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Marquez MotoGP

Au visionnage du dernier Grand Prix MotoGP, me vint une question essentielle : Marc Marquez a-t-il seulement cessé d’être le plus fort ? Oui, certains de ses choix étaient discutables lors de ses deux dernières saisons disputées avec Honda, mais ce début d’année 2025 montre qu’en réalité, Marc n’est jamais parti ; les blessures n’eurent jamais raison de son talent infini. Il est temps de tirer des enseignements de ce Grand Prix d’Argentine, que l’on pourrait surnommer « Grand Prix de Thaïlande, partie 2 ».

 

Seul au monde

 

Dans le parc fermé, à l’issue de la course, Marc Marquez fit une déclaration des plus révélatrices : « Cette fois, j’ai vraiment poussé ! ». Cette phrase innocente, qui rend encore plus indécent le week-end à Buriram, est sans doute aussi piquante que vraie. Cependant, je pense réellement qu’une fois de plus, il n’avait aucune concurrence, qu’il était largement supérieur à tous les autres pilotes.

 

Marquez MotoGP

Franchement, le Marquez de ce début de saison ferait un grand champion. Photo : Michelin Motorsport

 

Le samedi, une séance de qualifications parfaitement négociée fut récompensée de la pole position. Outre son temps stratosphérique (record de la piste, Bagnaia prend presque quatre dixièmes sur un tour), c’est la manière qui est saisissante. Dès son premier tour rapide, il s’est hissé en tête, en ratant pourtant la montée du difficile virage n°9. Il était facile ; Marc ne donnait pas l’impression d’attaquer à outrance, la plus grande différence avec ses qualifications en 2024.

Il n’y a pas grand-chose à dire sur le Sprint, négocié avec autant d’aisance. C’est vrai qu’Alex Marquez était proche, mais jamais en mesure de le dépasser. Et puis, je pense sincèrement que Marc en avait sous le pied si son frangin décidait de s’énerver.

J’ai eu exactement le même sentiment lors du Grand Prix, le gros morceau de ce week-end. Effectivement, Marc Marquez a déclaré qu’Alex l’avait réellement mis en difficulté. D’ailleurs, Marc a fait l’un des rattrapages dont il a le secret à la corde du virage n°11, mais celui-ci ne me paraissait pas trahir une attaque exacerbée. Selon moi, Marc Marquez gérait son effort et ses pneus, tout simplement. Cette virgule ressemblait plus à une petite erreur ponctuelle.

 

 

N’y voyez pas d’attaque personnelle envers Alex Marquez, mais je ne l’imagine pas si proche que ce cela, contrairement à ce que les autres analystes pensent. Avant la course, la paire Marquez s’était tuyautée sur la dégradation des pneus, planifiant pour l’occasion une sorte de stratégie commune, ou au moins, une entente stratégique. Marc, en économisant sa gomme, se mettait dans une bien meilleure situation pour les derniers tours.

Quand Marc a décidé de passer à l’attaque, Alex ne pouvait rien y faire. D’ailleurs, je pense que ça aurait pu être encore plus rapide et incisif si la cible n’était pas son propre frère. Après une première tentative infructueuse, il a soigné la trajectoire dans le virage n°3, puis le n°4, afin de bénéficier d’une aspiration optimale dans la grande ligne droite. Au freinage du n°5, Alex Marquez était piégé. Et moins d’un tour plus tard, Marc était déjà trois à quatre dixièmes devant, « facilement ». Pour rappel, l’écart à quelques mètres de la ligne était d’environ une seconde et demie.

 

Un écart déprimant

 

Marquez MotoGP

La meilleure fratrie de l’histoire des Grands Prix ? Photo : Michelin Motorsport

 

Marc était très poli, et n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à Alex, qui est, factuellement, le seul à « s’approcher » de lui en ce début de saison. L’octuple Champion du monde reste humble dans sa communication, mais sait, au fond de lui, que personne ne peut lui contester une victoire en ce moment. Lorsque vous voyiez Marc Marquez deuxième à trois ou quatre dixièmes, avec moins de dix tours à disputer, combien d’entre-vous pensiez qu’Alex allait gagner ? Tout le monde savait ce qui allait suivre, exactement comme en 2019 quand il jouait avec ses adversaires. Il faudrait lui poser la question, mais je pense qu’Alex Marquez en personne savait qu’il n’allait pas s’imposer, même si je ne doute pas de son engagement face à un autre pilote, quel que soit son patronyme.

Je voudrais attirer votre attention sur un autre point : seul un Marc Marquez en mission a empêché Alex Marquez de réaliser deux poles, remporter deux Sprints et deux Grands Prix. C’est à la fois gratifiant, mais ô combien frustrant ! Le pilote Gresini réalise sans aucun doute le meilleur début de saison de sa carrière au plus haut niveau, mais ne peut pas faire mieux que deuxième, quatre fois d’affilée. Car si l’on est honnête, l’écart entre Marc et Alex est important, mais pas plus que celui qui sépare Alex et le reste du plateau !

Morbidelli s’est un temps approché, mais joue encore dans une ligue inférieure. Que dire de Pecco Bagnaia, décevant et sans feeling, qui laisse tranquillement s’échapper son rival au championnat. Clairement, l’Italien est moins bon qu’attendu, indépendamment de Marc Marquez d’ailleurs. Quant aux autres, les Zarco, Di Giannantonio, Bezzecchi et Ogura… ils font de beaux débuts de saison, mais rien qui s’approche de Marc et Alex Marquez.

Pour le spectacle, j’espère que cela changera, car je ne me souviens pas d’avoir les deux mêmes pilotes aux deux premières places à l’occasion de six séances majeures (qualifs’, Sprint et Grand Prix), le tout dans le même ordre à chaque fois.

Pensez-vous qu’Alex Marquez est proche de battre Marc, ou bien, comme moi, que ce dernier a encore de la marge ? Dites-le-moi en commentaires !

 

Personne d’autre que Marc n’a pu s’approcher d’Alex Marquez. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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