partance pour KTM Tech3 l’année prochaine, a tout intérêt à prouver qu’il était capable de battre Marc Marquez, qui incarne une sorte de référence pour les meilleurs. Il sait que la machine autrichienne est moins bonne, qu’il n’aura plus autant d’occasions de s’imposer. C’est assez rare pour être noté, mais Marquez, lui, n’a pas besoin de forcer comme ça. Il doit préparer 2025 en roulant plus intelligemment comme il l’a déclaré après Mandalika. Sur le plan de la prise de risque, Bastianini a moins à perdre selon moi.

 

Finalement, pourquoi Enea Bastianini ne prendrait-il pas tous les risques ? Photo : Michelin Motorsport

 

One trick pony

 

« Bestia » tend à appliquer le même plan, en boucle, et cela aura ses limites. Chaque fois, il commence timidement, puis remonte. Mais souvent, c’est trop tard. Je pense qu’il devra trouver quelque chose en plus, car l’expression la plus poussée de sa « philosophie » (est-ce seulement un choix?) n’a pas fonctionné à Mandalika, lorsqu’il a chuté en revenant comme une balle sur Pedro Acosta. Marquez, pour gagner, a un arsenal beaucoup plus complet. Il est moins bon en un-contre-un que Bastianini, d’accord, mais peut très bien partir devant, se battre, ralentir, gérer… son expérience lui donne un point supplémentaire.

 

Les chutes en arbitre ?

 

Et si les erreurs arbitraient leur fin de saison ? Je n’y crois pas trop, mais avantage Bastianini si c’est le cas. Cette saison, hormis sa chute en Indonésie, il a été très propre, très régulier. Marquez a fait des progrès et paraît plus sûr ces derniers temps, d’accord, mais l’histoire montre qu’il peut facilement s’accrocher lors d’un combat (Portimao), ou simplement en voulant trop en faire (Austin).

 

 

Conclusion

 

Vous l’aurez compris, les deux ont des armes solides. Maintenant, c’est l’heure de sortir la boule de cristal. Même si les points que j’ai cité ci-dessus (ainsi que ceux que j’ai volontairement omis pour faire court) font pencher la balance côté Bastianini, je mettrais quand même ma pièce sur Marc Marquez. Pourquoi ? Selon moi, car les circuits qui se profilent vont créer des moments durant lesquels il est capable de s’illustrer. Ce ne sont pas des tracés comme les autres. Le Japon, notamment, avec ses gros freinages, la Thaïlande et ses bagarres, ou encore l’Australie, son froid glacial, ses courses serrées. J’ai l’intime conviction que c’est le génie qui va faire la différence. Comme vous le savez, Marquez est doté d’un instinct bien supérieur au reste de la grille, ce qui lui permettra de prendre cette troisième place au championnat. Nous verrons si mon pronostic se confirme d’ici là !

Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez ! Alors, dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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