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Ducati Marc Marquez

Avec un peu de retard, Parlons MotoGP se penche aujourd’hui sur la signature qui a fait trembler la planète moto. L’année prochaine, Marc Marquez rejoindra Pecco Bagnaia au sein de l’équipe officielle Ducati. Trois semaines après cette annonce parfois qualifiée comme « le transfert du siècle » par certains observateurs, il est temps de se pencher dessus. Cela se fera en deux parties : aujourd’hui, nous allons étudier la situation du point de vue de Marquez. Demain, nous nous pencherons sur le choix de Ducati.

 

Pari gagnant

 

Marc Marquez se savait légitime. En plein milieu du Grand Prix d’Italie, il annonça clairement la couleur. Il voulait être pilote d’usine et rien d’autre, chez Ducati, ou ailleurs. Et finalement, son souhait s’exauça.

La manière est un peu discutable, mais c’est le jeu. J’ai vu beaucoup de critiques à son égard pour avoir publiquement mis la pression à son employeur, qu’il vient tout juste de rejoindre, et avec lequel il n’a encore rien gagné. Ça tranche avec l’approche de Jorge Martin qui a été patient jusqu’ici, et qui était le plus légitime pour rejoindre les rouges. Mais on ne peut pas lui jeter la pierre. Je pense qu’aucun pilote ne désire plus retrouver les hautes sphères du MotoGP que Marc Marquez, sa détermination est sans faille. C’est l’une de ses qualités, et aussi pourquoi il est revenu après ses blessures successives de 2020 à début 2023.

 

Ducati Marc Marquez

Une annonce choc. Photo : MotoGP

 

Ses huit titres mondiaux lui donnent plus de poids, à mon sens, que son début de saison. Avec Marquez, on juge plus le potentiel que les résultats, et c’est tout à fait normal pour un pilote de son calibre. En ce moment, il est largement meilleur que ses collègues sur les GP23, mais significativement en-dessous de Pecco Bagnaia, par exemple. Les écarts au championnat traduisent cette différence qu’il est impossible de nier. Dans les faits, le constat est similaire. Il n’a encore jamais battu Jorge Martin sur la piste lors d’un Grand Prix en 2024, mais sa rapide adaptation couplée à son talent hors-norme lui permettent de postuler plus ou moins n’importe où. Le fait qu’il réclame ce transfert ne me paraît en rien déplacé, ou prétentieux. C’est de Marc Marquez dont il s’agit, l’un des meilleurs de tous les temps.

 

Une perspective alléchante

 

Même s’il est impossible de savoir avec certitude les propos tenus lors des discussions privées, nous sommes sûrs d’une chose. Cette signature s’est faite à la hâte, et Ducati avait aussi Jorge Martin dans le viseur. Marquez n’était peut-être pas le premier choix, de fait, mais n’en reste pas moins une addition exceptionnelle comme nous le verrons en détail demain.

Maintenant, comment tout cela se traduira sur la piste ? Selon moi, et si sa santé le permet d’ici là, il sera candidat au titre. Avec un modèle daté de 2023, il a été capable de chatouiller Pecco Bagnaia à Jerez, de rivaliser avec lui au Mans également. Marc s’est parfaitement adapté à la Desmosedici ; malgré l’âge qu’il aura (32 ans), il comptera, à coup sûr, parmi les favoris.

 

 

En revanche, je ne le vois pas changer l’équipe. Sauf surprise, il n’aura pas d’impact sur les décision techniques de Ducati, car il a bien plus besoin de la firme que l’inverse. Dall’Igna et les autres savent gagner sans lui. Ce n’est peut-être pas plus mal, car sa domination chez Honda avait conduit les japonais à ne plus se focaliser sur le développement de nouvelles dynamiques ; la RC213V n’a fait que régresser de 2018 à 2024 malgré les succès de Marquez. C’est pour cela que je ne m’y attendais pas le moins du monde, comme beaucoup d’acteurs – peut-être lui le premier –, à ma décharge.

Il m’était difficile d’appréhender la valeur ajoutée de Marquez en tant que pilote d’usine, comprenez, pour insuffler des nouveaux axes de progression, de développement. Je voyais vraiment Ducati garder Pramac Racing au top avec l’argument Marc Marquez, et ainsi, conserver un quatuor extrêmement fort tout en répondant aux attentes des uns et des autres. Il aurait été bon quoi qu’il arrive avec la meilleure machine du plateau. Mais il a été plus ambitieux encore, il a réussi à négocier une meilleure position. On ne peut que le féliciter, tous les voyants sont au vert.

 

Ducati Marc Marquez

Qui n’a pas envie de voir ça ? Photo : Michelin Motorsport

 

Pecco Bagnaia en danger ?

 

Les réactions n’ont pas tardé à fuser concernant Pecco Bagnaia, son futur coéquipier. Plus tôt, en plein Grand Prix d’Italie, le champion du monde en titre a avoué qu’il préférerait conserver Enea Bastianini à ses côtés. Cela constituait une erreur candide, il ne fallait pas dire ça. Déjà, car il savait pertinemment que « Bestia » n’avait aucune chance de conserver ce guidon. Et aussi, car cela donne du grain à moudre à ses adversaires, qui peuvent considérer ça comme de la peur. Il a voulu être trop honnête, et croyez-moi, ça me peine de lui reprocher car j’ai horreur des lieux communs récités par les pilotes. Il aurait pu se cantonner à son « peu importe qui sera dans le box, je devrai le battre » par lequel il a achevé son élucubration. Mais bon, peu importe, les éléments de langage ne font pas gagner des courses.

Tout le monde s’accorde à dire qu’il lui sera difficile de rester dans la lumière face à Marc Marquez. Du point de vue psychologique, c’est la vérité. Le poids de Marquez n’est pas facile à supporter, d’autant que son aura lui permet de s’arroger certains privilèges. Je ne pense pas qu’il fera la loi, mais dans mon esprit, il est loin du team player qui fait passer l’équipe avant lui. Bagnaia est d’un naturel réservé, ce qui n’aide pas son cas quant aux différents messages et signaux envoyés ici et là.

Mais sur la piste, j’imagine Pecco plus fort. Selon moi, la dernière fois que Marquez a eu affaire à un pilote de cette trempe remonte à début 2016 avec Jorge Lorenzo. Marc sera là, sans aucun doute, et cela nous laisse présager une belle bataille pour le titre que j’imagine très équilibrée. Néanmoins, c’est encore loin ; j’aurai l’occasion de vous reparler de tout ça si d’autres éléments s’ajoutent à cette théorie.

 

Adopera-t-il une approche plus conservatrice pour aller chercher un titre mondial ? Photo : Michelin Motorsport

 

Conclusion

 

C’est le meilleur coup possible pour Marc Marquez, il a parfaitement joué avec la situation. Très conscient de son environnement, il n’a pas hésité à faire parler son nom pour s’immiscer dans ces importantes conversations. L’Espagnol est le grand gagnant de cette période des transferts qui ne fait que débuter.

Qu’en avez-vous pensé ? Y avait-il une meilleure place pour lui ? Dites-le nous en commentaires ! La deuxième partie est sortie ! Cliquez ici sans attendre pour la retrouver !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

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