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Honda Johann Zarco

La saison a commencé depuis un mois, et avec quatre courses en comptant les Sprints, nous pouvons d’ores et déjà tirer des conclusions quant à la hiérarchie des constructeurs engagés. Enfin, sauf pour Honda et ses pilotes, dont Johann Zarco. Le Français, en retrouvant l’équipe qui l’avait accueillie en 2019 après son passage raté chez KTM, s’est lancé un grand défi. Où en est la firme ailée dans sa remontée vers les sommets ? Et où sont ses pilotes ? Analyse.

 

Débuts difficiles

 

Si vous ne les voyez plus, je ne vous jette pas la pierre. Actuellement dernier du classement constructeurs, Honda est à la peine. Si l’on exclut totalement les dires des pilotes, il est difficile de se convaincre de sa progression pendant l’hiver. J’aurais même tendance à dire que c’est pire que la fin de saison 2023 ; mais cela est aussi et surtout dû au départ de Marc Marquez chez Gresini Ducati. On ne remplace pas si facilement huit titres mondiaux.

La RC213V souffre, et honnêtement, il est difficile d’y voir du potentiel. À seulement trois ans du changement de règlement, j’ai beaucoup de peine à imaginer un renouveau sous le auvent Honda. Et les fonds de la maison mère ne suffiront pas à redresser la baraque, comme par magie. L’argument selon lequel les Japonais reviendraient un jour en raison de leurs moyens est tout à fait captieux. Je ne dis pas que c’est faux et qu’il vont végéter dans les tréfonds du classement ad vitam aeternam, juste, que l’argent ne fait pas tout. Aprilia, qui n’a pas le dixième de la puissance financière de Honda, fait beaucoup mieux ; d’ailleurs, où sont ces sous depuis 2020, date du début de la déchéance ?

 

Honda Johann Zarco

Trop tôt. Photo : LCR Honda

 

Pour résumer, j’ai du mal à voir du potentiel dans cette machine car je n’en vois plus au Japon. Mais d’autres sont bien plus à même de juger que moi. À savoir, les pilotes. Alors, concentrons-nous, un par un, sur leurs bilans respectifs.

 

Du positif pour Zarco

 

Il a été bon, mais pas plus que je ne l’imaginais. Actuellement deuxième meilleur pilote pour Honda, il me semblait assez clair que Johann allait être rapide dès le début. Ça n’a pas raté, avec un Grand Prix du Qatar correct – achevé dans les points, malheureusement suivi par un GP du Portugal teinté d’échec. Quatre RC213V figuraient aux quatre dernières places des qualifications. Absence de points le samedi pour notre frenchie, et une 15e place le dimanche qui le propulse à la 17e position du classement général.

 

 

Dans son cas, il faut attendre. Je sais qu’il a beaucoup de talent, et qu’il est très sensible à l’essence mécanique de notre sport. Il teste, souvent, et bien d’après ses employeurs. Mais lui n’était pas content des pièces apportées au Portugal ; ce qui confirme la difficulté dans laquelle se trouve Honda. Zarco affirme que les Japonais travaillent sans relâche. Je veux bien le croire, mais sans discipline et méthode, le volume de travail n’est rien. Le Japon est doté d’une culture du travail beaucoup plus importante qu’aux États-Unis par exemple, et cela n’empêche pas à des mastodontes de l’industrie nippone de se casser la figure. Wait and see.

 

La surprise Joan Mir

 

Je m’attendais déjà à rédiger l’article lui souhaitant le meilleur pour la suite. Joan Mir, en 2023, a réalisé une saison absolument catastrophique, sans doute la pire pour un pilote d’usine de l’histoire du MotoGP moderne. Cette fois, il semble requinqué, enjoué, même, à l’idée de piloter sa moto. C’est assez surprenant, à défaut d’être impressionnant. Il ne faut pas se laisser berner. Oui, il apparaît plus frais, plus souriant et plus léger. D’un autre côté, il n’a que 26 ans, et compte à sa ceinture un titre de champion du monde MotoGP. C’est le moins qu’il puisse donner à son équipe.

 

Honda Johann Zarco

Joan Mir, à peine mieux. Photo : Honda Repsol

 

Les résultats, eux aussi, sont moyens. D’accord, il est premier pilote Honda. Mais en attendant, il a terminé le Grand Prix du Portugal en 12e position alors qu’il l’avait achevé en 11e place pour sa toute première sortie au guidon de la bête il y a un an de ça. Pour les fanatiques de l’écart en piste ; il prenait 17 secondes par le vainqueur il y a un an, contre 29 cette année. Même si cette donnée reste à pondérer – car seul la position compte, influencée par le groupe dans lequel ledit pilote se trouve, c’est énorme.

En clair, je ne suis pas beaucoup plus rassuré qu’il y a peu. Mais bon, au moins, il a l’air plus en forme et n’est toujours pas tombé le dimanche.

 

Le bosseur Luca Marini

 

Là encore, comme pour Zarco, circonstances atténuantes. Je vais tâcher de faire plus court pour lui car sa situation se résume en quelques mots. Luca tente d’apprendre, le plus possible, en osant sacrifier ses courses juste pour se concentrer sur les autres pilotes et ses sensations. Je ne m’attendais pas à ce qu’il occupe la dernière position de manière récurrente, certes, mais cela se comprend au vu de son approche.

Lui ne cherche pas à aller plus vite, à tout casser, à prendre des risques, mal à l’aise, pour glaner une 16e place. Laissons-lui le temps.

 

Takaaki Nakagami en perdition

 

Voici celui qui m’a le plus déçu. Non pas que j’en attendais grand-chose, mais ses déclarations font toutes aussi peur les unes que les autres. Lui ne voit aucune amélioration, aucune piste, aucun avenir en ce projet. C’est assez terrible, surtout quand l’on sait qu’il a vécu l’intégralité de la descente aux enfers de Honda. Son Grand Prix du Qatar n’était rien de moins qu’abyssal, et curieusement, il est parvenu à se hisser en 14e place au Portugal. La veille du Grand Prix, au sortir d’un nouveau sprint indigne du riche palmarès de Honda – avant dernier, Taka’ disait n’avoir aucune sensation émanant de son pneumatique arrière, comme s’il ne savait jamais où il était.

Si, en interview, Marini, Mir et Zarco s’accordent à souligner le potentiel de la machine, Nakagami apparaît beaucoup plus fermé. À coups de grands « Dans le mur » et de « pas de solutions », le Japonais justifie de moins en moins bien sa place chez LCR Honda.

Qu’avez-vous pensé des Honda jusqu’à maintenant, et plus particulièrement de Johann Zarco ? Dites-le moi en commentaires !

 

Est-il encore motivé ? Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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