Le début de la saison MotoGP 2024 approche à grands pas. Naturellement, c’est aussi le retour des petites cylindrées, et c’est ce dont il est question dans cet article. Tout le monde n’a pas le temps de se pencher sur le Moto2 et le Moto3, alors ce papier pourra vous aider à identifier les futurs talents qui, un jour peut-être, joncheront la grille de la plus prestigieuse des catégories. Un tour d’horizon s’impose. Aujourd’hui, nous nous penchons sur le Moto2, avant de revenir, demain, même heure, sur le Moto3 qui s’annonce plus compliqué à décrypter.
Le favori logique ?
Commençons fort avec celui qui s’est révélé sur la fin de saison Moto2 en 2023 ; Fermín Aldeguer. Il a performé chez Speed Up Racing, et il remet le couvert avec son équipe ! Une continuité qui pourrait bien lui offrir un titre de champion du monde. D’un côté, Speed Up/Boscoscuro est désormais au niveau de Kalex, et de l’autre, Aldeguer est un talent comme on en a rarement vu dans cette classe. Pour rappel, l’an passé, il est devenu le premier pilote à remporter quatre Grands Prix consécutifs depuis Toni Elias en 2010. Au delà des « simples » victoires, il s’imposait régulièrement avec plus de six secondes d’avance ! Clairement, il est à surveiller de près.
Le tour de magie Ajo
Plus qu’un pilote, c’est une équipe qu’il faut garder dans le viseur. Chaque année, Aki Ajo, responsable des engagements KTM en Moto3 et Moto2, parvient à trouver la formule miracle pour performer, peu importe les pilotes qui passent sous sa houlette. C’est saisissant, et d’ailleurs, dans une catégorie monotype comme le Moto2, il a réussi à remporter les trois derniers titres ! Avec Remy Gardner en 2021, puis, avec Augusto Fernandez en 2022, et finalement, avec Pedro Acosta l’an passé. Alors, forcément, quand on voit la toute nouvelle paire, il y a de quoi en attendre beaucoup. Le box sera partagé par le Turc Deniz Öncü, très fort en Moto3 – notamment en bataille rapprochée – quoi qu’handicapé par son gabarit ; un passage en Moto2 est de bon augure. De l’autre, Celestino Vietti, vainqueur du GP d’Autriche en catégorie intermédiaire lors de la saison 2023. Même s’il est passé du statut de favori à celui d’outsider, Vietti reste une valeur sûre que nous avons déjà mis en lumière dans cette série d’articles. Attention à ne pas sous-coter son esprit de champion.
En rangs serrés
Ce dernier point vise à citer quelques pilotes, et tirer quelques premières conclusions. Premièrement, je ne pense pas que les rookies feront grand bruit si l’on excepte Öncü et le contexte Ajo ; ni Ayumu Sasaki, ni Jaume Masia, et ni Diogo Moreira ne semblent prêts à se battre devant. Surtout qu’ils ne sont pas engagés dans des équipes de pointe.
Ensuite, les cas Aron Canet et Tony Arbolino. Ils sont très forts, c’est certain, et les deux sont parfaitement capables de s’imposer ; je n’en doute pas. Mais me vient une réflexion quelque peu pessimiste : n’ont-ils pas laissé passer leurs chances ? Quand l’on voit la progression des Manuel Gonzalez, des Marcos Ramirez, ou même, la forme générale des Alonso Lopez et autres Jake Dixon, il y a de quoi se poser des questions. N’ont-ils pas grillé leurs jokers, raté leurs fenêtres de tir quand il fallait faire sa place en 2023 ? Ce n’est qu’une piste, et bien sûr, je leur souhaite le meilleur. Mais force est de constater que l’un comme l’autre, dans des profils différents, connaissent des faiblesses qui pourraient leur coûter dans le cadre de la chasse au titre.
Le pronostic
Allez, il faut se mouiller. Qui sera champion du monde Moto2 2024 ? Je vous invite à me le dire en commentaires. De mon côté, et c’est risqué, j’imagine une bataille entre Fermín Aldeguer et Celestino Vietti, à l’avantage de ce dernier. Aldeguer sera plus rapide, c’est une certitude, mais il manque encore d’expérience, tandis que l’opportunité Ajo peut faire pencher la balance pour Celestino. De plus, Kalex ne reste pas les bras croisés et voit grandir la menace Boscoscuro tout comme nous. J’imagine une saison à la Augusto Fernandez 2022, d’autant plus que leurs dynamiques respectives se ressemblent à ce moment de leurs carrières.
Photo de couverture : Red Bull KTM Ajo