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MotoGP coéquipier

Alors que le cap de la mi-saison est franchi, il est temps de se pencher sur les duels au sein même des équipes. En MotoGP, comme dans d’autres sports mécaniques, on dit souvent que le coéquipier est le premier pilote qu’il faut battre, avant même de penser à bien se classer au général. Pour vous, j’ai calculé l’écart entre tous les coéquipiers et il y a quelques surprises. Vous êtes prêts ? C’est parti !

Pour ce faire, je vais présenter brièvement chaque duo, avec un petit commentaire à chaque fois, dans l’ordre décroissant des points qui les séparent.

 

1) Martin vs Morbidelli – 197 points

 

On s’attendait à voir un écart entre les deux larrons de Pramac Racing, bien sûr, mais personnellement, voir près de 200 unités m’a choqué. Oui, Morbidelli a raté la pré-saison et découvrait ainsi la Ducati Desmosedici GP24 sans préparation et c’est aussi vrai qu’il limite la casse ces derniers temps. Mais ce gouffre est juste immense, soulignant aussi le talent et l’exécution quasi-parfaite de Jorge Martin en 2024.

 

2) Acosta vs A. Fernandez – 109 points

 

Pour le coup, c’était évident, même attendu. Rarement avait-on vu un rookie générer autant d’engouement. Sur le début de saison, il nous a tous régalé. C’est un peu plus dur en ce moment, c’est vrai, mais cela reste beaucoup mieux que ce que propose Augusto Fernandez chez GasGas Tech3. Ce dernier est nulle part depuis la mi-saison 2023, et sauf surprise, ne sera pas titulaire en 2025.

 

MotoGP coéquipier

Jorge Martin ne laisse aucune chance à Franco Morbidelli. Photo : Michelin Motorsport

 

3) M. Marquez vs A. Marquez – 94 points

 

Peu importe le contexte, il est quasi-impossible de battre Marc Marquez à motos égales. D’ailleurs, lorsqu’il n’était pas blessé, ça n’est jamais arrivé. Si l’on ajoute à cela le début d’exercice plutôt anecdotique signé Alex Marquez chez Gresini Racing, alors ça ne peut tourner qu’en la faveur de l’octuple champion du monde, même sans victoire.

 

4) Binder vs Miller – 81 points

 

Au sein de l’usine KTM, la correction est nette, sans bavure. Miller ne voit pas le jour, et son avenir en MotoGP est toujours menacé à l’heure où ces lignes sont écrites. Actuellement 15e, il est le dernier pilote officiel d’une marque européenne au classement général, à des lieues d’un Brad Binder moins fort que l’an dernier, certes, mais qui ne cesse de monter en puissance.

 

5) Bagnaia vs Bastianini – 61 points

 

Sans doute l’une des différences les plus surprenantes. Bastianini fait une saison énorme, marquée par deux victoires en comptant les Sprints, des podiums à la pelle et une régularité exemplaire. Et pourtant, il est 61 points derrière Pecco Bagnaia, leader du championnat et définitivement n°1 chez Ducati Corse. Beaucoup prédisaient le plus sombre des destins à Pecco lorsque « Bestia » fut signé chez les rouges pour 2023. Deux ans plus tard, ces discussions sont caduques.

 

 

6) Quartararo vs Rins – 41 points

 

Cet écart est plus difficile à appréhender, notamment parce que Rins vient à peine d’arriver et qu’il s’est déjà blessé. Cependant, il est vrai que j’attendais un peu plus de l’Espagnol, réputé pour sa vitesse intrinsèque, ses coups d’éclat et sa capacité d’adaptation. Finalement, il est très loin, même d’un Quartararo assez méritant dans l’ensemble, qui est tout de même 14e du général et premier pilote de la Coupe du Japon.

 

7) Di Giannantonio vs Bezzecchi – 31 points

 

Le duel chez VR46 était parfaitement intéressant, et l’une des clés de ce mercato. Grâce à sa solidité, « Diggia » a pu décrocher l’un des meilleurs guidons possibles pour 2025, toujours dans l’équipe de Valentino Rossi. Bezzecchi, très décevant, n’y peut rien. Cet écart de 31 unités, déjà assez conséquent, est en plus pondéré par l’absence de Di Giannantonio lors du Grand Prix d’Autriche pour blessure.

 

MotoGP coéquipier

Alex Marquez est tout de même moins bon que l’an passé, frère coéquipier ou pas. Photo : Michelin Motorsport

 

8) A. Espargaro vs Vinales – 26 points

 

La paire d’officiels Aprilia est celle qui m’a le plus surpris, de tous. J’ai dû reprendre la calculette à deux fois pour en être sûr. En effet, je n’arrivais pas à croire que Maverick Vinales, qui jouait les podiums au début de saison, vainqueur d’une course et d’un Sprint, poleman, avait gâché son avance sur un Aleix Espargaro de 35 ans qui a manqué deux courses pour blessure. Finalement, il n’y a « que » 26 points entre les deux, c’est dingue.

 

9) Mir vs Marini – 12 points

 

Là, nous arrivons dans une zone un peu étrange du classement, où un pilote peut avoir le triple de points d’un autre… avec juste trois points. Luca Marini, toujours une unité au compteur, fait moins bien que Joan Mir, à 13 pions. Je n’aurais jamais imaginé l’Italien galérer autant chez Honda Repsol, même s’il a montré quelques signes de progression ces derniers temps. Mir s’en sort pas trop mal (à relativiser), mais à quel prix et jusqu’à quand ? Il tombe très souvent, sans se faire mal, heureusement. Espérons que ça dure.

 

10) Oliveira vs R. Fernandez – 9 points

 

Sans aucun doute le duel le moins intéressant de toute la grille. La sauce ne prend pas chez Trackhouse. J’attendais beaucoup plus des deux et notamment de Miguel Oliveira que je voyais comme le principal outsider de cette saison. Il a fait quelques belles courses, mais c’est juste trop peu. Raul Fernandez, neuf points derrière alors qu’il avait une Aprilia RS-GP23 jusqu’au Sachsenring, n’a guère fait mieux et compte deux abandons sur les deux dernières courses.

 

11) Zarco vs Nakagami – 1 point

 

Autre surprise, et pas des moindres. Alors que ça fait quatre ans que je dis que c’est la dernière saison que nous voyons Nakagami en MotoGP, le Japonais persiste, et à raison ! Il est presque au niveau de Johann Zarco, actuellement meilleur pilote Honda au classement (un point devant Mir et Nakagami). Alors que le statut de n°1 chez Honda revient assez logiquement au Français, je n’imaginais vraiment pas Nakagami à son niveau. Il était encore le meilleur pilote de la firme ailée en Autriche ! Il existe un monde où Taka’ deviendrait le mieux classé des employés Honda à la fin de la saison, ce qui serait dingue.

Que pensez-vous de ces petites statistiques ? Quels écarts vous ont le plus surpris ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Se souviendra-t-on de Jorge Martin et de son niveau s’il ne gagne aucun championnat ? Photo : Jorge Martin

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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