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MotoGP Marc Marquez

C’est l’heure du bilan. Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque pilote à l’issue de la saison 2024, aujourd’hui, au tour de Marc Marquez. Une bonne partie de l’hiver durant, nous allons remonter le classement à l’envers, jusqu’à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C’est parti !

Hier, nous sommes revenus sur le cas d’Enea Bastianini ; cliquez ici pour retrouver l’article correspondant.

 

Le retour du roi

 

La saison 2024 de Marc Marquez me paraît assez facile à juger, pour une fois. Je pense qu’aucun de nous, toute mauvaise foi laissée au placard, ne pourrait dire qu’il s’agit d’un exercice raté. Marc fut très fort, brillant, même. Surprenant ? Sans doute pas. Commençons par là : comme je l’ai dit à plusieurs reprises, aucun pilote de m’a estomaqué l’année passée. Marc Marquez, qui est certainement celui qui m’a laissé la plus forte impression, ne m’a pas surpris pour autant. GP23 ou GP24, on savait qu’il allait figurer parmi les meilleurs peu importe sa machine, tant qu’elle portait l’emblème de la firme de Borgo Panigale. Il surnageait chez Honda, parvenant à inscrire des podiums et des poles sur une moto qui rentre rarement dans le top 10 aux mains des autres, et ce depuis 2021. Forcément, au sein d’une équipe MotoGP aussi bien huilée que Ducati Gresini, ça ne pouvait que fonctionner.

 

MotoGP Marc Marquez

Pour le coup, j’avais bien pronostiqué son année. Photo : Michelin Motorsport

 

Du point de vue des résultats, il a fait le job. Il conclut la saison avec trois victoires magistrales le dimanche, un succès en Sprint – peut-être moins que ce que j’en attendais sur le format court –, deux poles et sept autres podiums. Il s’agit, statistiquement au moins, de sa meilleure saison depuis 2019, mais celle qu’il réalisa avec Honda en 2021, également ponctuée de trois succès, me paraissait aussi grande en appréhendant le contexte.

Pour parler d’un tel pilote, je pense qu’on peut s’affranchir des chiffres, surtout quand ils sont aussi évocateurs. À jamais, cette campagne de Marquez sera celle du retour aux affaires ; affaires qu’il a trop longtemps laissées à des pilotes qui ne s’approchent pas de son talent intrinsèque. Une fois qu’il avait dompté cette Desmosedici GP23 substantiellement inférieure à la GP24 – au vu des résultats des autres pilotes sur le millésime n-1 –, il faisait partie des favoris, disputant la victoire sur tous les week-ends.

 

Une année de highlights

 

Là où je le trouve bon, et meilleur que tout les autres, c’est sur la création de moments forts. Marquez peut transformer un simple dépassement en un highlight ; une étincelle de génie peut naître à tout moment. Il est capable de signer des victoires construites, comme s’il ne jouait pas dans la même catégorie que les autres, ce qu’il a fait à Aragon. Mais, il peut aussi prendre la bonne décision au bon moment, avoir ce truc en plus, ce génie incomparable et (peut-être) inégalé dans l’histoire motocycliste. Ça s’est vu à Misano, en Australie, mais aussi au Mans, face à Bagnaia. Il est beaucoup tombé (24 réalisations, deuxième plus grand total sur la grille), mais finalement assez peu quand ça comptait le plus : une réminiscence de 2019. Cette saison rythmée par ses exploits ne sera pas oubliée de sitôt.

 

Le meilleur pilote du monde ?

 

Après sa victoire à Phillip Island, j’avais présenté Marc Marquez comme le meilleur pilote du monde, non sans m’attirer les foudres de ses détracteurs. Mais je maintiens : personnellement, je pense fermement qu’il est le meilleur actuellement, que cette année 2024 lui a redonné les armes mentales pour se battre, encore une fois, pour un titre mondial. Il s’était un peu perdu chez Honda – même s’il comptait encore parmi les plus forts –, à toujours vouloir forcer jusqu’à la chute. Cette année, en plus d’être diablement rapide, il fut régulier dans la performance, combatif jusqu’au bout des ongles, et réfléchi. Pour preuve, les Grands Prix de Thaïlande et de Malaisie, achevés respectivement en 11e et 12e place… après avoir chuté. Quand il fallait ne pas risquer trop gros, comme lors de la finale pour la troisième place si chère à son équipe, il sut se contenir et ramener les points nécessaires depuis la P2.

 

MotoGP Marc Marquez

Une année de plaisir, de retour… mais aussi de préparation. Photo : Michelin Motorsport

 

Certes, deux chutes consécutives sur la tournée outre-mer ont plombé son bilan statistique, sans compter une casse moteur en Indonésie. Mais d’Aragon à l’Australie, il avait marqué sensiblement le même total de points que Bagnaia et Martin ! Dès lors, pourquoi ne pas l’inclure dans la discussion du meilleur pilote actuel ?

 

Quelques défauts

 

Il y a bien quelques points noirs. Tout d’abord, même s’il s’est calmé, il n’a malheureusement pas omis ce trop plein d’agressivité qui le caractérise depuis longtemps. Encore une fois impliqué dans un grand nombre d’accrochages – Joan Mir peut en témoigner –, il n’a pas hésité à aller au contact avec les meilleurs, parfois de manière assez maladroite. Ne croyez pas que je balaye ceci d’un revers de main, ça joue réellement contre lui selon mes critères. Ensuite, cette facilité à tomber en Q2. Je pense, réellement, que c’est ce qui lui coûte une potentielle deuxième place au classement général. Il a trop longtemps galéré en qualifications. Je ne m’y attendais pas vraiment, car il est le meilleur de l’histoire dans cet exercice. Puis, pour finir, je n’aime toujours pas cette manie de prendre une roue pour faire un temps. Je veux bien que la GP24 soit la meilleure moto, mais je ne trouve pas cela digne pour un octuple champion du monde. Ce n’est qu’un avis.

 

Conclusion

 

Clairement, une saison de patron. Pas surprenante parce que ça reste Marc Marquez, et qu’il est l’un des plus grands pilotes de l’histoire, et aussi, qu’il y a toujours à redire avec son profil. Je n’ai pas évoqué sa signature chez Ducati, un fait pourtant marquant à l’échelle d’une carrière. Selon moi, ses efforts réfléchis et ce gain de maturité malgré un matériel qui lui permettait de tout tenter à chaque course sont justement récompensés. Il est le bon choix, car c’est Marquez, d’une part, et de l’autre, parce que c’est le grand Marquez.

Qu’avez-vous pensé de sa saison 2024 ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Comment ne pas être heureux pour lui ? Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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